Adresses & questions brûlantes à l'abbé Claude Barthe ;
ainsi qu'à tous les faux-culs qui m'entourent
circumdederunt me, de bâbord et de tribord,
de poupe et de proue
 
 
 
 
Au prophète Jonas,
qui s'est indigné et fort irrité
devant Yahweh... d'être prophète
               
        D'aucuns (sûrement très-rares) auront pu se demander pourquoi je n'ai encore rien écrit depuis mon dernier article du 29 mai sur l'élection du pape Léon XIV au Siège de Pierre des 8 & 18 mai, ce qui nous remonte à quelque quatre mois tout-de-même. La matière, pourtant, semble ne pas manquer....................
           
        Réponse.
           
        Parce que, premièrement, je me rends compte que la vérité de "la crise de l'Église", qui en son fond et tréfonds profond est "PASSION DE L'ÉGLISE" usque ad mortem, est universellement méprisée et rejetée, et même mortellement haïe ; si, par extraordinaire, il lui arrive d'éveiller furtivement et comme par surprise une quelconque prise de conscience dans une âme, c'est immédiatement pour se faire excommunier violemment comme quelque chose de très-mauvais en soi, mais cependant sans que cedit rejet radical soit exprimé au for externe ; comme on le fait d'une chose très-honteuse dont on prend conscience intimement, dans son for interne, seulement par-devers soi, mais dont on ne parle surtout pas. C'est donc à qui fuira la "PASSION DE L'ÉGLISE" au plus loin du loin, la plupart du temps par la bande, occultement, avec grande fourberie. Chacun et tous, tous et chacun, orgueilleusement et dans l'impureté doctrinale tout ce qu'il y a de plus consentie, préfère vaquer à la petite gnose ecclésiologique qu'il s'est concoctée, inventée, quant à "la crise de l'Église", fruit maudit de la masturbation pseudo-spirituelle de sa cervelle, gnose qui ne pourra qu'être toujours maligne (au sens de faite pour donner très-sûrement la mort comme dans tumeur maligne), dans le mépris le plus total, très-attentatoire à la Majesté divine et très-coupable, de ce que Dieu fait et défait en son Église aujourd'hui.
           
        Et alors, en conséquence, le prophète qui s'en rend compte doit impérativement suivre le conseil de Notre-Seigneur, à savoir de ne pas jeter les perles aux pourceaux et aux chiens, "Ne donnez pas la chose sainte aux chiens, et ne jetez point vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, et que, se retournant, ils ne vous déchirent" (Matth VII, 6). D'où mon subséquent silence depuis cette nouvelle élection pontificale, nouvelle étape qui, fortuitement, de plusieurs façons d'ailleurs, m'a fait prendre une vive conscience de cette haine mortelle vraiment universelle contre "LA PASSION DE L'ÉGLISE". À l'imitation de mon Seigneur Jésus-Christ silencieux dans sa Passion face aux Hérode et autres Pilate, qui, de nos jours, sont devenus de sinistres holothuries inconsistantes, molles, flasques, visqueuses, et surtout sans ressort moral aucun. J'ai vraiment envie d'arrêter d'écrire des articles pour manifester en ce monde et en l'Église, la vérité, vraiment envie de m'indigner et m'irriter, comme le prophète Jonas en son temps vétérotestamentaire l'avait fait, fuyant à toutes jambes et toutes rames à Tharsis pour ne se rendre point, comme le voulait Yahweh, à Ninive. C'est péché en effet que de répandre la vérité devant ceux qui s'en montrent indignes et qui effectivement le sont, Notre-Seigneur a tellement raison dans son avertissement...!!!
           
        Mais encore, je n'ai rien écrit, parce que, secondement, et ce second point est une raison aussi forte que la première, mon dernier article du 29 mai est une prophétie lapidaire et magistrale, scellée dans le Saint-Esprit, de ce que va être TOUT le Pontificat du pape Léon XIV, embrassant son début et sa fin en passant par le milieu. En d'autres termes et d'une manière pratique, si, par grâce et don gratuit de Dieu, j'ai prophétisé dans ce dernier article ce que sera TOUT le pontificat de Léon XIV, je n'ai donc plus besoin d'en écrire de nouveau durant... TOUT son pontificat, ou à quelque moment particulier de celui-ci, même La Palice pourrait le dire. Je ne ferai en effet et ne pourrai rien faire d'autre que répéter en repetita bis ce que j'ai déjà écrit (voilà un raisonnement qui fait crier de joie la paresse en moi !).
 
Ange aux 2 trompettes Modif complète  
       
        ... Mais qu'est-ce que j'ai écrit dans cet article, au fait, qu'est-ce que j'y ai prophétisé quant au Pontificat suprême de Léon XIV en son entier ? Qu'il ressemblera de plus en plus et de mieux en mieux, si l'on peut hélas dire, à ce que sera le règne de l'Antéchrist-personne, dont le substrat métaphysique essentiel est l'AMBIVALENCE.
           
        Voici en effet ce que j'écrivais le 29 mai : "Il va être bon maintenant de porter notre regard sur le Pontificat moderne que la Providence divine nous envoie dans «l'aujourd'hui de l'Église» par la personne de Léon XIV, pour tâcher de discerner où en est l'avancement du mysterium iniquitatis sur le Siège de Pierre. On peut effectivement déjà le faire quand bien même le Pontificat de Léon XIV n'en est qu'à ses tout débuts. On enregistre en effet déjà de son comportement, à la fois une sorte de retour à plus de forme traditionnelle dans l'expression de la fonction pontificale, mais en même temps un accroissement du fond antéchristique de cette dite fonction suprême corrompue dans la période moderne. Ce qui signifie que nous nous en allons vers le pire du pire... sous une écorce ou couleur de bien encore plus et mieux affirmée. Mais lorsque le mal s'habille comme invinciblement de bien en effet, alors, cela révèle le signe eschatologique bien consigné à beaucoup d'endroits dans la Ste-Écriture, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament, de l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint. Et c'est cela, justement, le mystère de l'Antéchrist-personne : que le mal revête invinciblement une forme de bien aux fins diaboliques d'avoir plus de pouvoir pour renverser le bien. Plus donc on constate l'affirmation du bien dans la personne pontificale moderne concomitamment avec l'affirmation du mal, plus on est certain d'être en présence d'un désenveloppement toujours plus grand, plus ouvert, du mystère de l'Antéchrist. Et c'est déjà le cas, et malheureusement ce sera bien sûrement le cas dans la suite de son pontificat, avec notre nouveau pape Léon XIV" (fin de citation).        
           
        Le pontificat moderne de Léon XIV est donc, comme du reste peu ou prou tous les pontificats modernes post-révolutionnaires, ambivalent. Or, l'ambivalence est ce qui caractérisera fondamentalement le personnage de l'Antéchrist. Remarquons bien d'ailleurs que ce fondement d'ambivalence est dans le nom même, scripturairement révélé par saint Jean dans ses Épîtres, du plus grand ennemi de Dieu et de son Christ : AntéCHRIST. Anté ou anti accouplé au mot Christ veut théologiquement dire : tourné radicalement contre le Christ, soit en prétendant faire avant qu'Il ne le fasse, au moyen des forces mauvaises, celles de l'homme déchu et/ou celles de Satan, ce qu'Il veut faire à son Heure et en son Temps par un Acte divin (anté), soit en attentant sataniquement directement à Sa Personne et/ou à son Œuvre (anti). Et le vrai, c'est que lors de son règne à venir, l'Antéchrist-personne commettra à la fois et en même temps ces deux péchés qui "percent la voûte des cieux" (secret de La Salette) : anté et anti. Mais il est capital de comprendre que quand bien même toute sa personne et son action seront radicalement tournés anté et anti contre le Christ et son Œuvre, l'Antéchrist-personne n'en sera pas moins christiformé métaphysiquement. Il sera "Agneau" (Apoc XIII, 11), c'est-à-dire grand-Pontife légitime, lorsque Dieu lui donnera, par châtiment, permission de paraître et d'établir son règne maudit entre tous en ce très-bas monde et surtout DANS l'Église. C'est pourquoi l'Antéchrist-personne sera perçu par les hommes et chacun d'eux comme, pourrait-on dire, une... ambivalence incarnée. C'est du reste la raison pour laquelle il exercera sur tous les hommes de la génération dans laquelle il paraîtra, une séduction comme invincible humainement parlant, ainsi que le prophétise l'Ange à l'église de Philadelphie, la nôtre : "Parce que tu as gardé la parole de Ma patience, Moi aussi Je te garderai de l'heure de la tentation, qui va venir sur l'univers entier, pour éprouver les habitants de la terre" (Apoc III, 10). L'aide de Dieu à une âme est donc indispensable pour pouvoir vaincre et terrasser la tentation de l'Antéchrist-personne...
           
        Pour comprendre au mieux le mystère du Pontificat contradictoire et très-ambivalent du pape Léon XIV, c'est-à-dire, n'ayons pas peur des mots vrais et réels, très-anté(i)christique, il me semble fort important d'approfondir maintenant la sémantique du mot "ambivalence". Pour commencer, remarquons avec soin que ce mot n'a été inventé que très-tardivement dans notre époque moderne. Même le XIXème siècle ne le connaît pas. Le vieux dictionnaire Littré de 1877 que j'ai dans mes archives, par exemple, passe de "ambitionner" à "amble" sans connaître le mot "ambivalence". Le Petit-Robert de 1990 affine la question en précisant la date d'invention du terme, la fixant à 1924 pour le français et 1911 pour l'allemand, ce qui est vraiment extrêmement récent pour un mot devenu universellement, depuis lors, monnaie des plus courantes. Nous allons voir plus loin que ce premier point, naissance très-récente du mot ambivalence dans la langue des hommes, est des plus significatifs, comme aussi le fait que ledit mot est à présent, dans notre contemporanéité post-révolutionnaire, absolument sur toutes les langues des hommes...
           
