La Passion de l'Église

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Dignitas infinita, un document magistériel bien catholique sur la dignité humaine...?

 
 
 
Dignitas infinita, un document magistériel
bien catholique sur la dignité humaine...?
 
 
 
Præambulum
 
        Dimanche 14 avril écoulé, le curé moderne de l'église paroissiale où je satisfais désormais à mon devoir dominical a chaleureusement évoqué, à la fin de la grand'messe dont il était l'officiant, le dernier document magistériel émané du Vatican, Dignitas infinita, daté du 2 avril, signé par le cardinal Fernandez et approuvé officiellement par le pape François. Il en a qualifié la doctrine, traitant de l'infinie dignité de la personne humaine, d'"exposé lumineux" (sic), et a fortement conseillé aux fidèles de la paroisse, dont je suis dans le contexte de "la crise de l'Église", de le lire.
        ... Mais pourquoi pas ?, me suis-je dit, interpellé, voilà qui en effet est une excellente idée. Chacun sait d'ailleurs assez, parmi mes lecteurs, à quel point je mets l'obéissance au pape et au prêtre par-dessus tout, ... du moins c'est ce que j'aimerai pouvoir faire sans arrière-pensée !, pouvoir m'en remettre à eux sans réserve sur le plan spirituel pour guider mon âme vers le Bon Dieu comme dans les temps ecclésiaux normaux, en tâchant d'oublier l'inoubliable "crise de l'Église" !..., pour ne point douter que, à peine rentré chez moi, je me suis empressé de suivre dévotement ce conseil. J'ai donc téléchargé sur Internet le document et l'ai lu avec attention. J'aimerai vraiment pouvoir dire avec dévotion, mais hélas, ce sera tout-à-fait impossible. Ce fut bien au contraire avec des sentiments de plus en plus profonds d'anathème Boanergès que, me forçant presque, je suis péniblement parvenu jusqu'à la dernière ligne, constatant une fois de plus, une fois encore, comme je ne pouvais certes que m'y attendre, ... et je le savais bien sûr !, l'hétérodoxie de la doctrine de ce nouveau document magistériel moderne, Dignitas infinita.
        Misérablement trompé dans l'innocence de mon désir spirituel, je décidai alors, mû par une sainte-colère et le zèle de la Maison de Dieu, de porter à la connaissance de mon curé moderne ma condamnation de Dignitas infinita, en tant que catholique, suivant ainsi le conseil de l'Introït du IXème dimanche après la Pentecôte (vetus ordo) : "Détournez sur mes ennemis le mal qu'ils veulent me faire, et selon votre vérité, dispersez-les, ô Dieu mon protecteur !" Il me fallait vraiment empaler énergiquement le mal de Dignitas infinita sur sa racine, là où il surgissait, c'est-à-dire hélas...!, dans l'Église, pour l'occire et vaincre l'ennemi par le propre poison dont il voulait me faire mourir. Évidemment, je sais fort bien qu'il s'agira là d'une victoire seulement dans l'ordre surnaturel des choses bien sûr, mais cela signifie justement qu'elle a lieu devant le Trône éternel et tout-puissant de Dieu qui voit les plus faibles actions de justice de ses plus humbles serviteurs, un Trône divin certes considéré de nos jours comme parfaitement inexistant et qui n'intéresse plus personne... mais par Qui, il est bon de se le rappeler, tout vit et tout tient toujours dans l'existence, surtout quand on croit qu'il n'existe plus.
        Ce que je fis, donc, par une lettre du 19 avril adressée à mon curé moderne seulement par courriel, c'est-à-dire, on l'a compris, sans me faire connaître personnellement. Car en effet, mon premier grand devoir, que je n'ai garde d'oublier ou mettre en arrière-plan, ce qui le mettrait gravement en danger, est de pouvoir satisfaire dans la Paix du Seigneur à mon devoir dominical tous les dimanches. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Il me faut donc, tout en faisant l'indispensable témoignage de Foi que parfois le Saint-Esprit me demande de faire, ménager mes relations ecclésiastiques cultuelles en conséquence, sans trop risquer un conflit ouvert avec le clergé, pouvant fort bien déboucher, si le combat devait trop s'engager jusqu'aux clivages de "la crise de l'Église" (... ce qui est toujours possible dès l'amorce !), sur une sorte d'excommunication majeure latæ sententiæ entre mon clergé moderne actuel et moi-même... déjà vécue avec certains clergés tradis. C'est donc pourquoi, en cette occurrence de Dignitas infinita, j'ai pris cette précaution de cacher ma personne à mon prêtre moderne actuel, la protégeant ainsi surnaturellement. Ce semble être peu glorieux et quelque peu contradictoire bien sûr puisqu'il est question de témoignage, et qu'un témoignage normalement est personnel, mais justement, c'est précisément ce genre de situation ligotée comme le Christ dans sa Passion (cf. Matth XXVII, 2 ; Jn XVIII, 24) que génère "LA PASSION DE L'ÉGLISE" bien vécue dans l'âme du fidèle, puisqu'elle est écartèlement viscéral, crucifixion, entre des principes et donc des devoirs contraires, frappés à mort de "si grande contradiction" (He XII, 3)...
        Je prends d'ailleurs acte que ce courriel envoyé à mon prêtre moderne n'a reçu aucune réponse de sa part à ce jour, comme là aussi je le savais, et n'en recevra certainement aucune à présent, une quinzaine étant désormais passée et trépassée depuis son envoi. C'est, si je puis dire, normal : il va au fond des choses, comme mon lecteur ne va pas manquer de s'en rendre compte en le lisant tout-à-l'heure, il révèle l'état de péché matériel dans lequel gît l'Église contemporaine, le si affreux et terrible "être fait péché pour notre salut" (II Cor V, 21) Rédempteur et, de nos jours, ecclésialement co-Rédempteur. Et cela se fuit, onze Apôtres sur douze ayant montré... "l'exemple", lors de la première et archétypale Passion du Christ, cela se fuit disais-je, qu'on soit moderne ou tradi, tradi ou moderne (la fuite de la Passion est la seule chose sur laquelle ils sont tous en très-parfaite syntonie !). J'ai d'ailleurs l'insigne honneur de consigner ici, pour mémoire de gloire et d'opprobres, ne recevoir pas plus de réponse de la part des tradis à qui je fais le témoignage de la Foi en leur montrant leur hétérodoxie, que de la part des modernes, lesquels tradis révèlent donc par-là qu'ils ne valent pas plus chers que les modernes quoique le croyant tellement fort. En fait, si l'on récapitule, tous, quelsqu'ils soient, enclavés très-hermétiquement sur eux-mêmes et leurs gnoses ecclésiologiques respectives, veulent à toutes forces ne compter leurs écus surnaturels qu'avec des assignats chiffonnés, déchirés, foireux, des boutons de culotte cassés, qu'ils croient très-méritoires devant Dieu, lorsque je leur rappelle la bonne doctrine contre leurs thèses hérétiques et/ou schismatiques, comme je l'ai fait par exemple bien chirurgicalement à plat quant au lefébvrisme dans mes deux derniers articles............
        Pour ce nouvel article, je vais donc maintenant premièrement reproduire ce courriel adressé à mon curé moderne le 19 avril dernier, puis, ensuite, dans le prolongement, en contrepoint, j'approfondirai quelque peu mon témoignage de Foi quant à Dignitas infinita, en ciblant quelques objets particuliers du texte, pour en bien faire saillir et mettre en montre toute l'hétérodoxie détestable au service de l'Antéchrist et de l'avènement prochain de son règne, maudit entre tous.
 
 Pelican6corrigé
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
           
        M. le Curé,           
        Père xxx,
        Dimanche dernier, à la fin de la messe, vous avez invité les fidèles à prendre connaissance du tout nouveau document magistériel (encore qu'il n'émane pas directement du pape François), Dignitas infinita, paru le 2 avril dernier. J'ai suivi votre conseil, j'ai lu cette Déclaration signée par le Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Fernandez.
        Je vous dois le témoignage que j'ai éprouvé, tout au long de ma lecture, mon Père, un très-grand malaise sur le plan spirituel et doctrinal, c'est d'ailleurs un euphémisme que de le dire car en fait c'est la réprobation qui traduit au mieux le sentiment de mon âme.
        Je ne compte pas ici, dans ce simple courriel, vous en donner toutes les raisons, je vais préparer un article pour bien les exposer, que je vous communiquerai quand il sera rédigé, sûrement pas avant une bonne semaine.
        Je vous donne ici seulement deux points cruciaux qui ont généré ce plus que grand malaise, cette réprobation spirituelle dans mon âme :
        Dignitas infinita prend comme base "spirituelle" fondamentale... la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, dès le § 2, et y revient à plusieurs reprises plus loin dans le texte. Il est tout-à-fait anormal et indigne de voir un document magistériel émanant de l'Épouse du Christ, même seulement en seconde main cardinalice, prendre comme base "spirituelle" une charte laïque venant d'un univers mondialiste rien moins que chrétien, pour enseigner les hommes, ceci étant déjà le signal fort en forme de feu rouge que la pensée de fond dudit document magistériel, basée sur elle, ne pourra qu'être hétérodoxe, comme elle l'est hélas. Un enseignement magistériel orthodoxe se base sur une Parole de Dieu, la vie d'un saint à donner en exemple (comme par ex., la magnifique Lettre apostolique du pape François sur saint Joseph, Patris corde), ou encore sur un point de doctrine crucial à enseigner aux "membres enseignés". Si elle prend comme fondement quelque chose de foncièrement hétérodoxe, alors, avouez mon Père que c'est garanti sur facture, le vin tiré et à boire sera vinaigre à jeter dans l'égout.
        La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 provient en effet de milieux plus ou moins franc-maçonniques, ses deux chevilles ouvrières principales étant la femme de Franklin Roosevelt, le président franc-maçon des États-Unis au temps de Pie XII, Eleanor, activiste politique très-humaniste au sens non-chrétien du terme, et René Cassin, juriste français agnostique, tous deux rien moins que catholiques quant à leur conception des "droits de l'homme". Leur pensée humaniste de fond est en effet maçonnique, comme voulant établir les "droits de l'homme" sur l'homme en tant que tel, rigoureusement fermé et enfermé dans sa sphère et son cosmos (et surtout dans sa condition de déchéance issue du péché originel), et non point sur le Christ qui, en tant que Fils de l'Homme, Homme archétypal, a seul le pouvoir, premièrement de fonder dans le Réel les sains et saints "droits de l'homme", puis de les ouvrir et épanouir sur la Vie éternelle. C'est pourquoi Il a dit : "Sans Moi, vous ne pouvez RIEN faire" (Jn XV, 5 ― surtout pas bâtir une société universelle respectant les vrais et surnaturels "droits de l'homme", ceux qui sont nécessairement entés sur les "Droits de Dieu" sinon rien). Il s'agit en effet, pour les tenants de cette dite Déclaration de 1948 de promouvoir parmi les hommes un humanisme purement laïc, au sens le plus négatif, antichrétien et exclusivement athée du terme, et donc formellement hérétique, comme excluant dans le principe même, quoique seulement implicitement mais sournoisement, toute Transcendance divine, toute Révélation christique...
        ― La doctrine exprimée dans Dignitas infinita et approuvée par le pape François confirme hérétiquement ce fondement franc-maçonnique : il s'agit de baser la dignité de l'homme uniquement sur celle ontologique, en parfait accord avec la doctrine franc-maçonnique. On affirme mensongèrement dans Dignitas infinita que la dignité ontologique est la plus importante (= "Le sens le plus important [de la dignité humaine] est celui de la dignité ontologique qui concerne la personne en tant que telle par le simple fait d'exister et d'être voulue, créée et aimée par Dieu" ― § 7), alors que le sens le plus important est celui ordonné au salut éternel qui est le premier but de l'homme passant plus ou moins vite sur cette terre, mais toujours vite, à savoir celui de la dignité morale de l'homme. C'est pourquoi la dignité ontologique de l'homme n'est pas celle que retient la Foi catholique véritable, elle ne retient que la dignité morale de l'homme, c'est-à-dire que l'homme n'est vraiment et réellement digne que quand il meut in actu sa liberté et son vouloir à se conformer au Christ, à sa Volonté et à son Amour.  
        Mais la Rome pontificale actuelle se contente seulement, fort ignominieusement, de suivre, comme wagon sa locomotive, cette doctrine d'essence maçonnique qui consiste à ne retenir que la dignité ontologique de l'homme. Quel avilissement, quelle dégradation, quelle honte, quelle lâcheté, quelle trahison larvée de la Foi qui ne veut pas s'avouer à elle-même qu'elle est trahison, surtout. Dignitas infinita en effet fait l'apologie de la dignité humaine sous l'angle exclusivement ontologique, se contentant de suivre béni-oui-oui les mondialistes et les instances démocratiques universelles sur cela, quand bien même on fait semblant d'y rappeler (§ 7), mais seulement pour mémoire et sans en tirer aucune conséquence, qu'il y a plusieurs acceptions au terme "dignité de l'homme", dont celle morale, par laquelle on reconnaît certes théoriquement que la dignité de l'homme dépend aussi de la mise en œuvre de sa liberté vers le Bien... mais sans affirmer JAMAIS avec la Foi catholique que c'est la SEULE acception de la dignité de l'homme à retenir sur le plan surnaturel.
        Cette grave déviance théologique est déjà manifestée par le décret de la Liberté religieuse, dans Vatican II, qui va même plus loin encore dans la formulation hérétique. En effet, dans un renversement des valeurs proprement antichristique, n'y est-il pas dit que "La dignité de la personne humaine est, en notre temps, l'objet d'une conscience toujours plus vive ; toujours plus nombreux sont ceux qui revendiquent pour l'homme la possibilité d'agir en vertu de ses propres options et en toute libre responsabilité" (§ 1). Les Pères parlent ici de la seule dignité ontologique de l'homme, qui donnerait donc soit disant le droit d'agir, quelle que soit la moralité de cet agir, en bien ou en mal. Et, hélas, ce n'est pas, de leur part, qu'une pétition de principe, ils ne font pas là que dire la pensée dominante du monde contemporain, ils y acquiescent eux-mêmes hérétiquement, ils la suivent... très-démocratiquement, comme le franc-maçon Lafayette qui, aux temps de la Révolution, déclarait : "Puisque nous sommes leurs chefs, suivons-les !" Dans ce décret, les Pères vont effectivement donner un prétendu droit à l'homme d'agir en matière religieuse, quelque soit l'orientation, bonne ou mauvaise, de sa liberté religieuse mise ainsi en œuvre sur la base de sa seule dignité ontologique, ce qui est parfaitement hérétique : la Foi ne donne ce droit qu'à la liberté catholique du BIEN agir religieux, ayant comme base la dignité morale de l'homme. Nous sommes donc là dans un renversement terriblement antéchristique. Il n'est pas catholique, surtout en matière de religion, de donner à l'homme la liberté d'agir de par sa dignité ontologique, donc indifféremment en bien ou en mal, pour la vraie ou pour n'importe quelle fausse religion, comme le fait le document sur la Liberté religieuse de Vatican II.
        Je vais arrêter là, car je me rends compte que je commence déjà à rédiger l'article dont je vous parlais, mon Père, au début de ce courriel... que j'avais pensé être beaucoup plus court !
        Loin donc de souscrire à Dignitas infinita, qui n'est qu'une resucée, un écho du décret hérétique de la Liberté religieuse dans Vatican II (qu'il cite d'ailleurs), je vous fais mon témoignage de Foi que je réprouve ce document de toutes mes forces, mon Père, avec l'énergie non pas du désespoir mais de l'Espérance chrétienne, parce qu'il véhicule une doctrine non-catholique.
        Si en effet nous ne voyons plus dans l'homme que sa dignité ontologique, nous en obsédant le plus possible au point d'effacer la nécessité vitale pour l'homme d'œuvrer personnellement lui-même à sa dignité morale, alors nous tombons damnablement dans le néo-modernisme des Henri de Lubac, Karl Rahner, etc., qui professaient que la nature de l'homme présuppose intrinsèquement la Surnature divine. Ainsi donc, s'il en était ainsi, il suffirait alors juste, effectivement, de s'occuper de la dignité ontologique de l'homme, parce que celle-ci présupposerait automatiquement sa dignité morale : nous sommes là en plein modernisme, en pleine hérésie, mais avouez, mon Père, que c'est bel et bien à cela que mène à toute vapeur la doctrine de Dignitas infinita, ne faisant d'ailleurs en cela que suivre les Fratelli tutti et les Dignitatis Humanæ Personæ... pour en rester à ces seuls documents magistériels modernes.
        Nous sommes donc vraiment dans un temps de très-grande "crise de l'Église" sur le plan doctrinal et moral. Et la crise n'est pas d'abord extra muros, mais essentiellement intra muros, jusqu'au Siège de Pierre. Il s'agit, pour le simple chrétien, de garder les idées claires sur la Foi, et ensuite tâcher de faire au mieux sur le plan pratique, dans la vie de sa Foi au niveau des structures ecclésiales, que celles-ci soient modernes ou tradis, sans condamner personne, surtout pas le pape actuel.
        Je ne saurai finir sans vous dire que j'apprécie bien, dans son ensemble, les messes du dimanche à yyy, auxquelles j'assiste désormais depuis environ deux ans. L'important est d'entretenir une Foi simple, réelle, basique, pieuse dans les âmes, la plus fervente possible, la plus respectueuse du caractère sacro-saint des Offices également, sans rentrer dans les idéologies de la Foi scabreuses et tellement dangereuses, comme le fait hélas encore une énième fois ce nouveau document magistériel, Dignitas infinita. C'est le plus important, et je pense que vous avez ce louable souci pour vous-même et près de vos fidèles.
        Avec ma prière, croyez-moi bien sincèrement et très-respectueusement vôtre, Père xxx, filialement in Christo Rege.
Un simple fidèle,
Vincent Morlier.
 
 
           
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
        Comme promis, voyons maintenant ensemble quelques points saillants du texte de Dignitas infinita, et commençons par éplucher un peu la Présentation soignée signée par le cardinal Fernandez.
           
        Il nous dit d'emblée que c'est un document magistériel qui a fait l'objet d'un très-gros travail, nous ne sommes pas là en présence d'un texte superficiel lancé en l'air sans réflexion. Ainsi donc, on est obligé d'en déduire que la doctrine à tout le moins favens hæresim et plus certainement hérétique qui s'y trouve n'est de toutes façons pas précisément de l'ordre du lapsus calami, juste un simple dérapage incontrôlé mais isolé et accidentel, elle est tout au contraire, de l'aveu même de ses rédacteurs, l'expression la plus profonde de la pensée vaticane aux jours d'huy : "L’élaboration du texte, qui a duré cinq ans, nous permet de comprendre qu’il s’agit d’un document qui, en raison du sérieux et de la centralité de la question de la dignité dans la pensée chrétienne, a requis un long processus de maturation pour parvenir à la version finale que nous publions aujourd’hui", explique-t-il, après avoir relaté au long le processus effectivement très-laborieux de construction du texte en question commencé en 2019.
           
        Il nous précise de plus qu'il s'est agi pour les Pères bergogliens d'œuvrer à "la rédaction d’un texte soulignant le caractère incontournable du concept de dignité de la personne humaine au sein de l’anthropologie chrétienne et en illustrant la portée ainsi que les implications positives au plan social, politique et économique, en tenant compte des derniers développements du thème dans la sphère académique et de ses compréhensions ambivalentes dans le contexte d’aujourd’hui".
           