        Originairement, apprend-on, c'est un terme issu de la science psychologiste, donc phénoménologiste (science ou plutôt prétendue telle, dont chacun sait ou du moins devrait savoir, qu'elle prétend donner une explication de ce qui se passe dans la nature humaine mais... une nature humaine rigoureusement enclavée sur elle-même de manière cartésienne, sans tenir aucun compte de la grâce divine extrinsèque à l'homme qui peut le visiter, ou, à l'opposé, de l'infestation de la "puissance des ténèbres" non moins extrinsèque qui peut aussi le visiter, l'une ou l'autre pouvant changer complètement, du tout au tout, la réaction et la phénoménologie de ladite nature humaine... et donc invalider in radice toute "science" psychologiste). Cette première forgerie du mot ambivalence, psychologiste donc, signifie fondamentalement une contradiction et opposition antinomiques entre les deux sentiments émotionnels perçus à la fois et en même temps par un sujet devant un objet donné. Ainsi, à "ambivalence", le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) commence par donner comme définition : "A ― Domaine de la psychol. Disposition à la simultanéité de deux sentiments ou de deux comportements opposés" (https://www.cnrtl.fr/definition/ambivalence). Ce n'est que par extension et ultérieurement, par abus littéraire déformant et on pourrait dire dégénéré, que le terme que nous étudions va pouvoir signifier une simple dualité entre les deux sens perçus, sans forcément opposition entre eux : "B ― P. ext. Caractère de ce qui peut affecter deux formes, servir à deux usages, recevoir deux interprétations" (ibid.).
           
        Pour une question théologiquement aussi importante, qui regarde au premier chef le personnage de l'Antéchrist... et donc, aussi, tous les papes de la papauté moderne, il n'est pas inutile d'ouvrir deux autres dictionnaires. Le Petit-Larousse illustré en ma possession, édité pourtant en 1983, en reste à la seule définition originelle du mot "ambivalence", celle où les deux caractères intrinsèques possibles dans un même ensemble, ou perçus extrinsèquement dans ledit ensemble par un sujet, sont automatiquement opposés l'un l'autre : "Caractère de ce qui a deux aspects radicalement différents, voire opposés. Psychol. Relation à un objet dans laquelle le sujet éprouve simultanément des sentiments contradictoires (principalement, l'amour et la haine)". Le Petit-Robert de 1990, quant à lui, définit ainsi le mot qui nous occupe de cette manière très-proche de la définition du CNRTL, en mettant les deux significations possibles du mot, soit opposition soit simple dualité entre les deux sens, marquant cependant bien l'ordre hiérarchique des définitions, la première, originelle et fondamentale, étant de signifier une opposition radicale, antinomique, entre les deux sens perçus : "1° ― Psycho. Caractère de ce qui comporte deux composantes de sens contraire. 2° ― Caractère de ce qui se présente sous deux aspects, sans qu'il y ait nécessairement opposition ou ambigüité".
           
        Ce qui m'apparaît très-important à retenir de notre petite étude sémantique, c'est que le sens fondamental du mot "ambivalence", celui premier et originel, marque une opposition radicale, in radice, comme entre l'amour et la haine, entre les deux caractères signifiants d'un même objet (objectif), ou entre les deux sentiments éprouvés à la fois et en même temps par un sujet sur un objet donné (subjectif). Sur le plan de l'objectivité des choses dites ambivalentes, saisissons bien que nous sommes là les pieds en plein dans ce que sera essentiellement et fondamentalement l'Antéchrist-personne, à savoir, à la fois et en même temps, le plus grand ennemi de Dieu et de son Christ au for interne mais viscéralement couplé à la christiformation parfaite de son être au for externe, surtout s'il est le dernier pape légitime à venir sur le Siège de Pierre avant la consommation du Temps des Nations et de Rome son centre, comme je le pense très-fort, devant véritablement, de manière antonomastique, s'appeler... Caïphe II.
           
        Et précisément, l'ambivalence, c'est aussi ce que nous montrent singulièrement, et de plus en plus, et de plus en plus parfaitement, ... non, ne tournez pas le regard, tous les Pontificats modernes post-concordataires puis post-vaticandeux, singulièrement celui du pape Léon XIV, qui en rajoute encore une couche quant à la radicalité de l'opposition des deux aspects fondamentaux de son pontificat, celui de l'Agneau, pape légitime, et celui de la voix de dragon, ordonné au mystère de l'Antéchrist-personne, dichotomie révélée scripturairement donc infailliblement par saint Jean dans son Apocalypse, ch. XIII, v. 11. Ouvrons les yeux en effet. Ne voit-on pas notre nouveau pape dire le 19 mai, dès le lendemain de son intronisation : "Je tiens à assurer mon intention de poursuivre l'engagement du Pape François à promouvoir le caractère synodal de l'Église catholique et à développer des formes nouvelles et concrètes pour une synodalité toujours plus intense dans le domaine œcuménique. Notre cheminement commun peut et doit être compris également dans un sens large, qui implique tout le monde" (cf. https://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2025/05/19/0326/00555.html#fr), ce qui donc est avouer vouloir aller plus loin encore dans l'hétérodoxie que son prédécesseur sur le Siège de Pierre, François (... on ne croyait pas la chose possible, éh bien si, ça l'est), mais encore, quasi dans la même fourchette de temps, permettre au cardinal Raymond Leo Burke, chef de file conservato-tradi bcbg, après l'avoir reçu chaleureusement en audience privée le 22 août dernier, de célébrer à Saint-Pierre de Rome s'il vous plaît une messe tradi le 25 octobre prochain, dans le cadre d'un pèlerinage international organisé du 24 au 26...? François n'a pas fait montre, dans tout son pontificat, d'une radicalité aussi grande dans l'ambivalence des Actes pontificaux antinomiquement contradictoires, convenons-en.
           
        C'est pourquoi ma formule pour dénoncer l'antéchristisation ambivalente des pontificats modernes, se vérifie de plus en plus avec notre nouveau pape, Léon XIV, je la réécris ici : Plus on constate l'affirmation du bien dans la personne pontificale moderne concomitamment avec l'affirmation du mal, plus on est certain d'être en présence d'un désenveloppement toujours plus grand, plus ouvert, du mystère de l'Antéchrist. Et je complèterai ici ma formule, en disant même : plus ecclésialement incarné.
           
        L'ambivalence caractérise donc à la fois fondamentalement le mystère de l'Antéchrist-personne et de son règne, et ce que sont devenus les Pontificats suprêmes modernes ayant vocation contradictoire de l'engendrer en fin de course réprouvée.
           
        Déjà, dès le XIXème siècle, les âmes perspicaces et ferventes s'étaient rendus compte de cette ambivalence tellement anormale caractérisant désormais les pontificats modernes. Par exemple, l'abbé Combes, qui vivait aux temps du pape Léon XIII, vrai prêtre "tradi" avant la lettre, qui, près de sa cure, avait eu la charité grande de recueillir dans les dernières années de sa vie la voyante de La Salette, Mélanie Calvat, et qui en était devenu le bouillant confident. Il consigne dans son Journal, à la date du mercredi 21 juillet 1903, au lendemain même de la mort de Léon XIII, que Mélanie a eu une vision de ses derniers instants terrestres. Immédiatement, il prend à tâche ardue de lui tirer les vers du nez, presque manu militari, car Mélanie a un naturel très-secret, intériorisé, et se livre difficilement. Mais le curé Combe est fort pugnace, et cela donne ce très-intéressant entretien entre Mélanie et lui (je mets en gras ce qui intéresse plus notre sujet) :
           
        "«... Alors, racontez-moi ce que vous avez vu !» [commence l'abbé Combe].
           
        "(Elle se ressaisit et refuse de parler ; il était trop tard ; j’ordonne ; elle pousse des soupirs ; il me faut arracher chaque détail l’un après l’autre ; mais je tiens bon, et voici ses réponses :)
           
        "«Hier soir, je priais pour l’Église et spécialement ses ministres. Je me disais : comment se fait-il que les fidèles soient comme ça [aussi spirituellement dégénérés, veut dire Mélanie] ? Cela doit venir des chefs ! Aussitôt après mes prières, je ne sais si c’était vers minuit, j’entendis : Voici que je vais appeler à Moi mon Vicaire ! En même temps, je vis le pape qui se tordait sur son lit. Ses yeux tournaient à droite et à gauche, si entièrement qu’il n’en restait que le blanc. Je disais à Notre-Seigneur : Je ne veux pas voir cela ! (en le répétant, elle en était encore effrayée !). Dans la chambre du pape, il n’y avait qu’un Monsignor ; il alla vite chercher, il appela.
           
        "(...) «Pourquoi se tordait-il ainsi et tournait-il les yeux d’une manière si effrayante ? Était-ce par souffrance physique ou par épouvante de l’état dans lequel il laissait l’Église ?
           
        "– (avec effroi) «Mon Père, laissez cela !»
           
        "– «Je ne me trompe pas, chère Sœur, ce ne sont point les souffrances physiques qui le tordent, mais...»
           
        "– (Ne me laissant pas achever, et tout bas :) «Oui».
           
        "– «Il se reprocha bien des choses, n’est-ce pas ?»
           
        "– (Silence)
           
        "– «Si les catholiques ne se sont pas défendus, à lui la faute ! Aucun pape n’a demandé plus de sacrifices à ses amis, ni fait plus de concessions à ses ennemis. Vous appelez ça de la bonté ? Vous dites qu’il est très bon ?»
           
        "– «Il avait de bonnes intentions».
           
        "– «Ses encycliques sont magnifiques, mais il les a constamment démenties dans la pratique ! Les fidèles n’y comprennent plus rien, c’est la bouteille à l’encre. Un évêque ajoute dans son catéchisme un chapitre contre le divorce, le pape le lui fait retrancher pour ne pas déplaire au gouvernement ! Il a attaché la Croix de l’Ordre du Christ sur la poitrine de Bismarck ! Ses nonces s’assoient aux banquets, à la droite des femmes illégitimes de nos ministres ! La politique exige cela ? Dieu lui fera voir en quel état il a mis l’Église par sa savante politique, sa politique à longue portée, comme il l’a définie. Pourquoi ne répondez vous pas ? Je ne suppose pas que vous vous défiez de moi !»
           
        "– «Oh non ! mais j’ai de la répugnance à parler ainsi. Jamais je n’ai parlé du pape avec d’autres».
           
        "– «Vous savez bien que si je vous interroge, c’est pour la gloire de Notre-Dame de La Salette, que je ne raconte à personne ce que vous me répondez ? Mais cela servira plus tard».
           
        "De la tête et de la main, elle semble répondre : cela ne sert de rien ! Et en ce moment le Bon Dieu demande autre chose ! Je n’ai pu en obtenir un mot de plus.
           
        "Léon XIII eut cette crise effroyable. On ne sut pas ce qu’il avait vu, mais on l’entendit, à la fin de la crise, dire humblement : «J’avais de bonnes intentions»" (Dernières années de Sœur Marie de la Croix, bergère de La Salette ― Journal de l’abbé Combe, pp. 181-183).
           
        Ambivalence. Il n'est pas du tout anodin et au contraire très-révélateur de prendre acte que ce nouveau mot a été inventé, comme on vient de le voir, précisément dans les temps modernes post-révolutionnaires où l'homme prétend anté(i)christiquement supplanter Dieu et son Christ par le vecteur faux et mensonger des "droits de l'homme". Car, quand bien même il n'en prend pas conscience, cette révolte contre Dieu et son Christ plonge l'homme moderne immédiatement et sataniquement dans l'inextricabilité de l'ambivalence de son être, de sa déité, capable à la fois d'être un dieu du mal et un dieu du Bien.
           
        Il se retrouve en fait dans l'ambivalence congénitale issue du péché originel, qu'avait fort estompé voire pour les plus saints des hommes, supprimé, la Société très-chrétienne sacrale issue de Clovis-le-Grand, oint de la Sainte-Ampoule christique à la Noël 496, onction sacrale christique et date fort exacte (n'en déplaisent aux menteurs et dilueurs de tous poils), Société acheiropoïète donc, c'est-à-dire non-faite de main d'homme et basée théocratiquement sur le droit divin (direct pour la seule France, et indirect pour toutes les autres Nations ― qui voudra approfondir cette question tellement importante, si importante que la partie de notre être social et politique la plus haute et la plus pure en chacun de nous, meurt de ne plus vivre dans une Société théocratiquement sacrale, pourra le faire en consultant mon grand Traité de la religion royale française ou le vrai visage de Clovis, qu'un lecteur a appelé "la bible" sur la question, au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/images/pdf.L/TRRFCompletDuToutAvecNDDeGra%C3%A7ayA4.pdf).
           
        L'homme moderne devient dès lors esclave de cette ambivalence que, à l'instar d'Adam, il a lui-même créée et fait vivre en lui par son péché, dans l'incapacité absolue, viscérale, métaphysique, d'en sortir de par lui-même. C'est dans cet abîme qu'il tombe en effet, pour prétendre se passer du Christ, Dieu et Homme archétypal à la fois, englobant tous les hommes, qui, seul, par la grâce divine, peut faire vivre dans l'homme le dieu du Bien qu'il a vocation unique d'être et d'aimer, aucune place n'existant et n'étant faite pour le dieu du mal, toute ambivalence étant dès lors supprimée in radice. Mais quand Adam commet le péché originel, il se rend compte qu'il est nu, n'étant plus maître de la déité de son corps qui peut le subvertir et tourner à mal, il se rend compte que le dieu du Bien qu'il peut être est désormais obligé de supporter à parité un autre sens et pouvoir de déité, celui du mal : il est devenu homme ambivalent ; avant, vivant de la grâce divine, le dieu du Bien qu'il était ne se rendait pas compte qu'il était nu, il vivait dans l'unité de la grâce divine, il n'y avait pas deux dieux en lui à se partager son être dans l'ambivalence. La Révolution, et avant elle, le cartésianisme, a fait ressurgir le problème peccamineux originel de l'homme, englouti, évanoui par la Rédemption du Christ versée dans l'Église et dans la Société très-chrétienne, cela a mis à parité dans l'homme moderne, de manière ambivalente, le dieu du Bien et le dieu du mal. Mais les mettre à parité, c'est ipso-facto annihiler, tuer le dieu du Bien dans l'homme parce que le dieu du Bien seul a droit d'y exister, et que mettre en face de lui un autre dieu est par-là même le tuer...
           
        Le pape Pie X, quand bien même, en pape moderne post-révolutionnaire, il ne comprit absolument pas que cette ambivalence anté et anti christique touchait premièrement et fondamentalement le Politique constitutionnel de son temps avant même de toucher l'homme individuel, avait cependant fort bien vu dans sa première encyclique de 1903 le caractère anté et anti christique de notre époque vivant dès lors dans l'ambivalence. Et ce n'est évidemment pas un hasard si la naissance officielle du mot prit corps dans ces années-là : l'homme moderne vivant de manière ambivalente depuis la Révolution, la conscientisation phénoménologique du concept d'ambivalence ne pouvait certes que naître, jaillir, saillir, tôt ou tard, dans son intelligence pervertie. L'ambivalence étant en effet la caractéristique principale essentielle de l'Antéchrist-personne, la naissance de ce mot nouveau dans les intelligences, dans les temps mêmes où l'homme collectif ou État se donnait à l'Antéchrist-légion pour commencer, avant de se donner en fin de parcours réprouvé à l'Antéchrist-personne, était spectaculairement symptomatique. Mais laissons le pape Pie X bien nous marquer le caractère antichrist des temps post-révolutionnaires modernes : "... En revanche, et c'est là, au dire du même Apôtre, le caractère de l'Antéchrist, l'homme, avec une témérité sans nom, a usurpé la place du Créateur, en s'élevant au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu. C'est à tel point que, impuissant à éteindre complètement en soi la notion de Dieu, il secoue cependant le joug de sa majesté et se dédie à lui-même le monde visible en guise de temple, où il prétend recevoir l'adoration de ses semblables, monstrueuse et détestable iniquité propre au temps où nous vivons et par laquelle l'homme se substitue à Dieu" (4 octobre 1903, dans la première encyclique-programme suivant son élection au Siège de Pierre, E Supremi Apostolatu).
           
        Il est bien dommage que le pape Pie X, suivant en cela la déviance gravissime des Pie VII et Léon XIII ses prédécesseurs, ne comprit pas plus qu'eux que c'était SURTOUT dans le domaine Politique constitutionnel qu'une telle perversité de pensée sévissait, depuis la Révolution...
           
ambivalence2
 
        Voilà donc, brossé à grandes lignes, pour la vérité de ce que nous sommes en train de vivre et en même temps de mourir aux jours d'annhuy : l'antéchristisation universelle de l'humanité toute entière, via le modus de l'ambivalence, de plus en plus fortement incarnée, à la fois dans la vie de l'Église et de la Papauté, dans celle de l'homme-communautaire ou État, et bien sûr dans la vie de l'homme individuel-familial.           
           
        Or, les hommes du temps de la fin ultime de toutes les fins ordonnées à l'économie particulière du Temps des nations et de Rome son centre, Temps qui de par Dieu est nôtre, ne s'en rendent absolument pas compte. Ou alors, ils font semblant de ne s'en point rendre compte, je ne sais Dieu le sait dirait saint Paul (ce n'est certes pas mon affaire de les juger, je dois, en tant que prophète, juste en faire le constat malheureusement par trop vérifié, Dieu, seul, juge, car Lui seul, sondant les reins et les cœurs, le peut faire et en a le droit). Nous nous trouvons là, en fait, il est important de le remarquer, très-exactement dans la situation morale annoncée et prédite infailliblement par Jésus-Christ Notre-Seigneur pour les temps derniers immédiatement précurseurs de son Retour glorieux ou Parousie, et qui arrive et se vérifie donc... infailliblement. Tous les signes eschatologiques sont pourtant allumés au feu rouge vif, mais les hommes de nos jours sinistres, pas plus qu'aux temps de Noé, ne s'en rendent le moins du monde compte... "Ce qui arriva aux jours de Noé arrivera aussi à l'avènement du Fils de l'homme. Car de même que, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche, et qu'ils ne surent rien, jusqu'à ce que le déluge vint et les emporta tous, ainsi en sera-t-il à l'avènement du Fils de l'homme" (Matth XXIV, 37-39).
           
        ... "Ils ne surent RIEN" : quelle prophétie pour notre époque !!
           