        Le cardinal signataire souligne que là, dans cette phrase à longs fils et à rallonge, réside la pensée de fond motivant Dignitas infinita. Il n'a pas l'air de se rendre compte qu'elle est vraiment très-révélatrice, cette pensée de fond, ne serait-ce que par sa langue de buis ! Qui ne voit ici que le concept de fond de la dignité de la personne humaine retenu par les Pères modernes bergogliens se noie dans la mer du monde et son inconnaissabilité métaphysique, et n'est plus du tout enté sur la Vigne du Christ et la simplicité conceptuelle émanant de la grâce divine ? J'avais déjà noté ce même brouillard-brouillon conceptuel des Pères modernes en lisant le § 7 de la Liberté religieuse de Vatican II, que j'avais ainsi commenté vertement : "... Ouf, merci Aspro !! Qui ne voit, derrière cette bouillie d’enflures de mots enfilés les uns cul par-dessus tête des autres, sans véritable lien logique, mais faisant office d’écran de fumée, qu’il n’y a en fait qu’un grand et affreux vide métaphysique" (Réfutation de la thèse des "ralliés", p. 79).
           
        Le grand dévoiement spirituel des Pères modernes bergogliens se voit donc déjà dès les prolégomènes de la pensée de fond motivant Dignitas infinita. Réfléchir la dignité ontologique de la personne humaine à partir de "ses compréhensions ambivalentes dans le contexte d'aujourd'hui", en particulier, est vraiment dire qu'on ne conçoit plus les choses dont on parle dans la simplicité conceptuelle du Réel enté sur Dieu, l'ambivalence étant en effet, tel le Janus antique à deux visages dont l'un regarde dans une direction quand l'autre regarde dans celle qui lui est radicalement opposée, de conceptualiser un être à la fois par deux notions différentes qui ne se compatibilisent pas entre elles. Le résultat, c'est qu'il n'y a donc pas moyen de fonder cet être sur un concept métaphysiquement simple, vrai et réel, le concept est dès lors inconnaissable. Autrement dit, évoquer l'ambivalence pour fonder le concept de la dignité de la personne humaine, c'est avouer qu'on le fonde et réfléchit sur l'inexistence métaphysique, le sable mouvant de la mer, qui n'a pas de lieu où exister, comme les anges damnés dont on ne peut plus trouver la place au Ciel. Et il est évident que les abstractions intellectualistes de la "sphère académique", loin de fournir et révéler ce concept réel indispensable, ne font que laisser dans l'inconnaissabilité viscérale, surtout si en plus on ratisse à la fraîche dans l'info du jour pour connaître les "derniers développements du thème", "dans le contexte d'aujourd'hui" (hier ou demain, ça ne sera donc déjà plus valable ?) !... Nous sommes là en pleine méthode moderniste d'appréhension des concepts. Cela nous est pourtant présenté comme étant la pensée de fond de Dignitas infinita pour conceptualiser la dignité humaine...
           
        Or, c'est dans la direction exactement opposée à celle prise par nos Pères modernes bergogliens qu'il faut regarder pour connaître le vrai concept de la dignité de la personne humaine : loin qu'il faille baisser le regard vers la terre, il faut le lever vers le Ciel pour le connaître, car la dignité de la personne humaine a sa source et ses racines dans le Ciel et non sur la terre. Comme l'avait fort bien exprimé Rivarol (1753-1801) à propos des nations, mais ce qu'il en dit s'entend beaucoup mieux encore au niveau des êtres humains : "Toute nation [= toute personne humaine] est un vaisseau qui a ses ancres dans le Ciel". C'est-à-dire que la dignité humaine véritable n'a son fondement réel et subséquemment son expression spatio-temporelle que par et dans le Christ-Dieu et Homme à la fois, sinon rien. Mais dans la définition que nous en donnent les Pères modernes planchant dans Dignitas infinita, on se rend compte qu'ils la basent sur la terre, en déconnection totale avec le Ciel, c'est-à-dire déconnectée de la dignité morale de l'homme qui n'existe que lorsque le sarment humain est enté sur la Vigne du Seigneur. En vérité métaphysique vraie, la dignité humaine seulement ontologique ordonnée à la terre est juste un non-dit qui ne doit pas être mis en avant et surtout pas tout seul, il doit toujours être mis, passivement et en non-existence, derrière la dignité morale de l'homme ordonnée au Ciel, qui seule, est active et existante. C'est elle seule, la dignité morale de l'homme, qui existe et qui doit être la seule à exister.
           
        Et c'est justement là que se situe le grand venin de Dignitas infinita ou de Fratelli tutti (cf. ma dénonciation de l'hétérodoxie de Fratelli tutti au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/mais-ou-est-donc-dieu-le-pere?Itemid=1), suivant damnablement le vaticandeux Dignitatis Humanæ Personæ : d'en rester hérétiquement à la seule dignité ontologique humaine, passive et inactive, qui, de soi, ne tient aucun compte de la dignité morale de l'homme, ceci étant le concept franc-maçonnique par excellence par lequel, en fait, en le suivant, on aboutit très-rapidement et très-certainement à la... déification de l'homme dans sa condition métaphysique actuelle, c'est-à-dire grevée et hypothéquée du péché originel.
           
        Et c'est cela justement, le grand poison final de tout ce processus moderne, ou plutôt moderniste, épousé par la Rome pontificale depuis le Concordat napoléonien au niveau des Mœurs puis ensuite à Vatican II sur le plan de la Foi, et avec de plus en plus de perversité plus les temps avancent : finir dans l'adoration de l'homme, de tout homme, quelqu'il soit et surtout quoiqu'il fasse, PARCE QUE TOUT HOMME EST DIEU, ainsi que le grand Tentateur l'avait susurré à Ève au tout début des Temps de ce monde : "Vous serez comme des dieux" (Gn III, 5). C'est cela le grand piège à sanglier aux crocs acérés et tellement mordants, qui crochent si fort en son cœur très-profond l'âme humaine (même celle des saints n'est pas du tout exemptée de pouvoir y être mordue), caché derrière l'obnubilation forcenée de la seule dignité ontologique de l'homme que l'on fait miroiter follement dans la période moderne, si dangereusement sur le plan spirituel, obnubilation réprouvée à laquelle s'est salement et très-ignominieusement accouplée la Rome pontificale, qui, par-là même, réalise la figure prophétique de la grande Prostituée de rouge vêtue, juchée impudiquement sur la Bête elle aussi écarlate dénoncée et prophétisée par saint Jean dans l'Apocalypse pour les derniers temps du monde, "Babylone la grande, la mère des fornications et des abominations de la terre" (Apoc XVII, 5).
           
        L'ordre à la fois naturel et surnaturel des choses veut que la dignité morale de l'homme soit toujours en-devant et par-devant sa dignité ontologique, celle-ci n'étant que dans l'état de non-dit inutile à exprimer. Et non pas l'inverse. Et surtout pas l'inverse.
 
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
       
        Je vais commenter maintenant deux textes fort importants de Jean-Paul II et de François cités par le cardinal Fernandez toujours dans cette Présentation de Dignitas infinita, sur cette question de la dignité ontologique de l'homme, les voici :
        "De fait, cette dignité de tous les êtres humains peut être comprise comme «infinie» (dignitas infinita), comme l’a déclaré saint Jean-Paul II lors d’une rencontre avec des personnes souffrant de certaines limitations ou handicaps, afin de montrer comment cette valeur reconnue à tous va au-delà de toutes les apparences extérieures ou des caractéristiques de la vie concrète des personnes. Dans l’encyclique Fratelli tutti, le pape François a voulu souligner avec une insistance particulière que cette dignité existe «en toutes circonstances», invitant chacun à la défendre dans chaque contexte culturel, à chaque moment de l’existence d’une personne, indépendamment de toute déficience physique, psychologique, sociale ou même morale. À cet égard, la Déclaration [Dignitas infinita] s’efforce de montrer qu’il s’agit d’une vérité universelle, que nous sommes tous appelés à reconnaître, comme une condition fondamentale pour que nos sociétés soient réellement justes, pacifiques, saines et, en fin de compte, authentiquement humaines" (Présentation).
           
        Sortons de la métaphysique et rentrons dans la pratique des choses, nous allons tout-de-suite comprendre le fond de la question. Je prends le cas d'Adolf Hitler. Lui, qui est un homme doté de sa dignité ontologique de personne humaine comme tous les êtres humains, met en œuvre tout son agir sur un concept faussé d'ordre sociopolitique basé sur le fascisme, et non seulement il le met en œuvre personnellement mais il le fait mettre en œuvre par l'homme-État allemand tout entier. Adolf se trompe. Et, chacun le sait, ses erreurs monstrueuses vont répandre l'enfer sur la terre pendant cinq terribles années, surtout du côté des juifs. Or, après avoir entendu dire que la dignité ontologique est "infinie" pour reprendre l'expression citée de Jean-Paul II, donc aussi celle d'Hitler, après surtout lire sous la plume de François que cette dignité infinie d'Hitler existe "en toute circonstance", "dans chaque contexte culturel", donc, bien sûr de sûr, aussi dans celui sociopolitique du fascisme, "à chaque moment de l'existence d'une personne", par exemple entre 1939 et 1945, avec cette terrible précision que l'on doit "la défendre indépendamment de toute déficience même morale", dois-je en conclure, et tout le monde avec moi est-il obligé d'en conclure, qu'il était dès lors interdit d'empêcher Hitler de faire ses mauvaises actions, de par sa dignité ontologique qui doit toujours être "défendue" et dont Dignitas infinita nous dit a satiété et surtout ad nauseam, qu'elle est, comme toute dignité ontologique de tout homme, inaliénable et surtout imperdable...?
           
        That's the question. Avant de répondre à la question posée, comprenons bien jusqu'à quel point cela va, de ne vouloir conceptualiser la dignité de la personne humaine uniquement et exclusivement que par celle ontologique, ou plus vicieusement de vouloir mettre à parité celle morale et celle ontologique, ainsi que nous en fait formel devoir la doctrine de Dignitas infinita : "Pour clarifier davantage le concept de dignité, il est important de souligner que la dignité n'est pas accordée à la personne par d'autres êtres humains, sur la base de certains dons et qualités, de sorte qu'elle pourrait éventuellement être retirée. Si la dignité était accordée à la personne par d'autres êtres humains, elle le serait de manière conditionnelle et aliénable, et le sens même de la dignité (quoique digne d'un grand respect) resterait ainsi exposé au risque d'être aboli. En réalité, la dignité est intrinsèque à la personne, elle n'est pas conférée a posteriori, elle est antérieure à toute reconnaissance et ne peut être perdue. Par conséquent, tous les êtres humains possèdent la même dignité intrinsèque, qu'ils soient ou non capables de l'exprimer de manière adéquate" (§ 15).
           
        Entendant donc bien, de cette lecture, que la dignité humaine ontologique d'Hitler ne lui étant pas accordée par d'autres personnes, ne pouvant lui être retirée, lui étant intrinsèque, ne pouvant être jamais perdue, même s'il n'est pas capable "de l'exprimer de manière adéquate", et Dieu sait assez si ce fut le terrible cas en ce qui le concerne, doit-on pour autant en tirer la conclusion que rien, selon le "droit de l'homme" ontologique mis comme seule norme à respecter, ne pouvait lui faire obstacle lorsqu'il mettait en œuvre par exemple "la solution finale" et l'extermination des juifs...? Poser la question, c'est évidemment y répondre : NON, bien sûr, il était formellement interdit à Hitler, appuyé sur sa dignité ontologique de personne humaine moralement dévoyée, de mal faire.
           
        Mais voilà donc qui insère dans le raisonnement une norme morale totalement absente des propos pontificaux modernes sur le sujet que nous venons de lire, qui convainc de forfaiture tout ce que viennent de nous dire Jean-Paul II puis François, car je ne trouve RIEN dans leurs propos pour relativiser et surtout subordonner la dignité ontologique de la personne humaine à sa dignité morale, comme la Foi catholique en fait formelle obligation. Vouloir, comme ils le font, s'obséder de la seule dignité ontologique de l'homme au point de vouloir tout voir par elle, c'est en effet aboutir forcément et obligatoirement à effacer la dignité morale de l'homme au nom de la dignité ontologique, implicitement ou même explicitement. Dans l'espace métaphysique et existentiel, ne peut subsister en effet que l'une OU l'autre, soit la dignité ontologique, soit la dignité morale. Il est impossible de les faire cohabiter ensemble en donnant à la fois à toutes les deux un attribut absolutiste, souverainiste, comme le veut la doctrine de Dignitas infinita. Mais de parler de la seule dignité ontologique de l'homme sans y mettre dans le propos aucun frein par la dignité morale de l'homme, comme le font les papes modernes, est une hérésie et mène in fine aux pires indignités humaines, ce qui montre et démontre l'illusionnisme voire l'hypocrisie de ceux qui ont voulu ne voir que la dignité ontologique de l'homme, comme j'ai voulu l'illustrer brutalement avec l'exemple d'Hitler. Or, malheureusement, cherchez bien dans les soixante-six articles de Dignitas infinita, vous ne trouverez AUCUN article rappelant la Foi catholique en cette matière, à savoir la nécessité théologique de subordonner intégralement la dignité ontologique de l'homme à sa dignité morale, cette dernière régulant la première et la réglant dans son entier et sans rien n'en excepter, par le haut c'est-à-dire par le Royaume de Dieu descendant du Ciel sur la terre (Apoc XXI), sans que rigoureusement rien de la dignité ontologique soit exclu du contrôle fait sur elle par la dignité morale de l'homme.
           
        Les propos de Jean-Paul II puis de François invitent hérétiquement, tout au contraire, au concept franc-maçonnique de la dignité humaine, qui veut que celle ontologique soit en définitive la seule à exister, et par conséquence immédiate, qu'elle soit la seule à imposer ses lois universellement, à tout le monde et à tout concept, y compris celui de la dignité morale de l'homme dérivant de la Majesté de Dieu, laquelle dignité morale, que cela lui plaise ou bien non, doit alors s'incliner, de force s'il le faut, devant ses caprices ou pire, ses iniquités. Comme avait dit Jacques Chirac, alors président, contre ceux qui s'enchaînaient aux billots des avortoirs pour empêcher les avortements : "Il y a danger dans ces manifestations à ce que la loi morale prévale sur la loi légale". Loi légale qui est ordonnée à la dignité ontologique de l'homme OU loi morale qui l'est à la dignité morale de l'homme. Effectivement, c'est l'une OU l'autre. Et Chirac, bien entendu, en bon gardien de la République post-révolutionnaire, de choisir la loi légale basée sur la dignité ontologique de l'homme. Nous sommes là en pleine inversion satanique radicale, in radice, puisqu'au contraire, l'ordre à la fois naturel et surnaturel veut que ce soit la dignité ontologique qui soit entièrement soumise à la dignité morale de l'homme, et non l'inverse. Mais le problème, c'est que les papes modernes suivent au plus près la perversion idéologique révolutionnaire, et ne nous parlent plus que de la dignité ontologique de l'homme...
           
        Par exemple, on a vu que le cardinal Fernandez cite Jean-Paul II affirmant que la dignité ontologique de l'homme est infinie (Angélus avec les personnes handicapées à l’Église cathédrale d’Osnabrück, 16 novembre 1980), d'où d'ailleurs il semble avoir été tirés les premiers mots de ce nouveau document magistériel, Dignitas infinita. Mais donc, cette infinitude de la dignité ontologique de l'homme, qui définitionnellement caractérise ce qui est absolu et sans borne, soumet-elle à sa loi souveraine la dignité morale de l'homme ? Voilà la seule question importante, la questio magna que de toute évidence nos Pères modernes ne voient absolument pas à moins qu'ils ne veulent absolument pas la voir, et donc se posent encore moins. Or, si l'on ne parle premièrement que de la dignité ontologique de l'homme et qu'en plus on lui donne l'attribut proprement divin d'infini, qui donc de soi est absolu et sans borne, comme le font les Pères modernes, alors, comment voulez-vous qu'on réponde à la question que je viens de poser autrement que par l'affirmative. Si elle seule existe, alors, puisqu'elle est de qualité infinie, elle se soumet et règle toutes choses sous sa coupe, en ce compris bien sûr aussi la dignité morale de l'homme, qui, par voie de subséquence, n'existe plus. Pour dire ces choses de métaphysique brut de décoffrage : Hitler avait donc le droit, fondé sur sa dignité ontologique de personne humaine certes dévoyée mais toujours inaliénée, imperdable, et toujours... "à défendre" (!), comme ose dire François dans Fratelli tutti, d'envoyer les juifs aux chambres à gaz.
           
        Mais bien sûr, il n'est pas besoin de préciser que la vérité catholique est aux antipodes de cette proposition hérétique, et en voici la raison métaphysique : l'infinité ou infinitude de la dignité ontologique de l'homme dont nous entretient Jean-Paul II n'est infinie qu'intrinsèquement, mais extrinsèquement elle ne l'est plus, elle est réglée, contrôlée et régulée entièrement par la dignité morale de l'homme, et donc, extrinsèquement, elle n'est plus du tout infinitude, au sens hérétique où l'emploie Jean-Paul II, à savoir de tout plier sous elle, ayant au contraire à passer sous les fourches caudines de la dignité morale de l'homme qui lui est supérieure, et qui, elle seule, a le métaphysique attribut divin de l'infini, comme étant enté sur la grâce divine.
           
        Pour conclure. La seule Présentation du cardinal Fernandez nous a donc déjà fort bien permis de régler la très-grave question métaphysique de fond, quant à la dignité de la personne humaine, et de dénoncer l'hétérodoxie foncière de la doctrine à saveur moderniste professée dans Dignitas infinita. Voyons à présent quelques points importants dans le corps du texte lui-même, qui vont nous permettre d'affiner voire de clarifier plus encore la question :
 
 
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
        ― Après avoir donné dans le § 1 sa définition de la dignité ontologique de tout homme, Dignitas infinita cite François qui invoque "Le primat de la personne humaine et la défense de sa dignité en toutes circonstances" (Laudate Deum, 4 octobre 2023, § 39). Cette proposition est, on l'a compris par tout ce que je viens d'exposer dans le chapitre précédent, parfaitement hérétique : puisque François entend parler de la dignité ontologique de l'homme, alors cette dite dignité ne doit pas être défendue "en toutes circonstances" mais seulement dans les circonstances où elle est elle-même en dépendance et adéquation, par son être et/ou par son agir, avec la dignité morale de l'homme. Ou alors cela équivaut à dire qu'il fallait "défendre" la dignité ontologique d'Hitler qu'il employait au service du nazisme avec la passion et l'enthousiasme qu'on lui sait, contre ceux qui voulaient l'empêcher d'envoyer les juifs mourir dans les chambres à gaz. "En TOUTES circonstances" est donc parfaitement hérétique.
           
        Mais laissons à présent la doctrine catholique bien nous expliquer ces distinctions essentielles, entre dignité ontologique et dignité morale de l'homme, et commençons par saint Thomas d'Aquin : "Par le péché, l’homme s’écarte de l’ordre prescrit par la raison ; c’est pourquoi il déchoit de la dignité humaine qui consiste à naître libre et à exister pour soi ; il tombe ainsi dans la servitude qui est celle des bêtes, de telle sorte que l’on peut disposer de lui selon qu’il est utile aux autres, selon le Psaume (49, 21) : «L’homme, dans son orgueil ne l’a pas compris ; il est descendu au rang des bêtes ; il leur est devenu semblable» (2–2, q. 64, art. 2, ad 3um)". Il est clair que saint Thomas d'Aquin, suivant la Foi catholique, n'entend dans ce passage la dignité humaine qu'au niveau moral, celle par laquelle l'être de l'homme se conforme par sa libre volonté à la Personne du Christ, il ne tient aucun compte, comme effectivement il le doit, de la dignité ontologique de l'homme dont on peut au contraire prendre acte qu'il l'assimile même purement et simplement, lorsqu'elle s'émancipe peccamineusement de la dignité morale de l'homme, à la condition... des bêtes sans intelligence.
           