        L'abbé Claude Barthe est de ces hommes-là, à le lire il m'oblige à en faire le constat. De ces hommes qui ne se rendent pas compte qu'ils sont à la fin ultime de tous les temps historiques alors qu'ils y sont, ou qui point ne s'en veulent rendre compte (à l'abbé de caser la bonne coche), ce qui est quand même un peu plus grave quand on est homme de Dieu, c'est-à-dire prêtre. On le voit par exemple, en homme très-intelligent et doctrinalement édifiant, mais doctrinalement seulement, exposer merveilleusement bien la doctrine du salut sociopolitique de l'homme dans un nouvel articulet, ce qui, en soi, suscite l'admiration, mais ne nullement (vouloir ?) prendre acte, pas le moins du monde, que les papes modernes, depuis le tout premier d'entre eux à savoir Pie VII Chiaramonti, ont à son sujet jeté le froc aux orties le plus hérétiquement et scandaleusement qu'il soit possible de le faire, anéantissant, néantisant "dans l'Absolu" (Léon Bloy), cette dite doctrine du salut sociopolitique par la pratique concordataire ecclésiale-pontificale avec des sociétés politiques modernes post-révolutionnaires de soi invalides puisqu'elles ne sont pas ordonnées constitutionnellement au Bien commun, la piétinant ainsi sans vergogne aucune tel vil sanglier ravageant la Vigne du Seigneur, non seulement factuellement, de facto, mais comme ayant résonnance immédiate et non seulement médiate sur le plan théologique, de jure. Comportement pontifical moderne post-révolutionnaire qui nous met abruptement et immédiatement dans l'ambivalence anté(i)christique propre à la fin ultime des temps, et qui y soumet donc non seulement la papauté mais l'Église, car les actes pontificaux concordataires commis le sont in Persona Ecclesiæ.
           
        Ainsi, dans ce nouvel écrit La laïcité, une monstruosité du 11 septembre (cf. https://www.resnovae.fr/la-laicite-une-monstruosite/#_ftnref3), un peu une suite dans l'idée de fond, un corollaire, de Le Ralliement à l’origine du magistère pastoral de Vatican II qu'il avait écrit le 17 mai dernier, précédent article de notre abbé Barthe que j'ai commenté dans le mien du 29 mai, on voit notre écrivain intellectuellement talentueux introduire son nouvel écrit de cette façon :
           
        "Quand on évoque les atteintes législatives que les démocraties modernes font subir à la loi naturelle, on pense surtout à la morale du mariage et de la vie. Mais insérés que nous sommes dans une laïcisation perçue comme irréversible, nous oublions précisément cette atteinte en quelque sorte radicale à cette loi inscrite dans le cœur de l’homme : la laïcité de l’État. C’est principalement de ce thème, «la peste de notre époque, […] le laïcisme, ainsi qu’on l’appelle, avec ses erreurs et ses entreprises criminelles», que Pie XI traitait il y a cent ans dans l’encyclique Quas primas sur la royauté du Christ (11 décembre 1925) : elle exposait notamment comment les hommes qui gouverne[me]nt légitimement la Cité le font au nom de Jésus-Christ et qu’ils doivent se conduire comme ses représentants tout spécialement en rendant un culte public à Dieu au nom de l’État qu’ils dirigent". Sic. Fin de citation.
           
        Adresse & question brûlante à l'abbé Claude Barthe ; ― ainsi qu'à tous les faux-culs qui m'entourent circumdederunt me, de bâbord et de tribord, de poupe et de proue :
           
        Comment le pape Pie XI avait-il l'audace quasi impie, ou plutôt l'aveuglement inouï dans lequel vivent tous les papes modernes concordataires post-révolutionnaires (car Ceux que Jupiter veut perdre, il commence par leur ôter la raison, Quos vult Jupiter perdere, dementat prius), de rappeler dans une encyclique que les hommes qui gouvernent la Cité devaient obligatoirement reconnaître au for public que le Christ est la source originelle de leur pouvoir politique, avec tout ce que cela implique obligatoirement de conséquences fondamentales, très-notamment de faire rendre par l'État qu'ils gouvernent un culte public à Jésus-Christ excluant tout autre culte public, de soumettre tout le législatif étatique à la Loi d'abord naturelle puis surnaturelle infusée par le Christ, alors que, dans le même temps, il passait des concordats avec des sociétés politiques constitutionnellement laïques au sens réprouvé d'athées, ne professant aucunement et ne voulant nullement le faire, que Jésus-Christ est la source de leur pouvoir politique, voire même ouvertement anti et anté christ comme c'était le cas de l'Allemagne d'Hitler en 1933 avec laquelle ledit pape Pie XI passa concordat, c'est-à-dire leur réputant formellement validité et légitimité rien que par le fait concordataire synallagmatique, ce que j'ai rappelé dans mon précédent article du 29 mai, que, soit dit en passant, j'ai envoyé audit abbé Barthe...?
           
        Si en effet c'est un point de Foi fondamental et dirimant que les hommes qui gouvernent la Cité doivent absolument reconnaître au for public que le Christ est le fondement et la source de leur pouvoir politique, comme Pie XI le dit bellement dans Quas Primas, et ça l'est effectivement, c'est donc un tout premier devoir urgent et formel pour le pape de déclarer immédiatement illégitimes au for public les gouvernants qui refusent de souscrire au for public à cedit point de Foi fondamental et dirimant. En telle occurrence, le tout premier devoir du pape devant les enfants des hommes, avant tous les autres, est immédiatement de les excommunier solennellement, sans délai et surtout au for public, aux yeux de tous les hommes, dès qu'ils ont l'audace impie de prétendre s'ériger en pouvoir politique à la face du monde. C'est-à-dire de déclarer invalides les pouvoirs politiques qu'ils prétendent avoir, ainsi que les gouvernements qu'ils prétendent instaurer. Suivant le philosophe Louis de Bonald, l'abbé Barthe ne reconnaît-il pas qu'une société politique qui "trahirait ses devoirs essentiels en se détournant de Dieu, opérerait la désintégration de sa nature. Elle cesserait d’exister comme société politique naturelle dans la mesure où sa neutralité lui ôterait sa «volonté générale d’exister» [qui est d'exprimer le Bien commun ordonné au Christ]"...?
           
        Car laisser en place les sociétés politiques qui refusent de faire allégeance au Christ au for public sans les condamner publiquement et immédiatement, c'est par le fait même soumettre à une très-grande et on pourrait même dire invincible tentation du mal les hommes que ces gouvernants mauvais mettent indûment sous leur coupe et pouvoir sociopolitique usurpé, pour l'essentielle raison que l'homme est un "animal social", comme l'abbé Barthe dans son articulet le rappelle à bon escient et très-bien à la suite d'Aristote, et qu'il ne peut ordinairement arriver à la complétude métaphysique de son être personnel que par l'us et usage de la communauté sociale et politique, premier palier naturel généralement indispensable à l'acquis de celui surnaturel, c'est-à-dire du salut éternel, comme là aussi notre intellectuel chrétien le rappelle fort bien dans son écrit.
           
        Or, tous les papes concordataires, à commencer en précurseur par Pie VI seconde mouture dès 1796 avec le Directoire puis surtout Pie VII avec l'État français de Napoléon en 1801, tous deux gouvernements constitutionnellement athées, puis, puis, bien sûr, à leur damnée suite, les papes post-concordataires, à savoir, sans exception aucune, tous ceux du XIXème siècle et de la première moitié du XXème jusqu'à Vatican II, même les plus saints d'entre eux en leur for privé, refuseront catégoriquement de remplir devant les hommes ce devoir fondamental et primordial de leur Charge apostolique d'excommunier solennellement l'homme politique mauvais usurpant le pouvoir politique dans une Nation, basé sur la doctrine qu'avait l'audace de rappeler le pape Pie XI dans Quas Primas tout en la détruisant et l'annihilant radicalement dans son agir pontifical à la fois et en même temps (ambivalence) par son concordatisme aggravé de ralliérisme avec des sociétés politiques constitutionnellement laïques au sens d'athées. Devoir fondamental dont les papes modernes ne pouvaient aucunement se dispenser de dûment remplir, pour quelque (mauvaise) raison ou prétexte que ce soit, sans par-là même introduire toute l'Église et l'humanité derrière elle dans l'ambivalence anté(i)christique dont je parlais en début de ces lignes, c'est-à-dire de faire rentrer toute l'Église dans l'économie de la Passion, qui consiste essentiellement à être "faite péché pour notre salut" (II Cor V, 21), être dans la "si grande contradiction" (He XII, 3), sous "la puissance des ténèbres" (Lc XXII, 53), étant dès lors crucifiée à l'instar du Christ en croix, sans déclouement possible, usque ad mortem.
           
        Puisque l'abbé Barthe nous parle de Pie XI, il va être bon de mettre en montre en ce qui le concerne cette dichotomie entre le devoir formel de la Foi et son non-accomplissement radical par le pape moderne, singulièrement évidente avec lui. Comment, en effet, ce pape pouvait-il dire sans hypocrisie, en 1925 dans Quas Primas, que le laïcisme est "la peste de notre époque, […] le laïcisme, ainsi qu’on l’appelle, avec ses erreurs et ses entreprises criminelles", alors que, quelques années après, il réputait formellement, par la technique concordataire synallagmatique, la validité, et donc subséquemment la légitimité de tout acte politique tiré du fond constitutionnel, à un État et gouvernement non seulement laïc de manière neutre, mais dont la laïcité était ouvertement antichrist, donc très-rigoureusement non-ordonnée au Bien commun, comme l'était le gouvernement politique d'Hitler en 1933...? Car s'il y a différentes acceptions au mot "laïcisme", comme le note aussi notre auteur dans son articulet, certaines, neutres, étant moins virulemment opposées au christianisme, Pie XI n'était-il pas là, avec Hitler, avec le pire du pire cas possible de laïcité dans un gouvernement, la laïcité hitlérienne étant en effet carrément et ouvertement antichrist radical... ce qui aggravait singulièrement le péché concordataire pontifical de Pie XI avec Hitler...?
           
        Adresse & question brûlante à l'abbé Claude Barthe ; ― ainsi qu'à tous les faux-culs qui m'entourent circumdederunt me, de bâbord et de tribord, de poupe et de proue :
           
        Comment Pie XI osait-il doctrinalement professer que le devoir d'hommage de l'homme politique au Christ était condition théologique sine qua non de la validité de son pouvoir dans la Cité, quand dans le même temps il réputait, par la pratique concordataire synallagmatique, validité et légitimité à un gouvernement antichrist radical qui refusait constitutionnellement et publiquement de rendre cet hommage et ce devoir au Christ...?
           
        Adresse & question brûlante à l'abbé Claude Barthe ; ― ainsi qu'à tous les faux-culs qui m'entourent circumdederunt me, de bâbord et de tribord, de poupe et de proue :
             
        Comment l'abbé Barthe ose-t-il parler dans les nuages de l'Inconnaissable du "droit divin des gouvernements légitimes de la Cité" à la suite de Léon XIII dans Immortale Dei, sans prendre acte que la légitimité des gouvernements est théologiquement essentiellement fondée, selon saint Paul, sur leur ordonnancement constitutionnel au Bien commun, à la fois normé sur la loi naturelle et sur celle surnaturelle, ce que confirme saint Thomas d'Aquin, ce qui n'est le cas d'absolument aucun gouvernement actuel sur la planète, ce qui signifie qu'ils ne sont pas légitimes ni bien évidemment basés sur le droit divin, et que donc, passer concordat avec eux, acte qui répute formellement la légitimité de tout co-contractant accepté juridiquement dans l'acte concordataires et donc ipso-facto la validité de leurs pouvoirs politiques, comme les papes modernes l'ont fait et continuent sans cesse de le faire, est parfaitement hérétique et même apostat...?
           
        Adresse & question brûlante à l'abbé Claude Barthe ; ― ainsi qu'à tous les faux-culs qui m'entourent circumdederunt me, de bâbord et de tribord, de poupe et de proue :
           
        Comment notre auteur ose-t-il dire que Pie XI, dans Quas primas "exposait notamment comment les hommes qui gouverne[me]nt légitimement la Cité le font au nom de Jésus-Christ" en oubliant d'appliquer ce qu'il écrit à la situation de l'Allemagne possédée par le nazisme et Hitler ? Si les hommes qui gouvernent la Cité au nom de Jésus-Christ sont légitimes, et non point du tout les autres, comment ceux qui prétendent avoir le droit de gouverner la Cité sans que ce soit au nom de Jésus-Christ peuvent-ils être légitimes ? Comme ce fut le cas d'Hitler ? Hitler n'étant donc pas un chef légitime puisqu'il refusait de faire allégeance au Christ de son pouvoir politique, comment connoter le concordat diplomatique solennel passé avec Hitler par l'Église le 20 juillet 1933, qui, comme tous les concordats, réputait formellement validité et légitimité à tout co-contractant accepté dans l'acte concordataire, donc à Hitler, à cause de sa structure juridique synallagmatique, autrement que par la note formelle d'hérésie et d'apostasie quant aux Mœurs dans la matière suréminente du Politique constitutionnel...?
           
        Adresse & question brûlante à l'abbé Claude Barthe ; ― ainsi qu'à tous les faux-culs qui m'entourent circumdederunt me, de bâbord et de tribord, de poupe et de proue :
           
        À quoi sert-il de dire, résumant fidèlement Quas Primas comme le fait l'abbé Barthe : "De ce fait, ceux qui gouvernent légitimement les peuples, et dont l’autorité découle ainsi de celle du Christ Homme-Dieu et Rédempteur, sont revêtus d’un caractère christique qui fait prendre son plein sens au droit divin de tout gouvernant, cette dignité ennoblissant en retour les devoirs des gouvernés", si le même pape qui professait cette doctrine bien catholique dans Quas Primas la renversait sataniquement dans la même fourchette de temps et d'époque, en réputant légitime, par la technique concordataire synallagmatique, le gouvernement nazi d'Hitler, lequel était tout ce qu'on veut sauf gouvernant légitime "dont l'autorité découlait ainsi de celle du Christ Homme-Dieu et Rédempteur, scellé surnaturellement dans le droit divin", tout ce qu'on veut sauf "revêtu d'un caractère christique"...?
           
        Adresse & question brûlante à l'abbé Claude Barthe ; ― ainsi qu'à tous les faux-culs qui m'entourent circumdederunt me, de bâbord et de tribord, de poupe et de proue :
           
        À quoi sert le prêchi-prêcha de Quas Primas de Pie XI et autre Immortale Dei ou Libertas Præstantissimum de Léon XIII, dans lesquelles encycliques ces papes nous disent formidablement qu'une société politique légitime est celle qui reconnaît et professe le Christ comme source du pouvoir politique, si, dans le concret et le réel, les mêmes papes non seulement ne dénoncent pas publiquement, urbi et orbi, l'illégitimité de principe des sociétés politiques post-révolutionnaires constitutionnellement athées puisqu'elles ne reconnaissent aucunement l'origine christique et divine du pouvoir politique, mais bien pire, leur réputent au contraire formellement validité et légitimité en passant concordat avec elles...? À quoi cela sert-il, en effet, sinon à transmuer la fonction pontificale suprême et l'Église avec elle (car ces maudits actes concordataires modernes sont faits in Persona Ecclesiae, le pape ne les fait pas en tant que docteur privé), par le modus de l'ambivalence, en l'Antéchrist-légion avant que celui-ci n'accouche de l'Antéchrist-personne, dans les douleurs de l'enfantement de TOUTE l'humanité sacrifiée à cette fin maudite (moralement et/ou physiquement)...?
 
 
PHOTO LUI MÊME
Franz Jägerstätter (1909-1943)
           
        Lorsque j'ai étudié de près le très-beau cas du martyr Franz Jägerstätter (1907-1943) il y a cinq ans (... déjà ! Dieu !, comme la vie passe vite !, et comme il faut se hâter de faire ce qu'on a de par Dieu à y faire !), lequel a donné sa vie pour refuser de professer validité au pouvoir nazi et légitimité à Hitler, j'ai noté, fort édifié et genou en terre, qu'il a fait tout seul et contre l'Église, avec un bagage culturel et intellectuel des plus rudimentaires (il n'avait que le certificat d'études primaires !), ce que l'Église Universelle, si scolastiquement et thomistement savante, avait le devoir de faire et que point elle n'a fait : excommunier solennellement Hitler et surtout déclarer publiquement invalide, urbi et orbi, le pouvoir politique qu'il prétendait avoir. C'est ce que Franz a glorieusement fait en effet, quant à lui et à son humble place de soldat du simple rang convoqué en 1943 pour l'actif lorsque, à la première présentation des armes lors de son incorporation, il refusa publiquement de faire le "Heil Hitler !" et déclara son refus de servir l'armée du IIIème Reich nazi. Mis de suite en prison, son procès s'ouvrit alors et s'ensuivit rapidement sa condamnation à mort.     
           
        Mais pour qu'on puisse bien saisir et comprendre à quel point la déviance hétérodoxe des papes modernes est gravissime, en acceptant de passer hérétiquement concordat avec des sociétés politiques constitutionnellement laïques au sens d'athées et n'étant nullement ordonnées à la poursuite du Bien commun, rien moins, donc, que légitimes, rien moins, donc, que basées sur le droit divin, je cite maintenant quelques passages de mon article sur ce martyr allemand donnant héroïquement et généreusement sa vie pour défendre les Mœurs sur le chapitre suréminent du Politique constitutionnel... quand l'Église moderne, dans le même temps, les prostituait sans vergogne, cesdites Mœurs, méritant on ne peut mieux l'appellation apocalyptique de grande Prostituée de Babylone (cf. https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/face-a-l-eglise-romaine-concordatairement-prostituee-au-iiieme-reich-d-adolf-hitler-un-heros-discret?Itemid=1) :
           
        "Pour le dire dès ici, si Pie XI puis Pie XII n'avaient pas mis en œuvre avec le régime nazi jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la fin de la guerre en 1945, cette doctrine hérétique-apostate héritée de Pie VII, en passant concordat avec lui en 1933 et puis, beaucoup plus grave encore, en ne dénonçant nullement ce concordat lorsque Pie XI prit conscience de la barbarie et du caractère intrinsèquement pervers de l'idéologie nazi, c'est-à-dire en 1937 lorsqu'il fit paraître l'encyclique Mit Brennender Sorge, cela aurait épargné au monde entier rien moins que la seconde guerre mondiale, avec ses millions de morts et ses souffrances indicibles et infernales, singulièrement du côté juif... Il est trop facile de comprendre que dénoncer officiellement le concordat de 1933 avec le régime nazi en 1937, lorsque Mit Brennender Sorge parut, alliant l'acte politique à la parole doctrinale, s'appuyant sur ce qu'il avait lui-même dit en 1925, pape Pie XI, dans Quas Primas, à savoir essentiellement qu'un gouvernement ne saurait être légitime s'il refuse de baser son pouvoir politique sur le Christ, et donc accuser le gouvernement hitlérien d'être illégitime, cela aurait immédiatement délié le catholique allemand du devoir d'obéissance et d'allégeance au gouvernement nazi. Du coup, tous les catholiques allemands auraient fait ce qu'a fait seul, en héros solitaire contre l'Église, Franz Jägerstätter, à savoir refuser de servir dans l'armée nazi, et Hitler se serait alors retrouvé avec une massive défection de bien plus d'un soldat sur deux en 1939, lorsqu'il décida de lancer sa guerre.  
           