        Le pape Léon XIII explicite encore mieux la question : "La liberté, cet élément de perfection pour l’homme, doit s’appliquer à ce qui est vrai et à ce qui est bon. (…) Si l’intelligence adhère à des opinions fausses, si la volonté choisit le mal et s’y attache, ni l’une ni l’autre n’atteint sa perfection, toutes deux déchoient de leur dignité native et se corrompent. Il n’est donc pas permis de mettre au jour et d’exposer aux yeux des hommes ce qui est contraire à la vertu et à la vérité, et bien moins encore de placer cette licence sous la tutelle et la protection des lois" (Immortale Dei, 1er novembre 1885, § 149). Pour le dire ici sans s'y arrêter, cette dernière phrase de Léon XIII condamne de manière flagrante, très-claire, toute la démarche des Pères de Vatican II dans la Liberté religieuse de Vatican II...
           
        Elle condamne non moins et foudroie de plein fouet la doctrine exprimée par Dignitas infinita, qui n'est d'ailleurs rien d'autre qu'une resucée de celle de Dignitatis Humanæ Personæ, lorsqu'elle ose formuler : "Le sens le plus important [de la dignité humaine] est celui de la dignité ontologique qui concerne la personne en tant que telle par le simple fait d'exister et d'être voulue, créée et aimée par Dieu. Cette dignité ne peut jamais être effacée et reste valable au-delà de toutes les circonstances dans lesquelles les individus peuvent se trouver. (...) À cet égard, la distinction introduite ici nous aide à discerner précisément entre l'aspect de la dignité morale qui peut effectivement être «perdue» et l'aspect de la dignité ontologique qui ne peut jamais être annulée" (§ 7).
           
        Or, faut-il le dire, c'est Léon XIII et saint Thomas d'Aquin qui ont raison contre Dignitas infinita. Lorsque l'homme, par son libre arbitre, n'est plus moralement digne parce qu'il fait un mauvais choix et qu'il le met in actu en œuvre, alors, il "déchoit de sa dignité native" (Léon XIII), "il déchoit de sa dignité humaine" (St Thomas d'Aquin), Léon XIII comme saint Thomas voulant parler là de la dignité ontologique de l'homme. Plus exactement dit : cette dignité ontologique reste certes intacte dans l'homme qui ne satisfait pas à sa dignité morale, mais elle est désormais en mode exclusivement passif, en grisé, comme, de fait, n'existant plus. Elle ne doit plus du tout être considérée comme toujours existante et active, comme le professe au moins par défaut Dignitas infinita, en formulant que "la dignité ontologique ne peut jamais être annulée (...) et reste valable au-delà de toutes les circonstances", formulation absolutiste hérétique donc, parce que, théoriquement, elle ne peut qu'intégrer la circonstance où la dignité morale de l'homme est foulée aux pieds dans son âme par l'homme lui-même.
           
        Mgr Marcel Lefebvre, au concile, résumait lapidairement et fort bien la questio magna, lorsque, à plusieurs reprises, il avertit les Pères de Vatican II de l'hétérodoxie viscérale de la Liberté religieuse s'appuyant hérétiquement sur la seule dignité ontologique pour fonder la dignité de l'homme, au moyen de plusieurs interventions dans l'aula conciliaire dont je retiens seulement le passage lapidaire d'une d'icelles, vraiment très-édifiant, à la Foi très-forte et synthétiquement ramassée (qu'on veuille bien comprendre, soit dit en passant, que si j'ai dénoncé fermement l'hétérodoxie de son positionnement théologique dans "la crise de l'Église" dans mes deux derniers articles, je n'en ai pas moins une grande admiration pour cet évêque à la Foi vibrante, sans lequel, je le redis, s'il n'était monté vaillamment au créneau dans "l'été chaud 1976", le monde entier serait arrivé au règne de l'Antéchrist-personne sans même pouvoir se rendre compte qu'il y avait crise mortelle dans l'Église...) : "Il est impossible de parler véridiquement de liberté, de conscience, de dignité de la personne, sinon par rapport à la loi divine [c'est-à-dire selon la dignité morale de l'homme, la seule véritable]. Cette observance de la loi divine est le critère de la dignité humaine. L’homme, la famille, la société civile possèdent une dignité dans la mesure où ils respectent la loi divine" (Dixième intervention de Mgr Lefebvre au concile sur la Liberté religieuse, cf. https://laportelatine.org/formation/crise-eglise/vatican-ii/dixieme-intervention-de-mgr-lefebvre-au-concile-sur-la-liberte-religieuse-15-septembre-1965).
           
        La dignité morale de l'homme est en fait la seule VRAIE dignité de l'homme, c'est à savoir quand l'homme, par son agir qui engage toute sa personne, conforme son être, l'image de Dieu qui est en lui, sa déité pourrions-nous dire, à la Vie et à la Personne de Jésus-Christ, qui, seule, lui révèle sa dignité véritable en acte, in actu. Car la vérité vraie est que je n'existe que parce que le Christ, Fils de l'Homme, existe, et qu'Il existe en moi par mon libre "oui, fiat" à son existence en moi ; de même, je ne suis digne que parce que le Christ est digne et que je Le fais vivre en moi, selon le célèbre mot de saint Paul : "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi" (Gal II, 20). Tout ce que je fais dans ma vie terrestre sans l'avoir basé sur la grâce du Christ est à tout le mieux œuvre morte, en espérant très-fort qu'aucun péché ne s'y glisse (ce qui, à cause de notre nature déchue, est presque impossible).
           
        Laissons Jésus bien nous le dire par sa parabole : "Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit [ce fruit qui, dans notre affaire, est la dignité de la personne humaine], s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez en Moi [nous ne pouvons pas être digne de par nous-même, mais seulement de par le Christ]. Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en Moi, et Moi en lui, porte beaucoup de fruit [plus nous vivons du Christ, et plus nous vivons dans la dignité humaine] ; car, sans Moi, vous ne pouvez rien faire [vous ne pouvez pas acquérir la dignité humaine sans Moi, cette dignité humaine finalement de source surnaturelle et qui est substrat du salut ; c'est pourquoi :]. Si quelqu'un ne demeure pas en Moi [s'il prétend acquérir la dignité humaine en M'excluant radicalement... attitude que vont exalter damnablement les Pères modernes bergogliens dans Dignitas infinita, derrière la Déclaration universelle des droits de l'homme], il sera jeté dehors comme le sarment, et il séchera ; puis on le ramassera, et on le jettera au feu, et il brûlera" (Jn XV, 4-6).
 
 
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
        ― "Cette dignité ontologique et la valeur unique et éminente de chaque femme et de chaque homme qui existent dans ce monde ont été reprises avec autorité dans la Déclaration universelle des droits de l'homme (10 décembre 1948) par l'Assemblée générale des Nations unies" (§ 2).
           
        Le mot vraiment choquant de ce § 2 est "avec autorité". Quel scandale de voir que non seulement, comme je l'ai fait remarquer à mon curé moderne dans ma lettre du 19 avril dernier, les Pères modernes bergogliens appuient leur doctrine perverse, de manière du reste fort significative, sur la franc-maçonnique Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, mais qu'en plus, ils lui attribuent et l'auréolent d'une autorité... qu'elle n'a même pas !, mais qu'ils lui inventent dans leur perversité pour lui donner mensongèrement plus de poids aux yeux des hommes, qu'ainsi ils trompent plus damnablement encore, comblant quant à eux la mesure de leur péché gravissime !
           
        Ne les voit-on pas honorer quasi sacrilègement la date anniversaire de cette Déclaration universelle des droits de l'homme, dans ce document magistériel d'Église qu'est Dignitas infinita, y "commémorant le 75e anniversaire de ce Document" (§ 2), comme si elle était tirée d'une éphéméride ecclésiale intégrée à la grâce du Christ ?! Ce qui ne fait que montrer à quel point de trahison de la Foi ils sont rendus, comme il ressort scandaleusement de cet autre passage : "Comme l’a déjà rappelé le Pape François, «dans la culture moderne, la référence la plus proche au principe de la dignité inaliénable de la personne est la Déclaration universelle des droits de l’homme, que saint Jean-Paul II a définie comme une “pierre milliaire placée sur le chemin long et difficile du genre humain” et comme l’“une des plus hautes expressions de la conscience humaine”»" (§ 23)...!!
           
        Cette Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 n'a pourtant, en effet, aucune autorité juridique ni politique véritable. Il n'est tout simplement que d'ouvrir l'article de Wikipedia qui lui est consacré, pour lire ceci : "Elle [la Déclaration des droits de l'homme du 10 décembre 1948] précise les droits fondamentaux de l'homme. Sans véritable portée juridique en tant que tel, ce texte est une proclamation de droits ; par conséquent, il n'a qu'une valeur déclarative" (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_universelle_des_droits_de_l%27homme). N'ayant aucune "portée juridique" et n'ayant qu'une simple "valeur déclarative", elle n'a donc aucune "autorité" devant les hommes, comme veulent le dire très-mensongèrement les Pères modernes bergogliens dans Dignitas infinita...         
           
        En fait, nous nous trouvons là avec des organismes et des œuvres inexistentielles, en-dehors du réel, qui n'ont pas d'existence dans ce que Blanc de Saint-Bonnet appelait "Politique réelle", ne trouvant pas leur source et ne le voulant surtout pas, ni dans l'ordre naturel ni encore moins dans l'ordre surnaturel. Elles veulent certes à toutes mauvaises forces exister, mais n'existent pas. Filles de Lucifer qui veut supplanter le Trône de Dieu sans y arriver jamais, elles ne sont que des grand-vizirs Iznogoud voulant désespérément être calife à la place du calife sans pouvoir jamais y arriver, les califes étant, pour ce qui nous occupe, les Nations qui, seules, ont un fondement métapolitique réel comme étant originées sur Dieu, quand bien même il est parfaitement vrai qu'elles ont toutes, depuis la Révolution, prévariqué dans le démocratisme constitutionnellement athée. Les "droits de l'homme" en effet, nous venons tout juste de le voir dans le chapitre précédent, n'existent que par les Droits de Dieu dont ils sont une émanation, sinon RIEN, ils n'existent pas et jamais. Tous ces organismes extra-réels donc, qui veulent prendre les "droits de l'homme" absolument et résolument déconnectés des Droits de Dieu comme fondement pseudo-métaphysique pour exister et faire exister leurs grandiloquentes, rebelles et orgueilleuses déclamations à la face du monde entier, sont punis par-là même où ils pèchent, par leur propre péché : ils ne peuvent pas exister ! Ils ne peuvent qu'essayer de subvertir et supplanter ce qui existe déjà et antécédemment, de par Dieu et sa grâce libéralement donnée aux hommes...
           
        J'avais déjà fort noté cela dans un article écrit il y a sept ans déjà : "Comme chacun sait, ou devrait le savoir, la non-réalité des «droits de l'homme» géniteurs de ces sociétés technocratiques opaques [je parlais dans cet article des ong, organisations non-gouvernementales], tâche de faire croire qu'elle existe au moyen d'abstractions intellectualistes et de tas de «commissions» pseudo-réalistes qui s'enchevêtrent entre elles, ou plus exactement dit, qui grouillent ensemble dans le plus grand chaos, comme asticots innombrables sur morceau de viande avariée (d'ailleurs, l'étymologie des ong le révèle bien : ces sociétés inexistentielles, en effet, dont on sait fort bien qu'elles ne sont rien d'autres que des organismes crypto-maçonniques pour faire avancer le schmilblick sociopolitique dans le sens mondialiste et antichrist, ne se définissent pas positivement mais seulement négativement, c'est-à-dire par rapport à une société qui existe, ce sont des Organisations NON-Gouvernementales).
           
        "Nous sommes donc là les pieds en plein dans des sociétés crypto-maçonniques dont le but, épousé depuis longtemps par l'Église moderne (... et plus qu'épousé, car ladite Église moderne s'est trouvée la sublime vocation d'en être à présent le meilleur fer de lance, la locomotive «spirituelle» !), est d'arriver à instaurer dans le monde entier les «droits de l'homme» tout seuls, déconnectés absolument de Dieu. Ce qui se combine «à merveille» avec l'humanisme intégral qu'avait conçu Jacques Maritain, adopté avec un enthousiasme délirant par les papes modernes très-notamment par Paul VI, un prétendu humanisme «chrétien» à dimension universelle, aboutissement de la démocratie dite chrétienne, qui, pour le fond, épouse parfaitement le programme et les idéaux de l'ONU et de toutes ses filles ong droitdel'hommistes. Humanisme intégral cependant complètement hétérodoxe, car le Christ, qu'on prétend y professer, n'est pas censé l'innerver extrinsèquement de sa Grâce surnaturelle, c'est au contraire intrinsèquement, par voie d'immanence vitale moderniste, par la virtus de l'homme, que le Christ est censé y être révélé. En définitive, comme l'avait voulu Karl Rahner, c'est donc... l'homme qui révèle le Christ !! Et il faut bien prendre conscience que nous sommes là dans la perversion ultime, indépassable, celle de l'Antéchrist, où l'homme se fait Dieu et Christ à la fois, crime qui «perce la voûte des Cieux» (Secret de La Salette). Il est en effet bien pire de s'identifier théologiquement au Christ-Dieu, que de Le rejeter. C'est cette perversion ultime que j'ai baptisée dans mes ouvrages : la gnose «chrétienne-laïque», laquelle prétend supplanter l'Ordre du Christ basé sur la Foi «chrétienne-sacrale», renversé à la Révolution française.
           
        "(...) Tous veulent à toutes forces, ils n'ont plus que cela en tête, allier Bélial et le Christ, croire que les «droits de l'homme» révolutionnaires, finalement, révèlent intrinsèquement les Droits de Dieu. Les «droits de l'homme» pourtant fondamentalement athées, sans-Dieu, seraient, comme disait Léon Bloy de Napoléon, «face de Dieu dans les ténèbres» ; c'est-à-dire qu'il suffirait de leur débarbouiller le visage, de les désenténébrer par la lumière chrétiennepour que ces «droits de l'homme» révèlent les Droits de Dieu...! Depuis plus de deux siècles que la comédie infâme, impie, commencée dans l'Église au niveau des mœurs par le Concordat napoléonien, dure, les Ralliés pseudo-chrétiens aux «droits de l'homme» sont tous, papes en tête et surtout eux, devenus si fous, si insensés, si idolâtres de leur péché, à force de vouloir ériger leur folie contre la réalité théologique des choses, qu'ils ne se rendent même plus compte de leur aliénation, arrivée de nos jours avec François à son point de masturbation, de maturation et de culmination suprêmes et ultimes, celui antéchristique. Ils ne peuvent plus du tout prendre conscience que lesdits «droits de l'homme» athées, loin d'être l'aboutissement et la révélation à l'homme du Royaume de Dieu sur la terre, l'ultime achèvement orthodoxe des Droits de Dieu, en sont l'antinomique contraire, comme Lucifer l'est de Dieu, étant très-véritablement l'abomination de la désolation du grand Révolté infestant et infectant la terre toute entière" (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/non-saint-thomas-d-aquin-n-est-pas-pour-la-tres-heretique-liberte-religieuse?Itemid=1).
           
Eleanor Roosevelt Déclaration de 1948
Eleanor Roosevelt (1884-1962)
brandissant la version anglaise de
la Déclarations universelle des droits de l'homme...
           
        ― "Dès le début de sa mission, poussée par l'Évangile, l'Église s'est efforcée d'affirmer la liberté et de promouvoir les droits de tous les êtres humains. Ces derniers temps, grâce à la voix des Pontifes, cet engagement a été formulé de manière plus explicite à travers l'appel renouvelé à la reconnaissance de la dignité fondamentale de la personne humaine" (§ 3).
           
        Cette présentation des choses est un pur mensonge. La vérité historique est que l'Église, tout au long des siècles, s'est efforcée d'affirmer la liberté et de promouvoir les droits de tous les êtres humains qui vivent selon la dignité morale de l'homme ou qui veulent le faire. Quant aux autres êtres humains restant dans le paganisme donc dans l'indignité morale de l'homme, l'Église ne les a certes pas méprisé et laissé pour compte, loin de là, mais elle a d'abord et premièrement tâché de les convertir à cette dignité morale de l'homme qui passe obligatoirement par la pratique et la profession de Foi de la seule Religion catholique, pour ensuite, et ensuite seulement, lorsque les bœufs furent devant la charrue et non la charrue devant les bœufs, c'est-à-dire lorsqu'ils furent chrétiens, s'occuper de leurs libertés et droits fondamentaux inhérents à leur dignité ontologique d'homme. C'est cet ordre spirituel des choses enté sur Dieu que l'Épouse du Christ a suivi et respecté scrupuleusement tout au long des siècles post-Révélation pour ses enfants bien-aimés, et certes, ils le sont tous, pas seulement ceux qui sont chrétiens : s'occuper essentiellement et primordialement de promouvoir parmi les enfants des hommes leur dignité morale, et œuvrer ensuite à leur promotion humaine, sociale et politique, d'ailleurs très-souvent par le fait même, ipso-facto, de les faire vivre dans leur dignité morale, c'est-à-dire comme surcroît du Royaume de Dieu qui est donné sans presque qu'on ait vraiment à s'en occuper, pourvu qu'on met toutes ses forces, quant à soi, à s'occuper du Royaume de Dieu, Dieu donnant le surcroît Lui-même.
           
        Mais l'Église ne s'est JAMAIS occupé de promouvoir la dignité ontologique de l'homme en première motivation de son apostolat et surtout jamais celle-ci SEULEMENT, sans s'occuper premièrement et avant de promouvoir la dignité morale de l'homme, comme le chantent mensongèrement sur ton non-grégorien les Pères bergogliens dans ce § 3.
           
        En vérité, donc, nous le constatons une fois de plus dans ce § 3, les Pères modernes bergogliens ne veulent plus s'occuper ou plutôt s'obnubiler que de la dignité ontologique de l'homme, dans la droite ligne de la doctrine franc-maçonnique qui efface complètement et hérétiquement la dignité morale de l'homme, ne faisant du reste sur cela que suivre leurs prédécesseurs depuis Vatican II et même avant, car, la seconde phrase de ce § 3 le note, le mouvement humaniste privilégiant la dignité ontologique de l'homme sur celle morale, et même tendant à l'effacer complètement et subversivement, car il est impossible qu'il ne tende, tôt ou tard, à cet effacement, s'amorce déjà chez les papes post-concordataires bien avant Vatican II et François (la cause en est la corruption des Mœurs ecclésiales par le Concordat napoléonien). La note 4 de bas de page de ce § 3 de Dignitas infinita fait en effet allusion à Léon XIII, Pie XI et Pie XII, encore que ce dernier point serait à approfondir, pour confirmer ou infirmer la véracité de leur affirmation (mais les seuls Noëls de guerre 39-45 de Pie XII confirment abominablement leur affirmation, soit dit en passant).
           
        En tous cas, nous sommes là, dans ce § 3 mensonger, en plein exposé subversif de l'Ordre surnaturel.
 
 
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
        ― Les § 7 & 8 ont l'ambition louable en soi de lever les "malentendus" (§ 7) que pourrait soulever la formule "dignité de la personne humaine" (§ 7), lesquels pourraient générer, horresco referens, un amoindrissement du respect dû à toute personne humaine, qui, ayons garde de l'oublier, est l'obsession furieuse de tout le document. Selon les Père modernes de Dignitas infinita, ces "malentendus" pourraient en effet générer des "contradictions qui conduisent à se demander si l’égale dignité de tous les êtres humains […] est véritablement reconnue, respectée, protégée et promue en toute circonstance" (§ 7), comme dit François avec son sans-gêne verbal brut de décoffrage bien connu, dans Fratelli tutti... Et subséquemment, pour supprimer la possibilité desdits malentendus, les Pères bergogliens de nous construire alors un Meccano ou un Lego très-compliqué ou plutôt surréaliste et brouillon mal torché, de cette façon : "Tout cela nous amène à reconnaître la possibilité d'une quadruple distinction du concept de dignité : dignité ontologique, dignité morale, dignité sociale et enfin dignité existentielle" (§ 7).
           