        "En effet, il y avait certes seulement 20 millions de catholiques pour une Allemagne de 65 millions d'habitants en 1937, c'est-à-dire un peu moins d'un soldat catholique sur trois, mais le quota augmente de beaucoup et tutoie presque la moitié si l'on se place dans l'empire Grand-Allemand, agrandi de populations à très-grande majorité catholique : «Un recensement effectué en mai 1939, six ans après le début de l'ère nazie et après l'annexion de l'Autriche, principalement catholique, et de la Tchécoslovaquie, principalement catholique, indique que 54 % se considéraient protestants, 40 % comme catholiques» (Religions sous le troisième Reich, Wikipedia). De plus, ... et quel plus !, si les catholiques, suivant le pape dénonçant en 1937 le concordat de 1933 pour cause d'illégitimité du gouvernement hitlérien refusant de baser son pouvoir politique sur le Christ, avaient excommunié politiquement Hitler, refusant de servir dans ses armées, il est plus que probable qu'une grande majorité de protestants les auraient suivi sur cela, car la dénonciation du concordat par le pape aurait été faite sur des motivations chrétiennes, que donc partageaient les protestants, et non pas exclusivement catholiques ("Peu à peu, les limites du devoir d'obéissance à l'État sont devenues plus claires pour certains pasteurs, qui ont refusé de servir la dictature, et se sont engagés au nom des principes chrétiens dans la voie de la résistance politique et morale" ― La Résistance allemande au nazisme, 1939-1945, Delphine Bris & Jean-Marc Dubois). Cela signifie qu'Hitler se serait alors retrouvé... cul nu dans une flaque d'eau glacée, avec à peine un soldat sur quatre ou cinq voire beaucoup moins. Il lui était dès lors évidemment impossible de lancer sa guerre en 1939. Malheureusement, Mit Brennender Sorge ne fut qu'un coup d'épée dans l'eau, ce ne fut, de volonté pontificale hérétique-apostate hélas très-délibérée, qu'une parole évanouie et non épanouie, autant en emporte le vent, certes doctrinalement magnifique comme les propos que nous débite l'abbé Barthe dans son articulet, mais sans consistance d'aucune sorte parce qu'émasculée de l'acte politique correspondant qui aurait donné agir et vie politiques à cette parole (dénonciation officielle du concordat, basée sur une déclaration d'illégitimité du gouvernement hitlérien, elle-même doctrinalement appuyée sur Quas Primas).
           
        "Avec bien plus d'un soldat sur deux manquant à l'appel si les protestants s'étaient joints aux catholiques, ce qui est extrêmement probable, il aurait été totalement impossible à Hitler de commencer sa guerre en 1939.  
           
        "Dès lors, l'on voit donc la gravité incalculable de conséquences de la faute pontificale de Pie XI et de Pacelli son secrétaire d'État qu'il avait institué plénipotentiaire pour le concordat allemand, d'avoir refusé de dénoncer le concordat de 1933 en déclarant l'illégitimité du gouvernement hitlérien, lorsqu'ils condamnèrent seulement dans les nuages l'idéologie nazi dans Mit Brennender Sorge en 1937. Faute qui prend source dans l'hérésie-apostasie d'avoir absolutisé le nulla potestas nisi a Deo paulinien (Rom XIII, 1) pour tout gouvernement humainement constitué, établi, comme a osé le professer le pape Pie VI le 5 juillet 1796 dans Pastoralis Sollicitudo, et donc de vouloir considérer comme valide et légitime TOUT gouvernement, y compris ceux constitutionnellement athées, quoiqu'ils soient et quoiqu'ils fassent, faute que ni Pie XI ni le cardinal Pacelli ne voulurent voir, obnubilés et véritablement possédés, au sens le plus diabolique du terme, de leur gnose politique constitutionnelle héritée de Pie VII en passant par Léon XIII. Ce que, l'œil diaboliquement fixé sur leur chimère, le pape Pie XI et son cardinal secrétaire d'État ne virent pas, même en 1937, fut pourtant dénoncé par quelques évêques allemands clairvoyants dès 1933, «... tels le cardinal Schulte et l'évêque Preysing, [qui] critiquèrent ce concordat, estimant qu'il serait préférable de condamner le gouvernement nazi, au lieu de pactiser avec lui» (La résistance allemande au nazisme, Wikipedia).
           
        "En fait, Dieu a suscité un «héros discret», notre admirable Franz Jägerstätter, pour faire ce que l'Église romaine (et derrière et avec elle, tous les catholiques allemands), aurait dû faire si elle avait fait son devoir en dénonçant au plus tard en 1937 le concordat de 1933 qu'elle n'aurait d'ailleurs jamais dû signer avec les nazis, ceci étant déjà une faute gravissime en soi : refuser toute allégeance au gouvernement nazi d'Hitler, et donc, pour les catholiques allemands, refuser d'incorporer l'armée nazi, refuser de rentrer dans la guerre. Si l'Église romaine avait rempli son devoir de dénoncer le concordat nazi au plus tard en 1937, la seconde guerre mondiale n'aurait pas eu lieu, la puissance de l'armée nazi étant réduite à peau de chagrin sans les catholiques allemands l'incorporant augmentés certainement d'un très-grand nombre de protestants. C'est aussi simple que ça. 
           
        "L'Église romaine, par son concordatisme absolutiste hérétique-apostat avec des pouvoirs politiques constitutionnellement athées, est donc la grande responsable, la grande coupable, de la seconde guerre mondiale"
 
        (fin de citation).
 
 
GrandeProstituéeDeBabylone2
L'Ange faisant voir à saint Jean la Grande-Prostituée de Babylone,
qui s'avère être l'Église moderne post-révolutionnaire,
pas seulement post-conciliaire mais surtout post-concordataire
       
        Mais, après avoir dit l'essentiel, le fondamental de mon nouvel article, je veux continuer à éplucher un peu celui de l'abbé Claude Barthe.
           
        Il affine encore la doctrine orthodoxe et bien catholique du Politique constitutionnel en apportant ces précisions doctrinalement fort intéressantes, fort édifiantes, dans son premier chapitre intitulé La chrétienté, ou la politique éclairée par la christologie : "Affirmer que la politique doit être morale est trop peu dire. En réalité, selon les Grecs et spécialement Aristote, la politique englobe la morale, qui en est un canton. En effet, par sa nature de membre de la polis, l’homme ne peut déployer une vie moralement droite, selon la raison, que comme membre de cette société globale, qu’on dira aujourd’hui étatique, détenant seule tout ce qui est nécessaire à l’accomplissement de son humanité. Le «bien vivre», le vivre bien, qui est la fin propre, le bien commun, que cette société a pour fin d’assurer, est atteinte par les règles et lois que ses magistrats promulguent pour guider et protéger les citoyens dans tous les ordres de l’existence en mesurant leurs actions au critère de la loi de nature inscrite par Dieu dans le cœur de tout homme : leur rôle est de conduire, on pourrait même dire d’éduquer, leurs sujets par leurs lois en punissant le mal et en récompensant le bien (1 P 2, 13-14 et Rm 13, 4-5)".
           
        Amen ! C'est vraiment formidablement bien dit, vraiment très-édifiant. En tant que catholique, on ne peut que fort goûter cette description du Politique où le gouvernant légitime est décrit, à juste titre, comme "l'évêque du dehors". Mais de dire que l'Ordre moral est inclus en son entier d'origine divine dans le Politique, grande et libératrice vérité qui présuppose la Société très-chrétienne sacrale acheiropoïète sinon rien, ni pastis ni Le Pen, ne fait que souligner encore plus, ce que derechef ne dit toujours pas l'abbé Barthe (le vrai c'est qu'il n'y pense même pas, je crois même qu'il est tout simplement incapable d'y penser), l'inouïe gravité de la faute pontificale moderne post-révolutionnaire de concordatiser avec des sociétés politiques... qui n'incluent pas la morale, qui, au vrai, loin de l'inclure, font bien pire, la rejettent en bloc explicitement dans leurs constitutions post-révolutionnaires, et donc rejettent Dieu derrière, mettant au contraire tout leur vouloir mauvais dans l'anti-morale, parce qu'elles sont constitutionnellement athées et basées sur les faux et mensongers "droits de l'homme". Toutes les sociétés démocratiques actuelles, en effet, rejettent la morale en tant que telle, digne de ce nom, c'est-à-dire normée à la fois sur les lois naturelles et celles surnaturelles, loin de l'intégrer constitutionnellement, et secondement de la servir, aux antipodes d'être une "politique englob[ant] la morale, qui en [serai]t un canton". D'où la gravissime faute, quand on s'appelle l'Épouse du Christ, de copuler concordatairement avec elles...
           
        Rien ne démontre mieux d'une manière lapidaire ce rejet par principe de la morale par les sociétés politiques post-révolutionnaires modernes que l’abominable commentaire de l’ex-président Jacques Chirac contre ceux qui s'enchaînaient aux billots des avortoirs pour empêcher les avortements, lors des édifiantes manifestations anti-avortements du docteur Dor en France il y a bien des années à présent : "Il y a danger, dans ces manifestations, à ce que la loi morale prévaut sur la loi légale", osa-t-il dire. C'était carrément dire que la Politique constitutionnelle des sociétés démocratiques post-révolutionnaires modernes n'inclue pas la morale, la rejette en corps tout entier. Or, en déclarant cela, Chirac ne faisait qu’assumer sa fonction de Gardien des "droits de l’homme" républicains, fondements, bases de toute société politique moderne post-révolutionnaire, lesquels, quand ils se trouvent en contradiction avec les droits de Dieu et ceux de l’homme naturel, doivent prédominer sur eux et les supprimer : c’est pourquoi l’on dit qu’il s’agit des "droits de l’homme" CONTRE Dieu, et non pas seulement sans Dieu, neutres en soi, parce qu’ils ne s’effacent nullement, ne cèdent nullement la place, lorsqu’ils sont mis en présence de ceux de Dieu et de l’homme naturel. Nous sommes là en pleine inversion satanique où la morale est radicalement effacée de la vie sociopolitique et communautaire des hommes alors que précisément, l'abbé Barthe le rappelle bien à la suite de la doctrine catholique, le premier rôle du Politique est d'en être humble et attentionné serviteur sans faille et fils aimant affectionné.
           
        Mais le problème, c'est que les papes modernes se prostituent concordatairement et doctrinalement à cette perversion métapolitique de l'homme moderne. Suivant au plus près la perversion idéologique révolutionnaire, ils ne nous parlent plus que de la dignité ontologique de l'homme qui s'adéquate avec ce que Chirac appelait la "loi légale" (cf. par exemple le document magistériel Dignitas infinita du 2 avril 2024, où il n'est plus question que de dignité ontologique de l'homme, telle que la Liberté religieuse de Vatican II en a tracé les contours, et ma dénonciation dudit au lien suivant : https://www.eglise-la-crise.fr/index.php/fr/component/joomblog/post/dignitas-infinita-un-document-magist-riel-bien-catholique-sur-la-dignit-humaine-?Itemid=1)...
 
 
parolin pm 01 ParolinBayrou
Parolin et Bayrou, très-chaleureusement cul & chemise, à l'hôtel Matignon, le 15 janvier 2025.
L'un, comme cardinal secrétaire d'État, représente l'Église-Épouse du Christ ;
l'autre, comme premier ministre de la République française, représente
une société politique athée en son fondement constitutionnel majeur...
(Cherchez où est l'erreur)
― Si vous êtes faux-cul, ça va être drôlement difficile pour vous ; 
si vous êtes catholique, ça va vous sauter aux yeux...
           
        Je vois l'abbé Barthe dénoncer dans un autre endroit de son articulet l'hétérodoxie du système politique inventé par Jacques Maritain dernière mouture, celui de L'humanisme intégral. Maritain voulait en effet que désormais "on établirait une chrétienté naturelle avec tous les hommes de bonne volonté, en se contentant du respect de la loi naturelle, mais d’une loi naturelle amputée de l’obligation pour l’État – qui resterait une démocratie pluraliste (liberté religieuse) – de rendre un culte à Dieu". Oui da, certes, l'accusation est fondée, mais ce que l'abbé Barthe ne comprend pas, c'est que Maritain ne faisait là rien d'autre que théoriser la nouvelle doctrine et situation métapolitiques mises en place à partir de Pie VII, et même du Pie VI de Pastoralis Sollicitudo de 1796, par tous les papes modernes depuis plus d'un siècle et sans en excepter aucun, qui consistait à concordatiser avec n'importe quelle société politique, quelle que soit sa constitution, chrétienne ou pas ou même explicitement antichrétienne, et donc à initier virtuellement parmi les enfants des hommes, ébaucher dans leurs esprits, une société pluraliste devant accoucher in fine de la Liberté religieuse. Facile de comprendre que si je répute la validité à toute société politique, celles qui professent l'origine divino-christique du pouvoir politique comme celles qui ne la professent pas, il n'est dès lors plus nécessaire ni obligatoire d'exiger dans la société un pouvoir politique qui a le devoir formel de professer cette dite origine divino-christique de sondit pouvoir, et dès lors, on est tout-de-suite les pieds dans la société... pluraliste. Maritain ne fit donc en fait rien d'autre que mettre en ordre philosophique la perversion concordatiste des papes modernes en matière politique constitutionnelle, rien de plus, une perversion radicale qui renverse tohu-bohu complètement la doctrine catholique basée sur saint Paul, commentée plus tard par saint Thomas d'Aquin, et que rappelle l'abbé Barthe dans son articulet, quant au criterium de validité des sociétés politiques, lequel n'est applicable qu'aux sociétés qui professent l'origine divino-christique du pouvoir politique et le subséquent devoir formel d'y faire hommage au for public.
           
        Si, depuis le Concordat de 1801 qui initie la nouvelle formule métapolitique hétérodoxe pour une Nation, la France (première d'entr'icelles toutes, clef de voûte théologique de toutes les autres Nations), les papes, par la technique concordataire, réputent validité et légitimité à toute société politique quelle qu'elle soit, qu'elle soit chrétienne ou non, ils effacent donc par-là même et eux-mêmes la nécessité théologique de mettre au fronton du for public l'explicitation de l'origine divino-christique du pouvoir politique et l'obligation pour l'État d'en faire profession au for public. Nous étions donc là, bel et bien, ou plutôt fort mal, d'ores et déjà à partir de 1801, dans une praxis en matière politique constitutionnelle... pluraliste à dia, à la diable, qui exigeait tôt ou tard d'être théorisée et philosophée en bonne et dûe forme. Il fallait bien, évidemment, c'est en effet tout simplement de l'ordre de l'évidence, un philosophe pour élaborer un nouveau système politique universel en adéquation avec la nouvelle doctrine latitudinariste en matière politique constitutionnelle des papes modernes, et ce fut donc Maritain qui s'y colla le premier (d'autres épigones sont venus par la suite pour peaufiner la nouvelle doctrine, que j'ai appelée dans mon Traité de la religion royale française : la gnose chrétienne-laïque, tel le futur cardinal de Paul VI, Charles Journet, ce qu'il fit entre autres dans Exigences chrétiennes en Politique paru en 1945 au sortir de la seconde guerre mondiale, ouvrage qui était une recension d'articles qu'il avait écrits durant toute la guerre sur le sujet).
           
        L'étape suivante de la mise en forme philosophique de la nouvelle doctrine des papes modernes en matière Politique constitutionnelle (qu'on peut appeler maritainisme seconde mouture si ça caresse et fait plaisir), bien vue par notre abbé Barthe, c'est évidemment la très-hétérodoxe Liberté religieuse de Vatican II, que notre auteur veut voir une suite de l'hétérodoxie maritainienne... mais oui, pourquoi pas, bien sûr ?, à condition d'avoir l'honnêteté de ne pas oublier de sourcer elle-même ladite hétérodoxie maritainienne... à la doctrine perverse des papes modernes s'autorisant à concordatiser avec n'importe quelle société politique, chrétienne ou pas ou même ouvertement antichrétienne, ce qui est, par-là même, poser le principe d'une société pluraliste, peu importe par ailleurs qu'elle soit de forme démocratique ou non. Et depuis, ce nouveau concept parfaitement hérétique et même apostat de la Liberté religieuse, qui ne fut vraiment virilement attaqué et catholiquement mis au pilori que par Mgr Marcel Lefebvre dès les assises du concile, dont il n'est pas inutile de rappeler qu'elles furent très-conflictuelles sur le sujet, puis ensuite dans sa célèbre plaquette de 1976, J'accuse le Concile !, honneur et grand hommage à lui sur cela, s'installe tellement dans les âmes de nos contemporains, surtout quand ils sont clercs ou grand'clercs du Seigneur, qu'elle est désormais pratiquement considérée rien moins que comme un... dogme, au même titre que la Divinité du Christ, tellement elle est en adéquation maudite avec les mœurs antéchristisés et dégénérés contemporaines, qu'elle épouse d'une manière on ne peut plus parfaitement (et monstrueusement) copulatoire.
           
        Ainsi donc, pour conclure ce point fort important, l'abbé Barthe ne doit épingler le maritainisme seconde mouture, celui de L'humanisme intégral, qu'en en frappant la faute et coulpe premières sur la poitrine de tous les papes modernes à partir de Pie VII, s'il veut honnêtement vivre dans la vérité vraie en vérité et la bonne logique des choses qu'il analyse, très-notamment lorsqu'il en vient à la Liberté religieuse et ses suites magistérielles. Comme par exemple, lorsqu'il dénonce à juste titre "la Note doctrinale sur certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi du 24 novembre 2002, [laquelle] présente la non-confessionnalité de l’État comme une évidence : «La promotion en conscience du bien commun de la société politique n’a rien à voir avec le “confessionnalisme” ou l’intolérance religieuse» (n. 6). Cependant, dit la Note, cette société politique doit respecter la morale : «Pour la doctrine morale catholique, la laïcité, comprise comme autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse et ecclésiastique – mais pas par rapport à la sphère morale – est une valeur acquise et reconnue par l’Église, et elle appartient au patrimoine de civilisation déjà atteint»".   
           
        La laïcité de l'État, et donc sa subséquence théologique, la Liberté religieuse, comprise comme "valeur acquise et reconnue par l'Église, [appartenant] au patrimoine de civilisation déjà atteint"... ô abomination de la désolation dans le Lieu-Saint qu'un tel propos formidablement impie !!! Si le rédacteur de cette diabolique phrase avait compris ce qu'il écrivait, et il faut espérer pour le salut de son âme que non, il aurait saisi qu'en langue catholique cela signifie que nous sommes là, déjà, dans le règne de l'Antéchrist-personne au niveau des idées et des croyances... En tous cas, il revient à l'abbé Barthe de bien saisir que si Maritain seconde mouture est hétérodoxe, et les tradis primaires et bornés, médisants, ne manquèrent pas de le charger solitairement sur cela en bouc émissaire, toute la faute première en revient aux papes modernes et à leur hérétique pratique concordataire avec des sociétés politiques constitutionnellement athées (je crois qu'on pourrait d'ailleurs sûrement faire le même raisonnement avec Félicité de Lamennais ou Marc Sangnier, les fautes doctrinales et philosophiques que ceux-ci commirent en matière politique constitutionnelle étant certainement beaucoup plus sur la tête des papes modernes depuis Pie VII que sur la leur, qui ne firent, simples membres du corps, qu'être corrompus par la tête du corps ; avouons sincèrement qu'il ne serait pas bien difficile, en effet, de montrer les nombreuses passerelles du libéralisme condamné par Grégoire XVI, qui se synthétisait dans la formule une Église libre dans un État libre, avec le concept de l'État pluraliste auquel a abouti la perversion concordataire pontificale moderne en matière Politique constitutionnelle...!!).
 