        Après s'être occupé dans le § 7 de dire en quoi se distinguent la dignité ontologique et la dignité morale... mais sans jamais poser, comme je l'ai fait remarquer plus haut, que la dignité ontologique n'a plus aucun droit dès lors que la dignité morale de l'homme est répudiée par le libre-arbitre de l'homme, ce que la Foi catholique fait obligation de professer mais que donc Dignitas infinita ne professe pas, les Pères modernes bergogliens vont donner dans le § 8 le distinguo à retenir quant aux sous-tiroirs qu'ils se sont inventés, à savoir ceux de la dignité sociale et de la dignité existentielle. N'oublions pas, la pensée de fond qui a été à l'origine de Dignitas infinita nous l'a révélée dans la Présentation du cardinal Fernandez, que ses rédacteurs réfléchissent la dignité humaine de manière moderniste, à partir de la terre, se prenant les pieds dans la figure du monde qui passe et s'enfonçant dans les sables mouvants inexistentiels autour du mont St-Michel. Or donc, il appert de leur descriptif phénoménologique que ces soit disant catégories sociale et existentielle de la dignité humaine dont ils nous parlent... n'ont pas de substance en elles-mêmes, elles ne sont respectivement l'une et l'autre que des sous-tiroirs des catégories ontologique et morale, qui, toutes deux et elles seules, ont une substance : celle sociale, ainsi qu'ils la décrivent, ressort de la dignité ontologique, quand celle qu'ils baptisent existentielle ressort quant à elle de la dignité morale. Mais quand on vit dans l'homme et sa phénoménologie, on vit dans sa tête selon le principe Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, ce qu'illustre admirablement bien ici nos chers Pères modernes bergogliens...
           
        Pour autant de leurs faux distinguos, ils ne vont surtout pas manquer à leur devoir essentiel qui est, ... vous l'aviez déjà oublié ?, de mettre le dogme franc-maçonnique au-dessus de toute règle en la matière, que voici, fermement exprimé une nouvelle fois, une fois de plus, une fois encore, par les Pères modernes bergogliens, en guise de point d'orgue final de ces deux §§ 7 & 8 des plus amphigouriques : "Les distinctions introduites ici, en tout cas, ne font que rappeler la valeur inaliénable de cette dignité ontologique enracinée dans l'être même de la personne humaine et qui subsiste en toutes circonstances" (§ 8). Même, bien sûr, j'espère que vous l'avez compris, dans la circonstance où la dignité morale de l'homme n'est pas respectée par la personne humaine elle-même...
           
        ― Le § 9 s'occupe de sublimer philosophiquement jusqu'à l'extrême la dignité ontologique de la personne humaine, avec l'évidente intention de produire dans le lecteur une admiration sans bornes, et même le shooter dans l'extase, en contemplant, oui, vous avez deviné... la dignité ontologique de la personne humaine. Franchement, ami lecteur, si, après avoir lu ce § 9, vous n'êtes pas obsédé de la dignité ontologique de l'homme plus encore que vous pourriez l'être d'une prostituée sur le bord du trottoir, si vous visionnez autre chose dans le champ de vision de votre âme que la seule dignité ontologique de l'homme lorsqu'on vous parle de dignité humaine, alors, c'est que vous êtes vraiment irrécupérable, votre cas est tout-à-fait désespéré.
 
 
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
        ― Puis, les §§ 10 à 13 s'occupent de faire tout un historique du désenveloppement par l'homme de la notion de dignité ontologique de tout être humain, en partant de l'Antiquité pour continuer par l'Ancien-Testament puis le Nouveau, puis encore le Moyen-Âge, puis enfin la Renaissance et les temps modernes, aux fins massives évidentes, et surtout assommantes, de bien montrer au lecteur que tous les hommes, et les femmes aussi bien sûr, dans tous les temps de l'humanité n'ont jamais pensé qu'à un seul trucmuche, ne se sont en fait occupés que d'une seule et unique chose : la dignité ontologique de l'homme. Rien d'autre n'a existé et n'existe vraiment, ç'a été, c'est et ce sera toujours le sel de la vie... Dès lors, tout ce qu'ont fait et pensé les hommes dans tous les temps du monde quant à leur dignité humaine et que rapportent nos Pères modernes bergogliens est systématiquement passé par eux à travers la grille de lecture, la moulinette 3 Suisses de la dignité ontologique de l'homme. Ils ne se rendent même pas compte de l'aliénation complète où ils ont mis leur esprit et leur âme, par cette obnubilation tendancieuse borgne et unijambiste qui n'est pas sans faire penser à une véritable possession diabolique occulte.
           
        ... Alors qu'en fait, on peut très-bien lire ce qu'ont fait et dit les hommes (et les femmes) de tous les temps, dans ce qu'ils en citent, avec la grille de lecture de... la dignité morale de l'homme, lecture qu'excluent complètement les modernes rien que par le fait d'être obnubilés par la dignité ontologique de l'homme...
           
        Prenons un simple exemple, pour le bien montrer. Nos Pères bergogliens citent dans Dignitas infinita le vétérotestamentaire Amos comme un prophète qui, au nom de Yahweh, aurait mis l'accent sur la dignité ontologique des hommes les plus faibles, si, si, si, et de citer de lui prétendument à l'appui de leur dire, dans le § 11, Am II, 7 ; IV, 1 ; V, 11-12. Mais si on va lire dans la bible l'entièreté des passages scripturaires évoqués avec tout leur contexte, ce n'est pas du tout cette leçon qu'on y trouve. La leçon de tous ces chapitres est la manifestation de la colère de Yahweh contre les juifs parce qu'ils ont abdiqué leur dignité morale d'homme, ayant prévariqué de multiples manières, par idolâtrie et aussi en malmenant les pauvres. Loin que le dégagement du concept de la dignité ontologique de l'homme soit la leçon à retenir de ces passages, comme veulent s'en obséder les modernes, c'est tout autre chose qui est indiqué, à savoir que le juif s'est mal comporté, qu'il a abdiqué sa dignité morale d'homme devant Dieu, et c'est cela qui fâche Yahweh, qui ne s'occupe dans ces passages que de la dignité morale que l'homme juif a laissé choir de ses mains déliquescentes et coupables, et non point du tout de la dignité ontologique. La morale de l'histoire de tous ces chapitres cités est donc en fait, et seulement, la dignité morale de l'homme, contre laquelle les juifs ont péché, et qui est la seule chose importante aux Yeux fort blessés de Yahweh, réprobation et grande indignation qu'Il exprime par son prophète Amos aux juifs qui ont failli dans leur dignité morale d'homme. Dans ces passages prophétiques, l'accent est donc mis non pas sur la dignité ontologique de l'homme, mais sur la dignité morale de l'homme, en l'occurrence, le juif. Dont acte sur papier timbré.
           
        On ne s'étonnera pas que le même rectificatif important de lecture est à faire lorsque les Pères modernes bergogliens citent Jésus et le Nouveau-Testament dans Dignitas infinita. Tout ce qu'ils citent de passages évangéliques est à lire là aussi avec la grille de lecture de la dignité morale de l'homme et non point avec celle de la dignité ontologique de l'homme. D'ailleurs, c'est Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même qui va leur enseigner magistralement cette leçon. Voyons cela ensemble, c'est fort intéressant, c'est dans la parabole du bon samaritain (Lc X, 29-37).
           
        Le docteur de la loi, qui a l'arrière-pensée de "tenter Jésus" (Lc X, 25) nous dit l'évangéliste, pose la grande question dont il faut remarquer qu'elle nous met les pieds en plein dans notre problématique : "Qui est mon prochain ?" (Lc X, 29). Aussitôt, là, nos modernes, obsédés de la dignité ontologique de l'homme, vont s'émoustiller le cuir et rentrer en ébullition à gros bouillons, ils vont se dépêcher de traduire que Jésus, dans sa parabole, va faire l'apologie de la dignité ontologique de tout homme venant en ce monde, quelqu'il soit, surtout des plus dénués de tout et misérables, comme ce pauvre malheureux tombé dans les mains des bandits lorsqu'il pérégrinait sur la route de Jérusalem à Jéricho, ce sera ça, pour eux, la leçon primordiale, capital & accessoires, de la parabole du bon samaritain... Or, non, nenni, point ; dans la parabole, Jésus n'a pas un seul mot pour cette grille de lecture de la dignité ontologique de la personne humaine, on Le voit n'avoir de regard à la fois divin et humain que pour la dignité morale de l'homme qui a fait la charité au malheureux jusqu'à dépenser ses deniers pour lui sans compter avec l'aubergiste qu'il a chargé de le soigner, ce qui signifie que la seule chose qui intéresse Notre-Seigneur, c'est la mise en œuvre de la dignité morale de l'homme par le samaritain qui a fait la charité au malheureux. C'est en toutes lettres en effet, pour qui sait lire, lorsque Notre-Seigneur veut tirer la morale de l'histoire : "Lequel de ces trois [du prêtre, du lévite ou du samaritain] te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs ?" (Lc X, 36)
           
        Dans cette réponse de Jésus sous forme de question et qui clôt magistralement le débat, on voit tout-de-suite un renversement total de perspective, qui d'ailleurs a été remarqué par tous les exégètes. Alors que le docteur de la loi prend le mot "prochain" dans le sens de la dignité ontologique de la personne humaine, Jésus reprend au vol le même mot en lui donnant exclusivement le sens de la dignité morale de la personne humaine : le prochain, pour Jésus-Christ, ce n'est pas quelqu'un à qui on fait la charité, c'est, enseigne-t-Il, celui qui fait la charité à ce quelqu'un, c'est lui le prochain. D'où sa formule que le samaritain est "le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs". Autrement dit, Jésus conceptualise le mot "prochain" uniquement par la dignité morale de l'homme sans évoquer le moins du monde la dignité ontologique de l'homme. L'enseignement de Jésus est magistral, il est la clef de voûte de tout ce que j'expose et exprime dans mon article en "serviteur inutile" (Lc XVII, 10) : le focus de l'appareil photo de notre âme doit zoomer non pas et jamais sur la dignité ontologique de l'homme détachée et toute seule, mais uniquement et toujours sur la dignité morale de l'homme. Comme Jésus le fait. Jésus, en effet, dans la parabole du bon samaritain conceptualise le mot "prochain" uniquement par la dignité morale de l'homme, considérant la dignité ontologique de l'homme comme un non-dit inutile à exprimer.
           
        ... Quelle bonne et fructueuse leçon pour nos Pères modernes !
           
        Mais, me dira-t-on, que faites-vous du Jugement dernier décrit par Notre-Seigneur comme mettant l'accent sur les plus démunis des humains, un mourant de soif à qui on donne un verre d'eau, un malade, un prisonnier, un sans vêtement et tout nu, etc. ? Il s'agit bien là, argueront probablement avec hargne les modernes, de mettre en valeur la dignité ontologique de la personne dans ce qu'elle a de plus faible ! Vous n'y êtes pas du tout. Ce qui intéressera le Juge suprême, c'est-à-dire Jésus-Christ en Gloire, au grand moment du Jugement dernier, ce ne sera, là encore, pas l'objet de la charité, mais le sujet de la charité. C'est, ainsi que dans la parabole du bon samaritain, l'homme qui aura fait l'effort de mettre en œuvre la charité, ou hélas qui ne l'aura pas fait, qui sera le criterium retenu par le Juge, ce sera donc la dignité morale de l'homme qui sera retenue. Certes, pour mettre en œuvre cette charité, c'est-à-dire la dignité morale de la personne humaine, tout homme doit discerner la dignité ontologique des plus faibles. Mais là encore, le moteur spirituel qui lui permet de faire ce discernement, c'est encore et toujours la charité, qui est le moteur métaphysique et surnaturel de la dignité morale de l'homme. C'est elle qui est encore et toujours le pilote dans l'avion, tant il est vrai qu'il faut chercher uniquement le Royaume de Dieu et le reste nous sera donné par surcroît seulement, et cela signifie que c'est donc la dignité morale de l'homme qui lui fait découvrir par surcroît la dignité ontologique de l'homme, cette dernière ne devant jamais se chercher autrement que par elle, dignité morale, et surtout pas en autonomie d'elle, car c'est vouer à l'impuissance sa recherche si on ne le fait pas par la dignité morale. Et donc, cette dignité morale de l'homme mise en œuvre, et elle seule, va dévoiler à tout homme la dignité ontologique dans ses frères les hommes les plus recouverts d'indignité humaine dans leur for externe quoique étant toujours dignes, à l'instar du Christ dans sa Passion...
 
 
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
        Mais j'arrive maintenant au § 22, où les Pères modernes bergogliens reprennent en l'approfondissant l'exposé qu'ils ont fait dans le § 7 sur ce qui distingue la dignité ontologique de la dignité morale. Nous revenons donc là au cœur du problème qui nous occupe... si tant est que nous l'avons jamais quitté ! Ici, il faut leur rendre justice : leur exposé sur le sujet est presque catholique, il est même assez remarquable lorsque les Pères établissent, à la suite des saints Irénée de Lyon et Jean Damascène, "une distinction entre l'image et la ressemblance dont parle la Genèse, permettant ainsi un regard dynamique sur la dignité humaine elle-même", à savoir, expliquent-ils, que l'homme est l'image de Dieu quant à sa dignité ontologique, et il est la ressemblance de Dieu quant à sa dignité morale. Rien de plus juste, en effet.
           
        Puis, de continuer fort bien catholiquement, qu'on me pardonne ma méchanceté de dire que c'est presque surprenant : "Chaque personne est en effet appelée à manifester sur le plan existentiel et moral la portée ontologique de sa dignité dans la mesure où, avec sa propre liberté, elle s'oriente vers le vrai bien, en réponse à l'amour de Dieu. Ainsi, étant créée à l'image de Dieu, la personne humaine d’une part ne perd jamais sa dignité et ne cesse d'être appelée à accueillir librement le bien ; d’autre part, dans la mesure où la personne humaine répond au bien, sa dignité peut se manifester, grandir et mûrir librement, de manière dynamique et progressive. Cela signifie que l’être humain doit aussi s’efforcer de vivre à la hauteur de sa propre dignité. On comprend alors en quel sens le péché peut blesser et obscurcir la dignité humaine, comme un acte contraire à celle-ci, mais, en même temps, qu'il ne peut jamais effacer le fait que l'être humain a été créé à l'image de Dieu" (§ 22).
           
        C'est globalement fort bien dit, en effet. Mais il manque la précision la plus importante sans laquelle le discours ne peut être intégralement catholique, qui n'est dit hélas ni ici ni nulle part ailleurs dans Dignitas infinita : Qu'en est-il lorsque l'homme fait défaut quant à sa dignité morale ? Est-ce que cela ne supprime pas par le fait même, ipso-facto, tout droit d'expression actif à sa dignité ontologique, qui n'existe plus en lui, dès lors, qu'en mode purement passif et inexistentiel, comme l'enseigne la Foi catholique, ainsi qu'on l'a vu avec saint Thomas d'Aquin et le pape Léon XIII ?
           
        Or, non seulement on ne trouve pas ce capital enseignement dans Dignitas infinita, mais on y trouve l'hérétique contraire, comme je l'ai déjà souligné, à savoir que l'homme qui répudie sa dignité morale, aurait soit disant toujours le même droit d'user des attributs de sa dignité ontologique (et donc d'en abuser) parmi les hommes ses frères. Par exemple, suivant en cela son frère aîné vaticandeux de la Liberté religieuse, Dignitas infinita professe en maints endroits, citant moult fois sur le sujet Jean-Paul II, François et Benoît XVI, que, de par le droit de la dignité ontologique de l'homme, tout homme a droit de professer une fausse religion au for externe et d'en imposer les agirs à tous ses frères humains, par exemple dans le § 66 : "Aujourd'hui encore, face à tant de violations de la dignité humaine qui menacent gravement l'avenir de l'humanité, l'Église encourage la promotion de la dignité de toute personne humaine, quelles que soient ses qualités physiques, mentales, culturelles, sociales et religieuses". Ce qui est ni plus ni moins dire que l'homme, abdiquant sa liberté morale par le seul fait de choisir une fausse religion, n'en aurait cependant pas moins toujours dans ses mains les droits actifs qui lui sont donnés par sa dignité ontologique d'homme. C'est là toute l'hérésie moderne, non seulement, donc, professée par le monde pour lequel le Christ a dit qu'il ne priait pas lors de la Cène du Jeudi-Saint (Jn XVII, 9), mais désormais par l'Église, elle aussi, à sa remorque, à la remorque de la Déclaration universelle des droits de l'homme dans Dignitas infinita.
           
        La vérité catholique est aux antipodes : lorsque l'homme ne respecte pas sa dignité morale, et le seul fait de choisir et vivre une fausse religion est abdiquer sa dignité morale, sa dignité ontologique n'a plus aucun droit actif. Laisser en effet les droits actifs à la dignité ontologique dans un homme qui attente à sa propre dignité morale, c'est attenter mortellement par le fait même à la dignité morale en tant que telle, et aux Droits salvifiques de Dieu dont elle est le canal dans l'homme, c'est soumettre la dignité morale à Satan qui est "homicide dès le commencement" (Jn VIII, 44) et qui va se dépêcher de la tuer au moyen des droits actifs qu'on aura laissé à la dignité ontologique de l'homme, faisant son office maudit. 
           
        Il manque donc à tout cet exposé théorique qui vient d'être fait par nos Pères modernes bergogliens dans ce § 22, dont il faut reconnaître qu'il est bien fait, son indispensable cuirasse surnaturelle sans défaut contre le mal, qui va garantir invinciblement la dignité morale de l'homme d'être dépouillé et mis à mort par Satan, selon la parabole de l'homme fort (Lc XI, 21-22), exposé qui donc, in fine, n'est pas catholique, car il lui manque ce qui ne saurait lui manquer pour l'être, à savoir la protection surnaturelle de la dignité morale lorsque la dignité ontologique de l'homme est dévoyée.
           
        Si l'on scrute attentivement la pensée des Pères modernes, on se rend compte qu'ils veulent faire cohabiter à égalité parfaite, avec tous leurs droits respectifs, les deux dignités de l'homme, celle ontologique et celle morale, sans supprimer aucuns des droits de l'une et de l'autre, dans la droite ligne de la fameuse et célèbre proclamation de Paul VI dans le discours de clôture de Vatican II : "La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion (car c'en est une) de l'homme qui se fait Dieu. Qu'est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n'a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile". La religion du Dieu qui s'est fait homme regarde la dignité morale de l'homme, quand celle de l'homme qui se fait Dieu regarde l'homme qui use de sa dignité ontologique sans en référer à sa dignité morale.
           
        La pensée de fond de Vatican II qu'on retrouve donc telle quelle dans Dignitas infinita qui n'en est qu'un écho, une émanation actualisée, est donc de dire qu'on doit faire coexister les deux dignités ensemble, avec tous leurs droits respectifs. Mais nous sommes là en pleine utopie, en pleine illusion dramatique. Le bon samaritain, en effet, dont on vient juste de méditer ensemble la parabole, fait la charité à un homme, il ne la fait pas à une mauvaise doctrine ou à un mauvais choix des mœurs qui attente à la dignité morale de l'homme, comme c'est le cas quand l'homme moderne dont s'amourache Paul VI dans son discours de clôture fait le mauvais choix (et les Pères modernes bergogliens de Dignitas infinita reconnaissent eux-mêmes honnêtement que "le libre arbitre préfère souvent le mal au bien" ― § 29). Paul VI n'avait donc pas le droit d'invoquer le bon samaritain pour cautionner la pensée moderne qu'il adoptait, à savoir d'absolutiser les droits de la dignité ontologique de l'homme, quelque choix, bon ou mauvais, que cet homme moderne fasse. Or, la situation réelle, c'est que puisque la dignité ontologique de l'homme est blessée par le péché originel souvent bougrement augmenté par les péchés actuels, si donc on la met à égalité d'existence avec la dignité morale de l'homme en lui laissant l'usage de tous ses droits quelque choix qu'elle fasse, si l'homme fait le mauvais choix, la dignité ontologique de l'homme va tuer immédiatement sa dignité morale.
           
        C'est bien pourquoi la Foi catholique donne des droits universels et suréminents uniquement à la seule dignité morale, elle ne donne pas à égalité et équiparité les mêmes droits à la dignité ontologique et à la dignité morale comme le font les modernes : de telle manière que si l'homme fait le mauvais choix dans sa vie, il se trouvera par le fait même toujours et tout le temps soumis à la loi de la dignité morale, sous sa gouvernance ; et bien sûr s'il fait le bon choix, cette loi morale va alors épanouir sa dignité ontologique, loin de la comprimer, comme l'ont bien exprimé nos Pères modernes bergogliens dans ce § 22 de Dignitas infinita. Mais il est évident que la dignité morale de l'homme doit avoir prééminence absolu, et absolument "en toutes circonstances" pour reprendre cette fois-ci à bon escient la formule de François, sur la dignité ontologique, quelque soit le choix, bon ou mauvais, fait par l'homme. Et voilà ce que ne professe plus le moderne, infesté de modernisme, à commencer par Paul VI, voulant mettre à parité en toutes circonstances, dignité ontologique et dignité morale.
 
 
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
        Je pense pouvoir m'arrêter là, n'ayant comme but, dans cet article, que de démasquer et dénoncer le caractère hérétique formel de la doctrine modern(ist)e de fond contenue dans Dignitas infinita, comme hélas dans tant d'autres actes magistériels récents depuis Vatican II. Dans la suite du document signé par le cardinal Fernandez, il en avait averti d'ailleurs dès la Présentation, il va s'agir seulement pour les Pères modernes bergogliens de "répondre à une demande spécifique du Saint-Père. Il a explicitement demandé que l’attention soit portée sur les graves violations de la dignité humaine de notre époque, dans la ligne de l’encyclique Fratelli tutti. La Section Doctrinale a donc procédé à la réduction de la partie initiale du texte [...] et développé plus en détail ce que le Saint-Père avait indiqué" (Présentation).
           
        Ceci, qui, à partir du § 33, juste à la moitié du document, regarde seulement les entorses factuelles à la dignité ontologique de la personne humaine sous les chapitres Le drame de la pauvreté, La guerre, Le travail des migrants, La traite des personnes, Abus sexuels, Les violences contre les femmes, L'avortement, Gestation pour autrui, L'euthanasie et le suicide assisté, La mise au rebut des personnes handicapées, Théorie du genre, Changement de sexe, Violence numérique, ... nous sommes là en effet dans la plus pure rhétorique horizontaliste de François !!, n'est que la suite, dans l'ordre pratique, de la déviation moderne qui consiste à ne voir les choses que par la dignité ontologique de la personne humaine, dans l'effacement hérétique complet, au moins implicite, de la dignité morale de l'homme.
           
        Mais si déjà la théorie moderne, hérétique, n'intéresse pas la Foi, moins encore ne l'intéresse la pratique de la théorie, que je laisse donc tomber purement et simplement.
 
 
 
Ne serait-ce pas cela qu'on attend du Pélican mystique...?
Or, au lieu de nourrir de son Sang salvateur ses petits,
l'Église contemporaine, tant celle tradi que moderne,
devenue la Prostituée de Babylone, les saigne...
           
        Que conclure de tout cela ? De cette infâme collusion de la Rome pontificale moderne avec les milieux onusiens géniteurs de cette hérétique et franc-maçonnique doctrine de la dignité humaine émasculée de sa dignité morale, ce que montre si bien le point d'appui qu'ose prendre Dignitas infinita dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 ? 
           
        Je crois que je n'ai pas à chercher très-loin ma conclusion générale. Il va me suffire de recopier ici la méditation que je faisais dans un précédent article sur la grande Prostituée de Babylone annoncée par saint Jean dans l'Apocalypse pour les derniers temps :
           
        "Avant de fermer le si divin et révélateur Livre de l'Apocalypse de saint Jean, je voudrai juste, à présent, dire quelque chose d'excessivement important en ce qui concerne le ch. XVII, où l'ange décrit la grande Prostituée : il y est presque révélé en filigranes à saint Jean qu'il s'agit de... la Rome pontificale catholique, devenue à la fin des temps la mère des abominations et des prostitutions de toute la terre, ce qui hélas n'est que trop confirmé par l'histoire moderne de l'Église, et cela commence dès la fin de la Révolution, dès le Concordat napoléonien (lire à ce sujet, les Réclamations, etc. des Évêques de Louis XVI et mes commentaires, dans mes deux articles y consacrés, dont voici le lien du premier : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/coup-d-il-profond-sur-lactu-qui-buzze-et-le-buzz-de-lactu-invalidit-de-la-destitution-de-mgr-strickland-par-fran-ois-comme-de-celle-des-82-v-ques-fran-ais-par-pie-vii-lors-du-concordat-napol-onien-d-fense-des-v-ques-r-clamants-?Itemid=1), pour se dégrader atrocement dans un paroxysme quasi insoutenable après Vatican II, et de plus en plus et de pire en pire (pour n'en prendre qu'un seul scandaleux exemple : cf. la prostitution concordataire de la Rome pontificale avec le régime nazi d'Hitler, que j'ai dénoncée sans voile de Noé ni ronds de jambe diplomatiques dans l'article suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/face-a-l-eglise-romaine-concordatairement-prostituee-au-iiieme-reich-d-adolf-hitler-un-heros-discret?Itemid=154).
           
        "Commençons par remarquer que la Bête sur laquelle la grande Prostituée est assise, est... la Bête de la mer, elle est décrite de la même manière qu'elle : «Et je vis une femme assise sur une bête de couleur écarlate, couverte de noms de blasphèmes, qui avait sept têtes et dix cornes» (Apoc. XVII, 3). Prenons maintenant le descriptif de la Bête de la mer fait par saint Jean au ch. XIII : «Je vis ensuite monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème» (Apoc XIII, 1).
           
        "La révélation qui nous est faite là est vraiment très-importante : la femme, c'est l'Église romaine, ainsi que l'Ange va le révéler tout-à-l'heure à saint Jean, mais ... ô abomination de la désolation dans le Lieu-Saint !, elle est devenue à la fin des temps la grande Prostituée de Babylone, qui est le symbole des grandes villes corrompues de la terre. Saint Jean nous montre en effet qu'elle est désormais assise sur la Bête de la mer et non plus sur le Christ qui est pourtant son Géniteur. Elle ne s'appuie donc plus sur le Principe surnaturel [et c'est pourquoi on la voit gommer la dignité morale de l'homme, ou plus vicieusement la mettre en équiparité avec la dignité ontologique de l'homme, ce qui revient au même] mais elle s'appuie sur le principe naturel vicié du péché originel augmenté des péchés actuels de tous les peuples [d'où son exaltation de la seule dignité ontologique de l'homme]. C'est-à-dire qu'elle prend désormais sa force maudite de la corruption des peuples qui vont se donner à l'Antéchrist-personne, elle prend d'eux tous toute son autorité (ce qu'on ne voit que trop bien dans l'Église contemporaine, surtout depuis Pie XII, qui fut le premier pape moderne à avaliser magistériellement la Démocratie post-révolutionnaire, de soi constitutionnellement athée, dans son scandaleux Message de Noël 1944, après avoir appelé à cors et à cris dans ses Messages de Noëls de guerre, la création de l'ONU ; depuis, on voit l'Église, par la bouche de ses papes modernes, ne plus enseigner que ce que l'ONU enseigne... c'est très-évident avec le pontificat actuel de François).
           
        "Être assise sur la Bête de la mer, c'est, on ne peut plus concrètement et clairement, par une métaphore des plus lapidaires, décrire ce qu'ont fait tous les papes modernes, peu ou prou, sans exception aucune (... même les plus saints, tel Pie X...), en se concordatisant-prostituant avec les sociétés politiques constitutionnellement athées issues de la Révolution satanique, dès le pape Pie VII, dès 1801, et ce, jusqu'à nos jours chinois plus qu'exécrables. Être assise sur la Bête de la mer, c'est se prostituer avec la puissance de blasphème contenue dans les peuples ne voulant plus que le Christ règne sur eux (cf. mon grand article Les Mœurs ecclésiales concordataires avec les États modernes athées, sont la cause première de "la crise de l'Église" ; la subversion de la Foi à Vatican II n'en est que le fruit pourri, au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/les-moeurs-ecclesiales-concordataires-avec-les-etats-modernes-athees-partie-1?Itemid=154).
           
        "Cependant, il est tellement contre-nature et inouï que l'Épouse du Christ, dans son économie du Temps des nations et de Rome son centre, finisse par devenir, à la fin de sa vie militante ici-bas, la grande Prostituée de la terre (que feu l'abbé de Nantes, d'un trait inspiré, appelait le MASDU ou Mouvement d'Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle), que saint Jean lui-même, à qui l'Ange de l'Apocalypse montre cela sous forme d'images fortes et crues, ne semble pas pouvoir le comprendre, ne pas pouvoir conscientiser que le mysterium iniquitatis doive aller jusque là. Le texte inspiré nous le révèle ainsi : «Et sur son front [de la grande Prostituée] était écrit ce nom : Mystère ; Babylone la grande, la mère des fornications et des abominations de la terre. Et je vis cette femme, ivre du sang des saints, et du sang des martyrs de Jésus ; et en la voyant, je fus frappé d'un grand étonnement. Et l'Ange me dit : Pourquoi t'étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme» (Apoc XVII, 5-7).
           
        "Et là, comme pour vaincre son innocent étonnement, l'Ange va révéler très-clairement à saint Jean qui elle est, cette femme, il lui dit, avec une précision chirurgicale qui lève toute équivoque, que la grande Prostituée siègera sur «sept montagnes sur lesquelles la femme est assise» (Apoc XVII, 9), qu'en outre elle sera le siège de la souveraineté universelle : «Et la femme que tu as vue, c'est la grande ville, qui a la royauté sur les rois de la terre» (Apoc XVII, 18). Tout cela ne laisse absolument aucun doute. La Rome antique est géographiquement entourée de sept collines (https://fr.wikipedia.org/wiki/Sept_collines_de_Rome) ; elle est effectivement aussi la «grande ville», au sens eschatologique du terme qui veut que le Temps des nations soit basé sur une seule grande ville capitale qui représente synthétiquement son économie de salut spécifique, et qui s'avère être précisément la seule Rome parmi toutes les grandes villes du monde entier en ce compris Jérusalem (à tel point que des esprits excessifs et idolâtrant agnostiquement le Temps des nations, ont pu la baptiser inintelligemment de "Rome éternelle", tel Charles Maurras) ; et enfin, le Vicaire du Christ qui y siège est, de droit divin et catholique, le Souverain universel sur tous les roys de la terre, ce qu'avait dit très-clairement le pape Boniface VIII dans sa fameuse Bulle Unam Sanctam et que symbolisait depuis le Moyen-Âge la triple-tiare que le pape revêtait lors de son intronisation-couronnement, ceci... jusqu'à Paul VI, lequel pape moderne dégénéré, dans la logique sans faille de sa prostitution avec le principe démocrato-babylonien, la mit au rebut.
           
        "Ce mystère d'iniquité de l'Église du Christ qui, dans son économie du Temps des nations et de Rome son centre, finit par devenir la grande Prostituée de Babylone, est si grand, si élevé, qu'il est caché à la plupart des âmes, et même aux âmes fidèles de nos jours, qui voient pourtant avec une clarté éblouissante son affreux et maudit accomplissement sous leurs yeux aveuglés, il est même caché, semble-t-il, à saint Jean, et c'est pourquoi il voit le mot «Mystère» inscrit sur la tête de la grande Prostituée, et c'est pourquoi encore on le voit s'étonner grandement du mystère de la femme qui est la grande Prostituée de Babylone..." (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/le-faux-prophete-l-antechrist-sont-une-seule-et-meme-personne-et-non-deux?Itemid=1).
           
        ... Quel étonnement, quelle stupeur, en effet, est celui de voir la Rome catholique objet de tout l'amour des catholiques fidèles de tous les temps, devoir se transmuer en la grande Prostituée de Babylone !...
 
En la fête de Saint-Jean Porte Latine,
saint-Patron de mon site,
Ce 6 mai 2024
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
 
 
saint jean devant la porte latine 
Saint Jean subissant son miraculeux martyre
à Rome, devant la Porte Latine
 
 
 
30-04-2024 09:58:00
 

L'abbé Gleize, porte-plume théologique de la Fsspx, persiste et signe des deux mains et des deux pieds : CREDO, je crois à l'hérésie lefébvriste, perseverare diabolicum

 
 
 
L'abbé Gleize, porte-plume théologique de la Fsspx,
persiste et signe des deux mains et des deux pieds :
CREDO, je crois à l'hérésie lefébvriste, perseverare diabolicum
 
           
        C'est en effet ce qui ressort du tout dernier n° 674 du Courrier de Rome (avril 2024), dans lequel le cher abbé écrit de manière intempérante et fort prolixe (il est d'ailleurs pratiquement le seul à remplir désormais les rubriques du Courrier de Rome, depuis un assez long temps...), n° tout juste sorti du four, encore chaud devant. Le soufflé de son nouvel article, que l'illusion seule tient gonflé dans la superbe comme la grenouille de la fable avant qu'elle n'éclate ("La chétive pécore s'enfla si bien qu'elle creva", nous apprend Jean de La Fontaine), n'a pas encore eu le temps de retomber misérablement sur lui-même, comme on sait de science et savoir certains qu'il le doit faire infailliblement, puisqu'il ne tient que sur l'erreur, la folie et l'hérésie...
           
        ... Affligés, atterrés, remplis d'une grande tristesse devant la vilenie morale de l'homme, on ne peut en effet que constater une chose dans le monde catholique actuel : les raisonnements les plus insensés pour expliquer "la crise de l'Église" sont très-fièrement brandis comme gonfanons de combat par ceux qui les soutiennent, avec un entêtement à œillères fermées absolument invincible, de manière militante, agressive et vindicative, leurs adeptes les fermant et les cadenassant rigoureusement de manière schizophrénique et/ou autiste sur eux-mêmes, surtout contre ceux qui en montrent et démontrent l'inanité, sans aucune réflexion salutaire de leur part sur l'évidence la plus criante de leurs pires errements. On assiste véritablement, sur le plan intellectuel, à un vent de folie satanique qui souffle sur le monde entier et plus encore dans l'Église, possédant, au sens le plus diabolique du terme, les esprits, les cœurs, les âmes. C'est à qui appuiera farouchement son zélotisme sur une raison insensée, de préférence la plus folle et absurde possible, ce qui sera justement la preuve, s'imaginera-t-il, de sa... supériorité sur les autres folies qui, avec elle, compètent en compétition...! J'avais déjà fait remarquer cette apocalypse morale en rédigeant il y a plus de deux ans mon article À la foire aux fous (au pluriel) !!! (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/a-la-foire-aux-fous-au-pluriel-1?Itemid=1).
           
        En voici un exemple parmi beaucoup d'autres. On voit certains professer que la Passion de l'Église consiste dans un dernier pape souffrant. C'est la souffrance d'un dernier Vicaire du Christ certainement légitime qui serait l'essence même de la Passion de l'Église, qui est le fond de notre "crise de l'Église". Or, ce raisonnement est folie complète : la souffrance, en l'occurrence celle d'un pape, ne peut, en tout état de cause, pas être la cause première de la Passion de l'Église, puisque, métaphysiquement, la souffrance est seulement... un effet d'une cause. Il est donc évident, pour qui n'a pas perdu raison, qu'un effet ne pourra jamais être la cause, l'essence, d'une chose, et surtout pas celle de l'économie de la Passion... L'important, donc, à considérer, quant à la Passion de l'Église, c'est non pas la souffrance qu'elle y endure et qui n'est qu'un effet, mais ce qui cause cette souffrance : qu'est-ce qui fait souffrir l'Église ayant à vivre (et mourir) la Passion ?, quelle est la cause de cette souffrance ? Et de le savoir révèlera la cause de la Passion, et celle-ci seulement sera à prendre en compte, en considération, en tant qu'essence de la Passion. Or, la cause de la souffrance de l'Église vivant sa Passion, c'est le "être fait péché pour notre salut" (II Cor V, 21) rédempteur, enseigné divinement par le grand saint Paul comme étant l'essence de l'économie de la Passion. C'est donc, quant à notre "crise de l'Église" contemporaine qui manifeste la Passion, parce que l'Épouse du Christ est, à Son exemple très-saint et immaculé, "faite péché pour notre salut" en co-Rédemptrice, qu'elle souffre. Et voilà, pour qui a gardé raison, ce qui est la cause, l'essence, de cette dite Passion.
           
        Or, ce "être fait péché pour notre salut" fatidique, qui révèle que l'Épouse du Christ vit désormais dans l'économie spécifique de la Passion, s'enregistre historiquement par les faits les plus concrets et avérés comme étant opéré dans l'Église par les papes modernes eux-mêmes, c'est-à-dire par toute une lignée de derniers papes et pas qu'un seul, lesquels sont à la fois "coupables" et victimes de cette mise de l'Épouse du Christ dans l'économie de la Passion voulue par la Providence de Dieu, lesdits papes modernes en étant en effet les simples instruments, les suppôts passifs du Saint-Esprit, dans l'inadvertance totale quant à eux, d'où les guillemets que je mets à "coupables".
           
        On est donc aux antipodes mêmes, dans la vérité vraie des choses de "la crise de l'Église" moderne, de cet obscurantisme mensonger d'une grande et honteuse superficialité, petit-bourgeois, mondain, sentimental, dans lequel s'entretiennent les adeptes de cette fausse thèse qui consiste à vouloir voir à la fin de tous les temps ecclésiaux un pape tout blanc comme sa soutane de pape, souffrant la persécution de la part d'ennemis extra muros de l'Église, thèse dont s'est caressée et se caresse encore la tiédeur molle de certains chrétiens de préférence tradis, hélas entretenus dans cette illusion très-malsaine par certaines révélations privées plus ou moins douteuses, en tous cas spirituellement très-mensongères et fort impures, surtout quand elles émanent de... saints. Les faits pontificaux modernes renversent comme fétus de paille inconsistants et très-indignes de la vérité, ces méprisables mensonges à l'usage des âmes tièdes et spirituellement jouisseuses, et l'on sait que contra factum, non datur argumentum, il n'y a pas d'argument qui valent contre les faits. Les responsables, en effet, qui mettent l'Épouse du Christ dans le "être fait péché pour notre salut", qui la persécutent, bien loin d'être d'abord des ennemis extra muros, sont tout au contraire premièrement des "ennemis" intra muros, ce sont les papes modernes eux-mêmes au premier chef, c'est bien le cas de le dire. Je mets là encore "ennemis" entre guillemets, comme je l'ai fait pour "coupables" plus haut, car, répétons-le, les papes modernes ne sont, dans cette mise de l'Église contemporaine dans le "être fait péché pour notre salut", que les organes passifs du Saint-Esprit. Le plus important à comprendre dans l'affaire mystique de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", effectivement, est que c'est bel et bien Lui, le Bon Dieu, qui, derrière les causes secondes qui sont ses servantes, met l'Épouse du Christ dans l'économie de la Passion, c'est SA Volonté qu'il en soit ainsi, comme elle le fut de même quant à la Passion de Jésus-Christ il y a 2 000 ans ("Non pas ma volonté, mais LA VÔTRE, ô Père", dit en effet très-clairement Jésus au jardin de Gethsémani, en parlant de la Passion qu'Il doit vivre et mourir ― Matth XXVI, 39).
           
        Ce processus mystique voulu par Dieu de mise de l'Église dans l'économie de la Passion commence et est mis en œuvre dès le pape Pie VII (1800-1823), c'est-à-dire, on l'a compris, au sortir immédiat même de la Révolution, par le Concordat napoléonien passé par ce pape au nom de l'Église avec un État constitutionnellement athée, ce qui était en soi hérétique comme attentant de plein fouet aux Mœurs de l'Église, les atteignant au cœur même. Le Concordat enregistre en effet ce tout premier "être fait péché pour notre salut" ecclésial, au niveau des Mœurs seulement, auxquelles sont inhérentes les choses de la Politique constitutionnelle (les Évêques Réclamants de Louis XVI, effrayés dans leur Foi pure et édifiante, n'en croyant pas leurs yeux de ce que Pie VII avait osé faire, lui ont fort bien dénoncé, dans leurs Réclamations, etc., avec une vigueur apostolique très-remarquable -et qui, précisément pour cette raison, ne fut point remarquée des holothuries...-, cette mise de l'Église dans le "être fait péché pour notre salut" au niveau des Mœurs par le pape lui-même ; cf. les deux articles dans lesquels j'expose et commente leur dénonciation en profondeur, dont voici le lien du premier : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/coup-d-il-profond-sur-lactu-qui-buzze-et-le-buzz-de-lactu-invalidit-de-la-destitution-de-mgr-strickland-par-fran-ois-comme-de-celle-des-82-v-ques-fran-ais-par-pie-vii-lors-du-concordat-napol-onien-d-fense-des-v-ques-r-clamants-?Itemid=1) ; puis encore, ce fatidique "être fait péché pour notre salut" ecclésial au niveau des seules Mœurs pour commencer, de par le Concordat, contaminera à son tour la Foi insidieusement, lentement, très-occultement, pendant un long temps de quelqu'un siècle et demi ; puis soudain, cette contamination de la Foi par les Mœurs corrompues étant achevée ecclésialement, cette mise de l'Église dans le "être fait péché pour notre salut" éclatera au grand jour cette fois-ci au niveau de la Foi, comme un abcès trop mûr qui perce brutalement et salement, et ce sera Vatican II bien entendu qui l'enregistrera.
           
        Et dès lors, depuis Vatican II, l'Épouse du Christ est entièrement "faite péché pour notre salut" au niveau non seulement de ses Mœurs mais de sa Foi, c'est-à-dire complètement dans tout son Être, dans toute sa Personne morale, et singulièrement, peu ou prou, dans TOUS les papes modernes qui la dirigent, de Pie VII à François (avec évidemment une aggravation dans les tout derniers papes, surtout avec François ; car il y a une dynamique du mal qui veut que s'il n'est pas arrêté, le mal ne peut que progresser, et il ne peut progresser que vers l'avènement du règne de l'Antéchrist-personne). Comme lorsque quelqu'un est contaminé non seulement au niveau de son corps (= les Mœurs), mais aussi au niveau de son âme (= la Foi), alors, TOUT est contaminé en lui.
           
        Et donc, pour conclure sur cet exemple de folie totale que je prends, le "être fait péché pour notre salut" paulinien est seulement à prendre en compte pour savoir en quoi consiste essentiellement la Passion de l'Église que nous vivons et mourons de nos jours, après avoir été il y a 2 000 ans la même et identique cause première de la Passion du Christ. Seulement ceci est à prendre en compte. Mais les adeptes illuminés de cette pensée complètement et radicalement folle d'un dernier pape souffrant par des ennemis extra muros, dans lequel résiderait soit disant l'essence de la Passion de l'Église, ne peuvent pas même le comprendre, et continuent à se pervertir l'esprit, le cœur et l'âme, de leur folie métaphysique avant même d'être théologique et d'ordre spirituel...
           
        Ceci n'est qu'un exemple de cette folie totale qui possède, au sens diabolique du terme je le répète, le monde entier, surtout quand il est catholique. On a vu dans mon dernier article (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/les-tr-s-graves-erreurs-de-labb-gleize-porte-plume-th-ologique-de-la-fsspx-et-de-labb-pagliarani-actuel-sup-rieur-g-n-ral-de-ladite-fsspx-quant-leur-expos-sur-le-magist-re-ordinaire-universel-et-son-infaillibilit-inh-rente?Itemid=191) que c'est cette même folie radicale et complète qui possède les lefébvristes, lorsqu'ils basent essentiellement leur définition du lieu théologique qu'est le Magistère ordinaire & universel sur un simple accident ou effet non-substantiel, au lieu de le faire sur une cause première ou substance, à savoir vouloir prétendument ancrer définitionnellement ledit Magistère sur la seule dispersion épiscopale universelle. C'est là encore une folie totale, aussi radicale que celle faisant consister la Passion de l'Église sur la seule souffrance d'un dernier pape... De leur côté, les "ralliés", ces frères ennemis invétérés des lefébvristes contre lesquels l'abbé Gleize tire zélotement dans son dernier article à boulets rouges avec sa grosse Bertha lefébvriste, ne sont pas en reste de cette folie intégrale, bien au contraire, ce serait les mésestimer et les calomnier gravement que de le penser, on pourrait même croire qu'ils ont la furieuse ambition de surenchérir sur leurs petits copains lefébvristes, ne les voit-on pas se masturber la cervelle, je suis confus de dire qu'il n'y a hélas pas d'autre terme idoine pour qualifier très-exactement leur folie radicale je m'en excuse, à vouloir considérer à toutes forces et très-mauvaises raisons les pires décrets de Vatican II, les plus évidemment hérétiques, tel celui de la Liberté religieuse, comme étant en adéquation avec la Tradition doctrinale, voulant appeler noir ce qui est blanc, et blanc ce qui est noir, ce qui, en cette matière sacro-sainte de Foi, confine hélas très-réellement au péché contre le Saint-Esprit, irrémissible non seulement en ce très-bas monde mais surtout dans l'autre...? 
           
        On a dit, c'est de Joseph Goebbels le ministre de la Propaganda d'Hitler, que plus le mensonge est gros mieux il passe, moins on se rend compte qu'il est mensonge. C'est exactement le même diabolique processus pour l'erreur ou l'hérésie manifestée dans toutes ces thèses plus fausses les unes que les autres, prétendant rendre compte dans la Foi de "la crise de l'Église", mais en faisant surtout radicalement abstraction de la vraie "PASSION DE L'ÉGLISE" qui consiste à "être faite péché pour notre salut", "PASSION DE L'ÉGLISE" que le Bon Dieu me fait "l'honneur ignominieux" d'exposer seul dans tout le monde entier et pas seulement catholique, Lui seul en sait la raison, moi je ne la connais pas : plus elles sont contraires à la Foi, absurdes et insensées, souvent métaphysiquement avant même de l'être théologiquement, et plus ceux qui les professent dans la folie radicale les croient suréminemment sagesse et fin mot de "la crise de l'Église".
           
        ... Oh ! Comme Satan est rusé et plein de malice pour attraper les âmes dans ses filets, surtout si elles entretiennent leur folie dans l'orgueil, comme il est fort à craindre que ce soit le cas de beaucoup de ceux qui les professent actuellement...! Et si c'est le cas, alors combien pour eux il faut trembler en lisant la prophétie de saint Paul pour les derniers temps ecclésiaux que nous vivons et mourons à la fois, qui sont ceux de l'Antéchrist, un Antéchrist d'abord légion puis personnel, venant premièrement dans l'Église "avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. C'est pourquoi Dieu leur enverra une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'auront pas cru à la vérité, mais qui auront consenti à l'iniquité, soient condamnés" (II Thess II, 10-11)...
 
Ange aux 2 trompettes Modif complète
           
        Je n'ai pu, donc, cher ami lecteur, m'empêcher de faire ces réflexions tristes, abattues, douloureuses et affligées, en lisant dans le Courrier de Rome le dernier article de l'abbé Fsspx Gleize, dont la tête est visiblement toujours bêta-bloquée dans l'hétérodoxie du lefébvrisme, duquel il ne peut visiblement pas plus sortir qu'un moderniste ne peut sortir de son modernisme. Quoique nous soyons maintenant sortis du carême et dans le temps pascal, astreignons-nous par devoir de pénitence à lire quand même quelque peu ce nouvel article de notre porte-plume théologique du lefébvrisme...
           
        Dans la première page, je vois l'abbé Gleize dénoncer en champion victorieux la grande faille des "ralliés", à savoir de ne pas pouvoir établir un lien entre les doctrines de Vatican II et la Foi traditionnelle de l'Église, auquel devoir, pourtant, les lie formellement le motu proprio de Jean-Paul II, Ecclesia Dei Afflicta du 2 juillet 1988, qui leur demande, en effet, de "mettre en lumière la continuité du Concile avec la Tradition" (§ 5, b). Et notre cher abbé lefébvriste de plastronner à son de trompette, en fier-à-bras des halles triomphant, sur cette impossibilité pour les "ralliés" d'établir cette continuité, ce qui montre évidemment tellement leur impuissance radicale à rendre compte par leur thèse de "la crise de l'Église", ceci, en effet, est parfaitement vrai...
           
        Il a cependant manqué au porte-plume théologique de la Fsspx de lire d'autres passages du motu proprio de Jean-Paul II qui dénoncent aussi fortement et invinciblement sa faille à lui, lefébvriste impénitent, faille aussi hérétique que l'est celle des "ralliés". L'abbé Gleize ici, montre qu'il est curieusement aveugle sur ces passages, dont il ne pipe mot, lesquels dénoncent sa faille lefébvriste en lui montrant son anathème. C'est tellement facile et ficelle de voir la poutre dans l'œil de son ennemi pour ne pas avoir à prendre conscience de sa propre poutre (car là, autant chez le "rallié" que chez le lefébvriste, il n'est pas question de paille mais de poutre dans chacun de leur œil) !
           
        Puisqu'il fait l'aveugle, en s'obnubilant sur la faille des "ralliés" aux fins si manifestement malignes de ne voir point la sienne et de faire obstruction pour que personne ne la voie, ouvrons-lui, encore une fois, les yeux, par miséricorde. Comme je l'ai bien démasquée dans mon précédent article, la faille des lefébvristes est de nier et ne vouloir pas professer, comme la Foi catholique leur en fait cependant obligation formelle, l'infaillibilité du Magistère ecclésial universel du présent en tant que hiérarchie légitime divinement instituée par le Christ posant l'acte d'enseignement, c'est-à-dire en toute indépendance du criterium doctrinal. Les lefébvristes font au contraire dépendre cedit Magistère monophysitement, c'est-à-dire hérétiquement, de la doctrine, alors que ledit Magistère a, dans le Mystère théandrique de l'Église qui est "Jésus-Christ continué" (Bossuet), une existence théologiquement absolument indépendante en soi, ex se, par rapport à la doctrine.
           
        C'est cela la faille des lefébvristes. Je la mets bien en face des yeux de l'abbé Gleize, pour qu'il la voie bien, sa faille à lui, pour lui enlever, par Charité vraie et miséricorde, le bandeau d'aveuglement qu'il s'est mis sur les yeux. Car il fait tout pour ne la voir point et passer muscade. Or, disais-je, le motu proprio de Jean-Paul II contient plusieurs passages qui dénoncent cette faille, lesquels passages, que pourtant notre cher abbé lefébvriste n'a pu que lire dans ledit motu proprio, dégonflent évidemment un peu beaucoup le soufflé de son article, qui, une fois passé et repassé sous leur rouleau-compresseur et aplati par eux, va ressembler plutôt à un bibendum complètement à plat. Lisons-les ensemble, ces passages dénonçant la faille lefébvriste :
           
        "Personne ne peut rester fidèle à la Tradition en rompant le lien ecclésial avec celui à qui le Christ, en la personne de l'apôtre Pierre, a confié le ministère de l'unité dans son Église" (§ 4). Affirmation magistrale et théologiquement combien vraie. Elle signifie qu'on ne saurait évoquer et invoquer la Tradition que par Pierre actuel, le Vicaire actuel du Christ représentant à lui seul toute l'Église magistérielle actuelle étant le seul à pouvoir donner, selon la Foi catholique, l'enseignement catholique de la Tradition aux fidèles du temps présent. Il aurait été tellement intéressant que notre cher abbé Fsspx Gleize commente ce passage, cela, en effet, nous aurait montré qu'il est capable d'amorcer un début de conversion de son hérésie lefébvriste, début de conversion de sa lefébvriste part qui seul intéresse le lecteur catholique, qu'il se le dise bien. Ç'aurait été tellement mieux, tellement plus instructif, tellement plus édifiant surtout, que de le voir plastronner bisque, bisque, rage, sur l'impuissance des "ralliés" à combler leur faille à eux, quant à établir le lien formel entre la Tradition et les doctrines de Vatican II, ce que, certes, ils ne peuvent point faire du tout. L'abbé Gleize nous aurait montré là qu'il commençait à réfléchir sur sa propre conversion à entreprendre, lui, lefébvriste, mais il est peu édifiant d'avoir à constater dans son nouvel article que ce n'est absolument pas le cas, qu'il n'y pense pas le moins du monde.
           
        La Tradition en effet, passe obligatoirement par Pierre actuel représentant le Magistère actuel d'une génération ecclésiale donnée, sinon rien, il n'y a pas de Tradition. C'est ainsi que Jésus-Christ Notre-Seigneur a bâti son Église et construit sa Constitution divine. Pour bien montrer qu'ici, dans son motu proprio, le pape Jean-Paul II est très-catholique, il me suffit de rappeler que le R.P. Perrone, théologien jésuite de très-grand renom sur la fin du XIXème siècle, que Vacant admirait comme je l'ai noté dans mon précédent article, nous enseigne la même catholique doctrine. Je cite à nouveau ses propos ici, pour l'abbé Gleize, qui a certainement besoin de les entendre plus d'une fois et qui voudra bien, de préférence à genoux et tête baissée, les écrire à la craie blanche sur son ardoise d'écolier :
           
        "… Il nous reste à démontrer que notre thèse [= l'Immaculée-Conception] est fondée sur le sentiment perpétuel de l'Église. Mais ce sentiment se montre dans la manifestation PRÉSENTE de cette même Église. (...) LA FOI ACTUELLE DE L'ÉGLISE EST UN CRITERIUM TRÈS-CERTAIN POUR PROUVER QUELLE A ÉTÉ LA FOI DE L'ÉGLISE À TOUS LES SIÈCLES [le concept de Tradition est ici fort bien décrit, et il est donc dit être récapitulé et révélé par la Foi magistérielle de l'Église du présent] ; (...) De là Bossuet, dans son ouv. intit. Défense de la tradition et des saints Pères, pose-t-il légitimement ce principe avec saint Augustin : "Pour juger des sentiments de l'antiquité, le quatrième et dernier principe de ce saint (Augustin) est que le sentiment unanime de toute l'Église PRÉSENTE en est la preuve ; en sorte que, connaissant ce qu'on croit dans le temps présent, on ne peut pas penser qu'on ait pu croire autrement dans les siècles passés" (Théologie dogmatique, Giovanni Perrone, t. II, pp. 423-424 & note 1 de la p. 424).
           
        Et c'est pourquoi Jean-Paul II pouvait bien illustrer cette doctrine catholique qu'il rappelait magistralement dans son motu proprio, que l'abbé Gleize a "oublié" de méditer et de mettre en exergue dans son article, par sa conclusion dénonçant la doctrine lefébvriste hétérodoxe : "Le résultat auquel a abouti le mouvement promu par Mgr Lefebvre peut et doit être une occasion pour tous les fidèles catholiques de réfléchir sincèrement sur leur propre fidélité à la Tradition de l'Église, authentiquement interprétée par le Magistère ecclésiastique, ordinaire et extraordinaire, spécialement dans les Conciles œcuméniques, depuis Nicée jusqu'à Vatican II" (§ 5). En vérité, sur le plan théorique et sur celui-là seul bien sûr, rien à redire à cet enseignement, qui est très-catholique et qui anathématise formellement le lefébvrisme.
           
        Le lefébvriste voudra par ailleurs bien noter au passage sur son ardoise d'écolier que Jean-Paul II, dans sa phrase, enseigne qu'il est tout-à-fait possible de voir le Magistère ordinaire & universel pouvoir être employé dans les Conciles œcuméniques, dont, évidemment, celui de Vatican II.
           
        Il voudra bien noter aussi, toujours au passage et toujours sur son ardoise d'écolier, que Jean-Paul II enseigne dans ce motu proprio que le "Magistère universel de l'Église appartient à l'évêque de Rome et au corps des évêques" (§ 4), sans qu'il soit aucunement question dans la formulation qu'il emploie de dispersion épiscopale universelle pour le caractériser substantiellement, cette caractéristique antonomastique accidentelle ayant été fort heureusement gommée et supprimée au fil du temps depuis Vatican 1er, sous l'inspiration du Saint-Esprit, pour une plus exacte et plus théologique définition dogmatique de ce qu'est le Magistère ordinaire & universel en Église, ainsi que je le faisais remarquer dans mon précédent article.
 
cerveau feminin
 
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
           
        ... Or bien, cher lecteur, une fois lu dans son entier le motu proprio de Jean-Paul II, avec toutes les leçons qu'il contient et pas seulement sélectivement comme le fait l'abbé Fsspx Gleize en n'en retenant qu'une seule, il en appert que nous sommes en présence de deux failles, et non point d'une seule, celle des "ralliés", comme voudrait le croire et faire accroire notre porte-plume théologique lefébvriste en donnant une lecture borgne et unijambiste dudit motu proprio. Faisons donc maintenant le point à partir de ces deux failles, ce que donc l'abbé Gleize a montré qu'il était incapable de faire, et, je le rassure, les "ralliés" n'en sont pas plus capables que lui, ce qui nous révèlera la vérité authentique de "la crise de l'Église".
           
        Si, dans le cadre de "la crise de l'Église", le fidèle catholique actuel reste à vouloir entretenir sa Foi avec la thèse "ralliée" ou avec celle lefébvriste, alors, il la vivra avec l'une de ces deux failles hétérodoxes inhérentes à cesdites thèses, "ralliée" ou lefébvriste, dialectiquement opposées entre elles et aussi impuissantes l'une que l'autre à rendre compte dans la Foi de "la crise de l'Église", ce qui signifie bien sûr que ce fidèle catholique ne pourra qu'aboutir au bout du très-mauvais compte à faire mourir sa Foi dans une impasse complète et totale, dont rien ne pourra le délivrer.
           
        Pour se donner une intelligence complète de la situation et surtout faire vivre sa Foi et non la faire mourir, il suffit pourtant seulement de mettre juste en synopse les deux failles en présence, celle du "rallié" et celle du lefébvriste, à savoir : 1/ Non-continuité doctrinale entre la Tradition et les doctrines principales de Vatican II ; 2/ Infaillibilité du Magistère ordinaire & universel actuel quant à l'enseignement doctrinal, de manière éminente dans les conciles œcuméniques, dont bien sûr Vatican II est un exemplaire. Puis d'en tirer la déduction par l'enseignement du Saint-Esprit, c'est-à-dire par le Dieu de l'Évidence. Cette déduction par l'évidence des choses, qui est toujours essentiellement simple et supérieure à tout raisonnement, nous montre ce que ne veulent voir ni les "ralliés" ni les lefébvristes, à savoir que l'Église du Christ actuelle est soumise à la "si grande contradiction" (He XII, 3-4), autre signe topique que celui du "être fait péché pour notre salut" employé par saint Paul, pour caractériser l'économie propre de "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Si en effet le Magistère d'enseignement doctrinal universel actuel est formellement doté de l'infaillibilité mais qu'un acte magistériel qui en est formellement l'expression exprime l'hérésie, ce qui est le cas de la Liberté religieuse pour en rester à celui-là, alors, effectivement, le principe de non-contradiction a sauté dans l'Église, la contradiction est rentrée dans l'Église. La vérité simple, authentique et plénière, divine pour tout dire, de "la crise de l'Église", est donc, par révélation du Saint-Esprit, que l'Église contemporaine vit et meurt depuis Vatican II sa propre et personnelle co-Passion, "LA PASSION DE L'ÉGLISE" (l'autre case à cocher, réprouvée, quant à cette contradiction constatée entre deux principes constitutifs de l'Église, serait que "les portes de l'enfer ont prévalu contre l'Église", ce que la Foi nous enseigne être évidemment impossible, et qui serait le cas si ladite contradiction était formelle, et non point seulement matérielle, comme dans l'économie de la Passion).
           
        Et c'est justement pour vouloir fuir à toutes jambes cette "si grande contradiction" révélant "LA PASSION DE L'ÉGLISE", qu'on voit les lefébvristes comme les "ralliés" pareillement achopper sur des failles théologiques qu'il leur sera à tous deux tout-à-fait impossible à tout jamais de combler. Et plus le temps avancera, plus ces failles alièneront honteusement leurs esprits de manière schizophrénique et/ou autiste tant qu'ils voudront en rester, les uns et les autres chacun de leur côté et surtout l'un contre l'autre côté, à fuir "LA PASSION DE L'ÉGLISE"... véritables martyrs et prisonniers du diable en cela, enfermant leur intellect dans des ghettos mortifères qui sentent par trop la boule-à-mites et les fonds de placards.
           
        Or donc, pour vouloir en rester chacun à leur faille sans se convertir à "LA PASSION DE L'ÉGLISE", le lefébvriste et le "rallié", chacun de son côté et à partir de sa propre faille, s'épuise à vouloir prouver que la faille de l'autre est mauvaise, sans vouloir le moins du monde remettre en cause que la sienne est aussi mauvaise et hétérodoxe que celle qu'il cherche à condamner sans retour dans son adversaire.
           
        On assiste donc, et cela dure fort honteusement depuis des lustres cul par-dessus tête d'autres lustres depuis "l'été chaud 1976", et le dernier article de l'abbé Gleize en est un lamentable et très-pénible exemple, à des combats diaboliques entre eux, où chacun des combattants n'a qu'une idée en tête, tel taureau devant chiffon rouge, il n'en veut point avoir d'autre : montrer l'hétérodoxie de la faille de l'autre, à la manière zélote et satanisée des combattants juifs de l'an 70 enfermés dans l'enceinte des murs du Temple de Jérusalem qui tournaient leurs épées les uns contre les autres, se trucidant sans merci sous le regard ébahi, stupéfait, des romains de Titus qui les assiégeaient et qui concluaient du fait que, pour en arriver à une telle extrémité insensée, il fallait vraiment que Dieu les ait maudits et rejetés sans retour.
           
        Et je ne suis pas loin de penser la même chose de nos zélotes tradis actuels, qui se comportent exactement de la même manière que leurs ancêtres juifs...
           
        L'abbé Fsspx Gleize, il n'est que de lire son article vindicatif et hautain, morveux même et suffisant par endroits, n'est pas le dernier à zéloter, ... il s'en voudrait sûrement beaucoup, certes !, mais les "ralliés", le P. de Blignières par exemple, n'ont eux aussi que le même but détestable et réprouvé, la même hargne vindicative et diabolique au fond du cœur, ne visant pas plus haut que ce combat tellement mauvais et haïssable : donner et rendre des coups aux lefébvristes encore plus mortels qu'ils n'en ont reçus d'eux, leur seul et unique but à eux tous en effet étant de tuer l'adversaire, ... pif !, ... paf !, ... vlan !! Ce qui est fort grave, sur le plan spirituel, c'est qu'on ne discerne plus, devant les yeux de leurs âmes, la recherche de la Vérité qui est Jésus-Christ, ils ne L'ont plus du tout en vue, il ne s'agit plus seulement pour eux tous que d'accumuler des arguments pro domo en faveur de leurs théories d'école fausses et mensongères. On croit rêver ou plutôt cauchemarder d'une telle vilenie morale des soit disant théologiens tradis, mais il en est bien ainsi. Après avoir vu dans le début de son article l'abbé Fsspx Gleize mettre le doigt le plus qu'il peut sur la plaie des "ralliés", on voit les "ralliés" répondre en tâchant d'appuyer encore plus fort sur le bât qui blesse chez les lefébvristes. Aucun des deux, cela va sans dire, ne fait le moindre retour sur lui-même, sur son propre péché, sa propre faille, son hérésie à lui. Exactement comme si de mettre en montre le plus possible la faille de l'ennemi pouvait, par-là même, avoir la vertu efficace et fort désirée, la magie plutôt, d'effacer la leur...
           
        Ne sommes-nous pas là en présence de ce diabolique "cercle d'erreurs et de disputes, qui tourne incessamment sur lui-même" déploré par saint Hilaire de Poitiers au temps de l'arianisme...?
 
 
Vitrail Quimper
Détail d'un vitrail de la cathédrale Saint-Corentin
(Quimper, Petite-Bretagne, France)
... Une preuve, parmi tant d'autres, que nos Pères dans la Foi
pratiquaient ARDEMMENT la Liberté religieuse,
et que celle-ci plonge très-loin ses racines dans la plus pure Tradition...!
           
        Mais, après avoir brossé sur le plan moral la très-sombre toile de fond, je rentre maintenant dans la chair du sujet. Ce n° 674 du Courrier de Rome se scinde en deux parties. Dans la première partie intitulée Et schismatiques et hérétiques, le porte-plume théologique de la Fsspx se contente de résumer la thèse d'un jeune prêtre "rallié" ayant planché récemment sur la théologie de "la crise de l'Église", un certain abbé Hilaire Vernier, lequel, à voir sa photo sur le site "rallié" Claves m'a spontanément fait penser, qu'il me le pardonne, à la dernière génération, la baby division d'Hitler, qui, à la fin de son règne maudit, recrutait dans la Wehrmacht jusqu'aux jeunes adolescents... Pour autant, il faut reconnaître à notre jeune abbé qu'il a bien exposé in globo la problématique de "la crise de l'Église" sur le plan théologique, quoique à travers le prisme kaléidoscopique plus que déformant du ralliérisme, s'abreuvant à sa citerne fêlée, buvant à longs traits de ses aînés la mauvaise doctrine, pauvre jeune clerc aveugle certainement de très-bonne volonté mais conduit par d'autres aveugles et qui, s'il ne bifurque sa course vers "LA PASSION DE L'ÉGLISE" (... la solution n° 6 ci-après, cher M. l'abbé Vernier, la solution n° 6 !!...), ne pourra, lui aussi, que finir sa course, comme eux tous, dans le fossé, selon la prédiction évangélique infaillible.
           
        D'une manière classique et peu nouvelle pour les vieux routiers du traditionalisme, notre porte-plume théologique "rallié" dissèque quatre positions principales tenues par les tradis : 1/ celle des "ralliés" ; 2/ celle des lefébvristes ; 3/ celle des sédévacantistes purs et durs, dite barbaresque comme ayant pour père spirituel le P. Noël Barbara ; 4/ celle des sédévacs mitigés ou guérardiens (... mais notre jeune abbé, et l'abbé Gleize par-derrière lui, ont oublié deux autres positions, à moins, ce qui est plus probable, qu'ils ne les connaissent pas, à savoir : 5/ celle des survivantistes pontificaux voulant croire à la "survie de Paul VI", physique, ou bien à celle, seulement théologique quant à elle, de Benoît XVI, -après lui il n'y aurait plus aucun pape valide, mais que des faux-prophètes avant l'avènement de l'Antéchrist-, ledit survivantisme pontifical s'avérant être, bien décodé sur le plan théologique, un autre sous-tiroir du sédévacantisme qu'on peut connoter de prophétique ou d'illuminé, plus sûrement les deux à la fois ; mais surtout la position 6/ qui est la seule à rendre compte de "la crise de l'Église" dans la pureté et l'intégralité parfaites de la Foi, à savoir celle de "LA PASSION DE L'ÉGLISE" que, Dieu sait pourquoi moi je ne le sais pas, je suis le seul à exposer dans tout le Tradiland et dans le monde entier (cf., pour l'exposé exhaustif de cette thèse, le lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/13-la-passion-de-l-eglise/7-la-passion-de-l-eglise-2).
           
        Cependant, l'originalité fort intéressante et très-inspirée de notre jeune abbé "rallié", qui, visiblement, a piqué au vif de sa plaie purulente le porte-plume théologique de la Fsspx, notre cher abbé Gleize, est qu'il considère la position 2/, celle lefébvriste, comme étant un département de la position... sédévacantiste mitigée : "Cette position [lefébvriste] est «dans les faits assimilable à notre sens à celle des sédéprivatistes [= sédévacs mitigés ou guérardiens ― Je ne peux m'empêcher, ici, de faire une remarque : chacun, donc, emploie sa terminologie pour définir les concepts, ce qui montre qu'il n'y a plus de communication entre les humains, chacun vivant dans sa gnose, et on va bientôt ressembler aux hommes rebelles au pied de la tour de Babel qui, parlant un langage différent, ne pouvaient plus se comprendre ; il me souvient d'un écrivain très-marqué par Mai 1968, Peter Handke, autrichien né en 1942, mettant en avant dans ses essais la solitude et l'incommunicabilité viscérale des hommes dans la société moderne ; en vérité, très-juste diagnostic : et la raison de cette incommunicabilité, de cette solitude, est eschatologique, c'est "parce que l'iniquité abondera, la charité d'un grand nombre se refroidira" ― Matth XXIV, 12, et que, conséquemment, le froid s'installant socialement, cela a l'effet immédiat de geler très-concrètement les rapports humains et donc d'isoler chaque humain l'un l'autre... Pardon pour cette digression], alors même que leurs tenants se targuent verbalement de reconnaître le pape et de prier pour lui ou d’accepter sa juridiction pour donner l’absolution sacramentelle». À l’en croire, cette position n° 2 serait donc une variante de la position n° 4" (p. 3).
           
        Notre jeune abbé "rallié" entend en effet, nous dit, fort réprobateur, l'abbé Fsspx Gleize, "dénoncer à son tour «l’impasse du sédévacantisme», avec évidemment, en filigrane, un reproche dirigé contre la Fraternité Saint Pie X. La conclusion de l’article prend les franches allures d’une tarte à la crème : l’attitude de Mgr Lefebvre et de ses continuateurs, implicitement stigmatisée comme un «sédévacantisme occulte, théorique ou pratique» aboutirait immanquablement à «un véritable ecclésiovacantisme». En effet, «ce n’est pas seulement le siège de Pierre qui serait vacant depuis plus de 50 ans, mais c’est l’Église catholique qui aurait cessé d’être ce qu’elle était essentiellement depuis sa fondation !» (p. 2).
           
        Évidemment, l'abbé Fsspx Gleize se récrie hautement, avec des accents outrés, déchirants, de vierge innocente violée, de l'accusation infamante d'assimiler le lefébvrisme au sédévacantisme, et pire encore, horresco referens, à l'ecclesiovacantisme radical. Mais, s'il est honnête avec lui-même, il ne peut cependant que se rendre compte d'une chose qui ne doit pouvoir, en son âme et conscience, que l'interpeller beaucoup. Sans en effet connaître de près ou de loin l'article de l'abbé Vernier, ne l'ayant jamais lu, je suis arrivé dans mon dernier article écrit il y a juste un petit mois, au terme de mon examen théologique du positionnement de la Fraternité sacerdotale saint Pie X de Mgr Lefebvre dans "la crise de l'Église", très-exactement à la même conclusion que lui au mot près, à savoir que, théologiquement, le positionnement Fsspx n'est rien d'autre que de l'ecclesiovacantisme occulte, ce qui est encore plus hérétique que d'être simplement sédévacantiste, barbaresque ou guérardien.
           
        Mon examen théologique commençait en effet par prendre acte que la Fsspx nie qu'il y a eu un vrai Magistère à Vatican II, ce qu'il prétend pouvoir professer en ne prenant en compte, d'une manière monophysite hérétique, que de la seule nature doctrinale de l'Église, apostolicitas doctrinæ, ce que l'abbé Fsspx Gleize formule et professe, très-explicitement et donc très-hérétiquement, dans tous ses articles, et je notais que l'abbé Pagliarani, l'actuel Supérieur de la Fsspx, en faisait de même. Je les cite à nouveau : "La critique des enseignements du Concile est donc possible si et seulement si il s’avère que nous n’avons pas affaire avec Vatican II à l’exercice d’un véritable magistère (infaillible ou pas)" (Du magistère vivant et de la tradition - Pour une "réception thomiste" de Vatican II ?, abbé Gleize, p. 4), et notre abbé Fsspx s'empresse d'affirmer qu'il en est bien ainsi, que Vatican II est bien un non-Magistère, dans la même page de son article : "L’acte de magistère se définit par son objet, et, comme nous l’avons expliqué plus haut, cet objet est la Révélation transmise par les apôtres c’est-à-dire le dépôt de la foi à garder saintement et à expliquer fidèlement. Et c’est pourquoi le magistère ecclésiastique est un magistère traditionnel et constant. Si, comme l’a fait Vatican II, on propose des vérités qui sont en opposition manifeste avec les vérités déjà enseignées comme révélées par l’Église, cette proposition ne peut pas être l’exercice d’un magistère digne de ce nom" (ibid., p. 4). L'abbé Pagliarani, l'actuel Supérieur de la Fsspx, n'est pas en reste, il s'en faut extrêmement, de cette profession de foi magistérielle parfaitement hérétique quant à Vatican II : "Pour sortir de cette impasse [de "la crise de l'Église"], la solution est seulement (c’est le cas de le dire) lefébvrienne : ce magistère conciliaire qui a réussi à s’imposer comme unique pierre angulaire de tout le complexe théologique, liturgique et pastoral de l’après-Concile, n’a pas eu recours aux garanties surnaturelles qui rendent le magistère de l’Église réellement tel" (L'effritement de l'autorité du concile, p. 4).
           
        Puis, le lefébvriste, après avoir posé ces prolégomènes qui font hérétiquement abstraction de la nature hiérarchique de l'Église, apostolicitas hierarchiæ, d'emprunter damnablement le chemin réprouvé qu'il s'est lui-même mis devant les yeux de l'âme : "Parce qu’ils ne sont pas l’expression d’un véritable acte de magistère, les enseignements du Concile Vatican II peuvent être jugés à la lumière du magistère de toujours, à la lumière de la Tradition immuable de l’Église" (Du magistère vivant et de la tradition - Pour une "réception thomiste" de Vatican II ?, abbé Gleize, p. 5). La boucle est effectivement bien bouclée : après avoir posé la théorie hérétique, le lefébvriste la met en pratique, sans aucun retour salutaire sur lui-même, sans vouloir saisir qu'il se met là dans un chemin aussi gravement hérétique à vocation de devenir schismatique, que l'est, pour sa damnable part, le chemin du moderniste. Puisque les Actes de Vatican II ne sont pas un vrai Magistère, veut-il donc s'imaginer être en droit de professer, alors, on peut les soumettre à un jugement ; mais malheureusement pour lui, ledit jugement ne pourra être rien d'autre hélas, les Actes de Vatican II ressortissant d'un vrai Magistère, qu'un "libre-examen" parfaitement hérétique, luthérien, reproche qui était précisément, ... t'en souvient-il, ô lefébvriste ?, celui que faisait le dominicain italien, le Père Giovanni Cavalcoli, à la Fsspx en 2011, et dont le Courrier de Rome de l'époque n'avait absolument pas pu ni su se dépêtrer dans sa réponse complètement impuissante que j'avais réfutée en son temps, et dont j'ai fait matière et contenu de ma réfutation de la thèse lefébvriste mise sur mon site, comme je l'ai dit dans mon précédent article (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/13-la-passion-de-l-eglise/8-refutation-de-la-these-lefebvriste).
           
        Or, continuant mon examen théologique du positionnement de la Fsspx à partir de ces prolégomènes hérétiques professés par eux, je ne pouvais donc formuler qu'une conclusion définitoire, à savoir que le lefébvriste faisait profession d'ecclesiovacantisme. Je recopie ici ce que je disais il y a donc à peine un mois (car apparemment l'abbé Fsspx Gleize ne l'a pas lu, ou n'a pas pris les bonnes lunettes pour le lire, quand bien même je lui ai fait de mon article un envoi charitablement personnalisé...), sans, je le rappelle, connaître de près ou de loin l'abbé Hilaire Vernier, et encore moins son article, les écrits des "ralliés", qui me sont aussi vomitifs que ceux des lefébvristes, n'étant pas vraiment en effet ma tasse de thé, it's not my cup of tea : "Ce qu'il [l'abbé Gleize] a l'air d'oublier, c'est que dire et professer, comme il le fait erronément, que Vatican II est un non-Magistère en s'appuyant sur un raisonnement monophysite hérétique uniquement basé sur la seule nature doctrinale de l'Église en faisant abstraction de la nature hiérarchique de l'Église, alors que Vatican II est un vrai Magistère de par la nature hiérarchique de l'Église, c'est exactement dire et professer la non-existence des «membres enseignants» una cum le pape actuel de toute une génération ecclésiale donnée, celle de Vatican II. Le lefébvriste tire ainsi véritablement quoique occultement un trait extrêmement brutal, radical et annihilateur, sur toute une génération ecclésiale donnée de «membres enseignants» certainement légitimes. Il y a en effet synonymie et équiparité théologiques parfaites entre les deux propositions, de professer un non-Magistère alors qu'on est en présence d'un vrai Magistère, comme le fait le lefébvriste, et de professer l'inexistence théologique du pape actuel et de tous les évêques avec lui qui actent ce soi-disant non-Magistère : or, cette dernière formulation est la définition même de l'ecclesiovacantisme. Les dernières et ultimes déductions de l'examen de la doctrine lefébvriste hétérodoxe nous montrent donc qu'ils professent l'ecclesiovacantisme. Déclarer inexistante l'Église enseignante du présent que la Providence de Dieu nous donne, certes dans un état de crucifixion atroce et total, c'est être ecclesiovacantiste. Le lefébvriste est donc un ecclesiovacantiste, qui, on l'espère de tout cœur, s'ignore" (fin de citation).
           
        ... À la place de l'abbé Fsspx Gleize, plutôt que de plastronner et de goguenarder avec hauteur et arrogance devant l'accusation d'ecclesiovacantisme que fait l'abbé "rallié" Hilaire Vernier à la Fsspx, je réfléchirai humblement, éventuellement à genoux ça aide, que quand deux auteurs complètement inconnus l'un de l'autre, de positionnement très-différent, arrivent très-exactement, dans leur examen théologique du lefébvrisme, à la même conclusion ciblée et très-pointue techniquement (le terme ecclesiovacantisme n'est pas courant en effet, même en théologie, c'est quasi un néologisme né tout ce qu'il y a de plus récemment dans le cadre de "la crise de l'Église" ; de plus, l'abbé Vernier affuble le terme ecclesiovacantisme appliqué à la Fsspx, du qualificatif occulte, et là encore, je le fais moi aussi... c'est bien dire à quel point notre verdict est rigoureusement semblable), c'est parce que cette conclusion absolument identique de ces deux auteurs qui ne se connaissent pas, dont les positions sont radicalement différentes, est sûrement, beaucoup plus que probablement, la bonne. Il sera alors en mesure de comprendre salutairement que la tarte à la crème dont il parle se voit plutôt dans les propos sophistiques, surréalistes et intellectualistes, qu'il prétend tenir pour justifier le positionnement lefébvriste... hérétique, dans la seconde partie de son double-article.
 
cerveau feminin
 
Théologie de "la crise de l'Église"
selon la thèse lefébvriste.....
           
        J'en arrive donc maintenant tout naturellement à cette seconde partie de l'article de l'abbé Fsspx Gleize dans ce n° 674 du Courrier de Rome, bizarrement intitulé Tradovacantisme ?, néologisme abstrus qui n'est vraiment pas très-clair, dans laquelle il prétend réfuter l'allégation d'ecclesiovacantisme fulminée contre le lefébvrisme par l'abbé Hilaire Vernier, qu'il a exposée dans sa première partie Et schismatiques et hérétiques.
           
        Comment va-t-il s'y prendre pour démontrer la quadrature du cercle, le circularium du carré ? Quand le lefébvriste est gêné dans ses entournures théologiques, alors on le voit ordinairement se réfugier derrière de grandes théories générales et génériques dont il prétend tirer une application pratique pour la problématique particulière sur laquelle on le met au pied du mur. L'abbé Fsspx Gleize a bien garde de se soustraire à cette coutume lefébvriste, et alors, on le voit commencer sa prétendue réfutation de l'accusation d'ecclesiovacantisme dont se rend coupable la Fsspx, en faisant tout un exposé filandreux et sophistique sur la vertu d'obéissance et de prudence, dont on va voir maintenant qu'il s'avère être complètement... hors-sujet, nul et non-avenu.
           
        En effet. On ne saurait évoquer les vertus d'obéissance et de prudence pour expliquer et justifier l'attitude de Mgr Lefebvre dans "la crise de l'Église" que si, et seulement si, ces vertus étaient mises en œuvre par lui pour pallier à l'impéritie, l'incurie d'actes magistériaux erronés mais non-dotés du charisme de l'infaillibilité. L'abbé Gleize nous parle en effet sans cesse de la situation créée par Vatican II qui serait une situation d'exception où les "membres enseignants" modernes à commencer par le pape, déraillant sur le plan non seulement de la théologie dogmatique mais également sur celui de la théologie morale, il faudrait alors, pour continuer à entretenir sa Foi, les suppléer, suppléer à leur carence. Mais ce raisonnement ne peut être théologiquement valable que si le dérapage des papes modernes s'insère dans un cadre qui n'est pas infaillible. Lui-même d'ailleurs le reconnaît, ainsi qu'on l'a vu plus haut : "La critique des enseignements du Concile est donc possible si et seulement si il s’avère que nous n’avons pas affaire avec Vatican II à l’exercice d’un véritable magistère (infaillible ou pas)".
           
        Or, ce que récuse hérétiquement le lefébvriste justement, les principaux actes magistériaux de dérapage des papes modernes sont des Actes de Vatican II qui s'insèrent de soi dans un cadre magistériel tout ce qu'il y a de plus doté de l'infaillibilité ecclésiale. Il est donc rigoureusement impossible, sans attenter par-là même à la Constitution divine de l'Église, de pouvoir suppléer à ces Actes magistériaux dotés de l'infaillibilité mais professant l'hérésie, comme la Liberté religieuse, en mettant en œuvre une prétendue vertu d'obéissance à Dieu et de prudence ou de sagesse surnaturelle, comme veut le soutenir l'abbé Fsspx Gleize à propos de Mgr Lefebvre, qui va concrètement consister à les rejeter au nom de la Foi. Tout le raisonnement de fond que tient donc l'abbé Gleize, en bon lefébvriste certes, est donc nul et non avenu, caduc, radicalement hors-sujet, in radice, dès ses prolégomènes. Vouloir invoquer la vertu de prudence pour rejeter au nom de la Foi un Acte magistériel doté de l'infaillibilité, c'est premièrement soit professer implicitement que l'Église n'est pas constitutionnellement dotée de l'infaillibilité, ou bien soit qu'elle a failli là même où le Christ lui avait promis de l'assister pour qu'elle ne faillisse point, et secondement, c'est par-là même se mettre soi-même à la place de l'Église Universelle dotée de l'infaillibilité.
           
        Or, toute la démonstration de l'abbé Gleize dans cette seconde partie de son article tend à dire que, oui, c'est par vertu surnaturellement supérieure de prudence et d'obéissance à Dieu que Mgr Lefebvre et ses fils spirituels actuels déclarent que Vatican II est un non-Magistère, que, oui, le devoir catholique après Vatican II est de juger ses doctrines à la lumière de la Tradition, etc.
           
        Il montre par-là qu'il ne comprend pas que la vertu de prudence dont il parle en long et en large dans la seconde partie de son article, mais surtout en travers, ne regarde que l'homme privé dans la pratique de sa vie morale, et qu'elle ne peut nullement être mise en œuvre lorsque l'on est dans le domaine du Magistère infaillible, comme c'est crucialement le cas dans la "crise de l'Église". Car dans ce domaine très-réservé, SEUL LE PAPE ACTUEL est habilité, de droit divin, à user de cette vertu de prudence pour débiter aux fidèles la Foi actuelle de l'Église Universelle, très-immédiatement et très-directement assisté de l'Esprit-Saint pour ce faire. Ainsi donc, Mgr Lefebvre, sans s'en rendre compte bien sûr et croyant faire au mieux certainement, ... malheur à qui lui jette la première pierre !, péchait là très-grièvement contre la Constitution divine de l'Église en prenant dans ses mains et en mettant en œuvre une vertu de prudence dans l'ordre magistériel infaillible qu'il n'appartenait qu'au pape actuel de pouvoir mettre en œuvre sous la mouvance directe et immédiate du Saint-Esprit.
           
        Constatant qu'il y a effectivement hérésie à caractère formel dans le Magistère doctrinal des papes modernes doté de l'infaillibilité ecclésiale, comme c'est éminemment le cas par exemple de la Liberté religieuse, Mgr Lefebvre n'avait en effet immédiatement qu'une seule attitude à adopter, usant alors de la vraie Sagesse ordonnée au Saint-Esprit, comme tout fidèle de l'Église catholique, du plus bas rang au plus haut rang, devait également le faire : prendre acte dans la Foi que la contradiction était rentrée dans l'Église, en déduire immédiatement et formellement que Dieu mettait par-là même l'Épouse du Christ dans l'économie de la Passion par le fameux "être fait péché pour notre salut" paulinien, ce qui subséquemment signifiait bien évidemment que "la crise de l'Église" que nous vivons est donc la der des der de toutes les crises de l'Église militante dans son économie actuelle dite du Temps des nations et de Rome son centre, qu'elle est vraiment la crise apocalyptique devant finir par la Parousie en passant préalablement par la préface très-ténébreuse du règne de l'Antéchrist-personne finissant dans le Déluge de feu, ET SURTOUT NE FAIRE AUCUN AUTRE RAISONNEMENT SUR LE PLAN THÉOLOGIQUE.
           
        Surtout pas celui de prendre la place du pape actuel en exerçant une fausse vertu de prudence dans l'ordre magistériel infaillible, qu'il n'était nullement au pouvoir de Mgr Lefebvre d'y exercer. Car en le faisant, il prenait là en fait, très-concrètement quoique ne s'en rendant nullement compte, la place du pape actuel, ainsi que je l'ai noté, choqué, dans mon précédent article, à partir de ses propres mots tirés de sa bouche et rapportés sans aucune intelligence de la Foi par son fils spirituel l'abbé Fsspx Gleize : "Pour moi, pour nous, je pense, dire qu’on voit, qu’on juge les documents du Concile à la lumière de la Tradition, ça veut dire évidemment qu’on rejette ceux qui sont contraires à la Tradition, qu’on interprète selon la Tradition ceux qui sont ambigus et qu’on accepte ceux qui sont conformes à la Tradition". Et je commentais : "Ainsi donc, la surnature montrant plus encore que la nature qu'elle a horreur du vide, le monophysite lefébvriste, Mgr Lefebvre en tête, après avoir supprimé la réalité du Magistère du présent, c'est-à-dire, excusez du peu, le pape actuel et la hiérarchie légitime divinement instituée, ne peut que se prendre lui-même pour... le pape actuel et la hiérarchie légitime divinement instituée. Si en effet, en Église, on supprime le pape, c'est parce qu'on l'est soi-même. On ne peut que constater par son propos même que Mgr Lefebvre, sans vergogne, sans aucune retour sur son comportement hérétique, réagissant trop passionnellement et dialectiquement à la persécution moderniste, n'éprouva aucun scrupule, pour garder «mains propres et tête haute» dans «la crise de l'Église», à remplir la fonction du... pape dans un concile, à savoir : juger les documents du concile, rejeter ceux qui ne lui plaisent pas parce qu'il les déclare non-conformes à la Tradition (alors que, sur le plan théologique, seul le pape actuel du présent a mandat divin de dire ce qui est conforme à la Tradition ou bien non, comme l'a fort bien rappelé Jean-Paul II dans Ecclesia Dei Afflicta), donner l'interprétation des enseignements qu'on juge soi-même ambigus par rapport à la Tradition, donner son placet à ceux qu'on juge être conformes à la Tradition..." (fin de citation)
           
        Tout le fatras d'explications scolastiques superbes et prétendument très-subtiles mis en avant dans son second article par l'abbé Fsspx Gleize sur la vertu de prudence mise en œuvre de la manière soi-disant la plus sage possible par Mgr Lefebvre, fatras embarbouillé d'Aquinate, de philosophisme et que sais-je encore, s'en écroule par-là même sur pied, d'un seul coup d'un seul, sur lui-même, telles les tours du World Trade Center ou comme un château de cartes dont on retire une carte du dessous : Mgr Lefebvre n'était pas habilité à mettre en œuvre une vertu de prudence dans l'ordre magistériel infaillible inhérent à tout concile œcuménique tel Vatican II, cette mise en œuvre étant de droit divin l'apanage exclusif du pape actuel seul, sous inspiration et mouvance directe et immédiate du Saint-Esprit. Inutile donc à notre cher abbé Fsspx Gleize de faire longuement et savamment le thuriféraire, de nous balancer des volutes d'encens louangeurs étouffants qui ne sont qu'écrans de fumée et qui font tousser, en nous disant que Mgr Lefebvre fut très-sage dans cette mise en œuvre, qu'il alla même jusqu'à épouser la gnômè... c'est-à-dire carrément se hisser à la sagesse du Saint-Esprit !, oui-da, pas moins !!, puisque justement, la seule vraie sagesse dont il aurait dû faire usage en l'occurrence consistait à... ce qu'il NE mit PAS en œuvre la vertu de prudence dans le domaine du Magistère infaillible réservé au pape seul ! Ceci ne faisant hélas que prouver justement qu'il n'était... absolument pas sage du tout !, qu'il ne mettait pas en œuvre la toute première marche, le tout premier palier de la sagesse surnaturelle !, qu'il cédait, au moins négativement et passivement, à une réaction de rébellion, d'orgueil, en prenant la place du pape actuel, faisant là comme, hélas oui... le grand-vizir Iznogoud, le célèbre héros d'une BD des années 1965 (elle m'avait bien amusé dans mon jeune âge), qui voulait absolument être... calife à la place du calife !!
 
 
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Un visage peu connu de Mgr Lefebvre...???
           
        ... Mais alors, me diront peut-être l'abbé Fsspx Gleize et aussi l'abbé "rallié" Vernier, mais que faut-il donc bien faire, face à la "PASSION DE L'ÉGLISE" dont l'aspect pratique est de la voir "être faite péché pour notre salut", singulièrement dans son Magistère doctrinal, et même moral maintenant, avec Amoris Lætitia et surtout l'abominable et très-exécrable Fiducia Supplicans ?, et aux toutes dernières nouvelles de la marée à la fraîche, François en rajoutant encore une couche en voulant sublimer la dignité humaine ontologique base de la Liberté religieuse, qui n'est pas à prendre en considération dans les raisonnements de Foi, dans un tout nouveau document favorisant une fois de plus l'hérésie moderne, Dignitas infinita...?
           
        Il faut aller poser la question à saint Jean, aux saintes femmes et surtout à la très-sainte Vierge Marie, assistant Jésus au pied de la croix. Comment "être fait péché pour notre salut" sans n'y rajouter jamais aucune coulpe séparant de Dieu ? Comprenons que l'oxymore spirituel paulinien est insoluble si l'on en reste au point de vue humain ; et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle onze Apôtres sur douze ont fui la Passion du Christ. Oxymore en effet, que cette révélation de saint Paul, c'est-à-dire contradiction antinomique entre deux termes mis ensemble comme dans jour nocturne, car le péché est générateur en soi de damnation et non de salut. Pour qu'il puisse être générateur de salut Rédempteur comme l'enseigne saint Paul aux Corinthiens sous l'inspiration du Saint-Esprit, il faut bien se rendre compte que c'est donc un renversement complet de la nature des choses qui présuppose l'emploi radical et très-obligé de la toute-Puissance divine, ce qu'un autre passage de saint Paul éclaire : "Ma grâce te suffit, car c'est dans la faiblesse que ma Puissance se montre tout entière" (II Cor XII, 9). Plus donc il y a faiblesse, jusqu'à devoir aller jusqu'à l'anéantissement, la kénose, et la matière du péché ecclésial sans coulpe manifesté à Vatican II par les Pères actuels de l'Église una cum le pape manifeste cet extrême, ce summum de la faiblesse, cette kénose mystique, plus la toute-Puissance divine est nécessaire de toute nécessité pour que la vie de la grâce divine puisse toujours exister et surtout dominer et régner dans l'âme du fidèle et dans l'Église soumis à l'extrême de ladite faiblesse.
           
        Il faut donc une grâce divine très-spéciale, qu'il faut demander à Dieu tous les jours, pour tenir saintement dans l'économie de la Passion que manifeste "la crise de l'Église" contemporaine, depuis Vatican II quant à la Foi et depuis le Concordat napoléonien quant aux Mœurs, sans y faillir jamais de bâbord ou de tribord, ni dans le modernisme laxiste ni dans l'intégrisme sectaire. Inutile donc de chercher une thèse expliquant "la crise de l'Église" qui serait comme un petit nid douillet d'ermitage embaumé par un quiet, tiède et doux zéphyr, et où l'on pourrait vivre sa Foi tranquillement. Cela n'existe plus si tant est que ça a jamais existé dans l'Église militante. N'oublions surtout pas que, sur la croix, le Christ crucifié n'a aucun positionnement de repos. S'Il tire sur ses bras pour soulager ses pieds, Il agrandit la plaie des mains ; s'Il appuie sur ses pieds cloués pour soulager la plaie des mains, Il agrandit la plaie des pieds. Tout son Corps physique, Isaïe l'a bien dit, n'est plus qu'une plaie, et nous ne devons parler de cela qu'à deux genoux dans notre âme. Or, il en est exactement de même pour le Corps mystique du Christ qu'est l'Église lorsque, elle aussi, de par la Providence divine, a sa propre et personnelle Passion à vivre et à mourir à la fin des temps, et c'est nous, fidèles catholiques du temps présent, qui la vivons et mourons à la fois. Il ne saurait être question pour nous donc, de vouloir trouver dans "la crise de l'Église" qui est "PASSION DE L'ÉGLISE" une solution intellectuelle, théologique, spirituelle, de repos. Il n'y en a pas, il n'y en a plus. Tout, au contraire, est écartèlement mortifère usque ad mortem. Chaque fidèle donc, doit faire ce qu'il peut, sous l'inspiration du Saint-Esprit, pour bien vivre à son niveau la Foi en Église, en ayant toujours devant les yeux de l'âme la sainteté impeccable à mettre en œuvre dans sa vie, qui est autant le modus de la vie de l'âme lorsqu'elle a à vivre et mourir la Passion, que dans les temps ordinaires où elle n'a pas encore à la vivre et mourir.
           
        Pour faire concret dans notre "PASSION DE L'ÉGLISE", je répondrai qu'on peut tout faire au pied du Calvaire Rédempteur, ou co-Rédempteur quant à l'Église, suivre les modernes mais sans épouser leur péché, ce qui est un parcours du combattant tout ce qu'il y a de plus difficile et héroïque (que j'ai décidé d'emprunter Deo adjuvante, quant à moi, depuis le 19 mars 2018, en ayant tout-à-fait marre de la mauvaise foi et de la Foi mauvaise tout court des tradis après trente-sept ans de pratique cultuelle avec eux, d'abord avec les sédévacs puis avec les "ralliés" : cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/aux-dernieres-nouvelles-de-la-passion-de-l-eglise?Itemid=1) ; ou alors se retirer des structures officielles comme l'ont fait de facto les tradis dans leur ensemble, mais alors sans surtout, surtout, bâtir aucune contre-théologie ecclésiale ni aucune rébellion contre les modernes, et moins encore les juger en se mettant sur une prétendue hauteur doctrinale qui ne s'avèrera être que bassesse si on l'ausculte en sa profondeur et son fond, comme je le fais présentement dans cet article et dans mon précédent avec le lefébvrisme, sans cependant vouloir plus, ... Dieu m'en garde !, juger les lefébvristes, eux non plus (il m'arrive d'ailleurs de temps en temps, très-régulièrement, de prendre messe et confession chez eux).
           
        Oui, on peut tout faire au pied de la croix, et même faire surnaturellement RIEN (ce qui n'équivaut nullement à oisivement ne rien faire, Jésus-Christ faisant au contraire TOUT, plus que l'addition de tous ses agirs dans ses trois ans de vie publique, lorsqu'Il était IMMOBILE sur la croix, cloué aux deux pieds et aux deux mains), sauf bâtir une théologie hérétique pour fuir la "PASSION DE L'ÉGLISE", comme hélas il appert singulièrement de la théologie lefébvriste, mais encore de toutes celles en présence dans le Tradiland ou chez les modernes.
 
Fou chinois Lotus bleuQualitéSupérieure
           
        ... L'humour n'est jamais très-loin de l'Amour ou Charité divine. Je terminerai donc mon article sur une note d'humour tonique et topique. Il faudrait vraiment que tous les tenants hérético-schismatiques des thèses tradis, mais encore les tenants modernistes des thèses modernes, passent par le fou chinois du Lotus bleu de la BD Tintin & Milou, d'Hergé. Celui-ci, en effet, muni d'un terrible sabre de samouraï, poursuivait tout celui qui lui tombait sous la main en lui déclarant : "Lao-Tseu l'a dit : il faut trouver la voie ; l'avez-vous trouvée ? Si vous ne l'avez pas trouvée, je vais vous couper la tête, après vous la trouverez".
           
        Oui, il faut vraiment que tous les cathos actuels, qu'ils soient tradis ou modernes, se coupent la tête, c'est-à-dire s'auto-guillotinent leurs petites idées sur "la crise de l'Église", pour pouvoir vivre enfin de la seule grande Vérité de Dieu manifestée dans "l'aujourd'hui de l'Église", qui consiste essentiellement dans "LA PASSION DE L'ÉGLISE".
           
        C'est ainsi, et ainsi seulement, qu'ils pourront vivre leur Foi salvifiquement et authentiquement, dans l'espérance enthousiasmée de la Résurrection glorieuse...
           
        Amen.
 
En la fête de saint Benoît-Joseph Labre,
Plus pauvre de Jésus-Christ parmi les plus pauvres,
Image de ce que Notre-Sauveur est devenu aujourd'hui
dans le monde, dans l'Église et dans les âmes.
Ce 16 avril 2024,
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
 
 
 
 SaintBenoitJosephLabre
 
Saint Benoît-Joseph Labre (1748-1783)
 
16-04-2024 13:02:00
 

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