GrandeProstituéeDeBabylone3
"La femme que tu as vue, c'est la grande ville,
qui a la royauté sur les rois de la terre" (Apoc XVII, 18)
       
        Autre "petite" chose dans ledit articulet qui, décidément, accumule indécemment les non-sens et les palinodies, ad nauseam. L'abbé Barthe cite Pie XII qui soit disant aurait posé le "bon" sens à retenir catholiquement du terme "laïc" appliqué à la chose étatique, sens que ledit pape Pie XII, très-concordataire et très-"chrétien-laïc" compris dans le sens maritainien hétérodoxe de l'humanisme intégral (ses scandaleux Messages de Noël de toute la période de guerre 1939-45 le prouvent et démontrent suréminemment, je les ai analysés et fort commentés dans mon susdit Traité de la religion royale française, etc., auquel on pourra se reporter), aurait ainsi professé : "Lorsque Pie XII avait tenté une récupération risquée du terme «laïcité» justement dans le sens de distinction du religieux et du politique, il avait pris soin de rappeler dans le même temps qu’il s’agissait d’une «laïcité» qui impliquait l’union nécessaire de l’Église et de l’État : «Comme si une si légitime et saine laïcité de l’État n’était pas un des principes de la doctrine catholique ; comme si ce n’était pas une tradition de l’Église, de s’efforcer continuellement à maintenir distincts, mais aussi toujours unis, selon les justes principes, les deux Pouvoirs» (Discours du 23 mars 1958)".
           
        Or, il a manqué à l'abbé Barthe de comprendre que la première phrase du pape Pie XII est parfaitement hérétique. Théologiquement rigoureusement impossible en effet, premièrement, comme ce pape pré-Paul VI très-"chrétien-laïc" a l'audace de l'affirmer, de supposer catholiquement qu'il puisse exister une prétendue si légitime et non moins prétendue saine laïcité de l'État, car tout État qui existe, c'est-à-dire qui est à la fois, et valide et si légitime et sain, a, l'abbé Barthe l'a pourtant tout juste rappelé en citant Quas Primas de Pie XI, le devoir formel de rendre un culte public à Jésus-Christ, de L'y inscrire dans sa constitution et de soumettre à sa divine Loi toutes les lois qu'il promulguera tant qu'il existera, ce qui, par définition sémantique même, est tout simplement, à moins de s'avilir et de se rabattre à tricher fondamentalement avec le sens obvie des mots qu'on emploie, radicalement antinomique avec le terme... "laïc". Nos concordataires modernes, à commencer par les papes, sont donc rendus à un point de folie tel qu'ils ne se rendent même plus compte de leurs contradictions les plus flagrantes, les plus évidentes, illustrant on ne peut mieux que Ceux que Jupiter veut perdre, il commence par leur ôter la raison.
           
        Et secondement, car c'est loin d'être tout, il est théologiquement rigoureusement impossible de supposer que l'Église puisse s'unir avec un État laïc, loin que ce soit, comme ose le dire très-blasphématoirement le pape Pie XII, "un des principes de la doctrine catholique" (... blasphème affirmé en outre avec une passion enthousiastique vibrante, dont était coutumier ledit Pie XII...). Car en effet, une Société basée sur le droit divin, comme l'est suréminemment l'Église-Épouse du Christ, ne peut pas s'unir avec une société humaine qui n'y est pas basée, il y a là impossibilité théologique radicale et formelle. La Société de l'Église catholique dont le fondement est de droit divin ne peut théologiquement s'unir qu'avec des sociétés politiques elles-mêmes basées sur le droit divin, ce que ne peuvent pas être, en tout état de cause, des sociétés politiques laïques.
           
        Lorsque j'ai rédigé mon J'accuse le Concordat ! en 2008, je citais un auteur du XIXème siècle, pourtant passablement pro-concordataire, qui définissait ainsi ce qu'est un concordat, entendu catholiquement parlant : "Voici, par exemple, comment G. Desjardins exposait cette première grande et fondamentale règle, incroyablement «oubliée» par le pape Pie VII et tous ses successeurs qui le suivront jusqu’à nos jours sur le Siège de Pierre, y compris les plus saints, dans une étude fouillée et concordatairement consciencieuse parue dans la Revue Catholique des Institutions et du Droit, au cours des années 1884-1885, c’est-à-dire dans le contexte politico-religieux fort tendu et conflictuel qui voyait la montée des sectaires en France : «§ 1. ― En style ecclésiastique, on appelle concordat une convention relative aux intérêts spirituels d’ordre public, conclue entre le souverain Pontife, d’une part ; de l’autre, avec une nation catholique, représentée par ses chefs spirituels ou temporels. Cette convention prend, le plus souvent, la forme d’un traité international» (Le concordat – Étude théologique, historique et canonique, G. Desjardins, p. 1" (J'accuse le Concordat !, pp. 20-21). De quelque manière qu'on l'entende, l'union de l'Église avec un État laïc non-constitutionnellement fondé sur le droit divin ne peut donc point être, comme l'affirme hérétiquement le pape Pie XII, "une tradition de l’Église", c'est un vrai blasphème lancé à la Face de Dieu que de le dire. Et ce n'est pas à l'honneur de l'abbé Claude Barthe de ne pas l'avoir remarqué.
           
        Mais, mais... aux toutes dernières nouvelles de la criée à la fraîche, Léon XIV vient de recevoir hier, lundi 29 septembre, "les membres du «Groupe de travail sur le dialogue interculturel et interreligieux» du Parlement européen" (cf. https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2025-09/institution-europeenne-politque-dialogue-interculturel-religion.html?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=NewsletterVN-FR). Que leur a-t-il dit ? Entre autres et fondamentalement ce que Pie XII, en substance, a dit en 1958 : "Les institutions européennes ont besoin de personnes qui sachent vivre une laïcité saine, c'est-à-dire un style de pensée et d'action qui «affirme la valeur de la religion tout en préservant la distinction –ni séparation ni confusion– par rapport au domaine politique». Et les personnalités qui ont donné un «bon témoignage» en ce sens ne manquent pas : Robert Schuman, Konrad Adenauer et Alcide De Gasperi". No comment. Rappelons que François s'était aussi fendu du même prêchi-prêcha de prétendue "saine laïcité" dans le cadre des sociétés politiques post-révolutionnaires actuelles toutes constitutionnellement athées, tout-à-fait digne de la grande Prostituée de Babylone, dans son voyage en Corse le 15 décembre 2024...
 
 
GrandeProstituéeDeBabylone1
"Et je vis cette femme, ivre du sang des saints, et du sang des martyrs de Jésus. (...)
"Les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise" (Apoc XVII, 6 & 9)
           
        ... J'en terminerai là, car il n'y a plus rien à dire, j'ai la gorge sèche. Nous sommes vraiment dans l'abomination de la désolation dans le Lieu-Saint, lequel Lieu-Saint est à la fois l'Église, la Société et les âmes individuelles, et ce, par tous les côtés, de bâbord, de tribord, de poupe et de proue.
           
        Il n'y a cependant point à désespérer, car la gloire et la joie spirituelles sont toujours dans l'âme de Jésus-Christ crucifié, vivant et mourant à la fois sa Passion, même et surtout quand Son âme est dans la désespérance et la tristesse mortelles ("Mon âme est triste jusqu'à la mort" ― Matth XXVI, 38 ; Mc XIV, 34). Car c'est précisément par l'économie de la Passion que le Christ est parfaitement et réellement glorifié ("Maintenant [quand sa Passion commençait avec la trahison de Judas], le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en Lui. Si Dieu a été glorifié en Lui, Dieu Le glorifiera aussi en Lui-même ; et c'est bientôt qu'Il Le glorifiera" ― Jn XIII, 31-33). Si donc nous sommes les disciples du Maître, la même destinée nous est promise : précisément par la Passion que nous endurons dans nors jours terrestres surtout par l'Église, nous sommes par-là même glorifiés et remplis de joie surnaturelle... quand bien même notre âme sensible en souffre.
           
        Jonas lui-même, le saint prophète vétérotestamentaire que le Saint-Esprit m'a choisi comme guide spirituel pour rédiger cet article, est loin de désespérer, alors même qu'il est dans le ventre du grand poisson durant "trois jours et trois nuits" qui font évidente allusion, eschatologiquement, à la pire détresse que peut endurer un être humain, sa kénose complète, et c'est aussi le temps imparti à la Passion du Christ ("Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, ainsi le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le cœur de la terre" ― Matth XII, 40), ainsi qu'à la toute-fin des temps pour l'humanité entière lors du Déluge de feu, populairement appelé "les trois jours de ténèbres", décrits ainsi par bien des mystiques authentiques. Mais lisons Jonas, et goûtons avec force pour la faire nôtre sa vertu d'Espérance invincible, qu'il puise en Dieu, alors qu'il vit la pire déréliction dans son âme et dans son corps, sa vertu nous prémunira de toute tentation de désespoir dans ce qui est aussi notre déréliction spirituelle et ecclésiale :
           
        "J'ai crié au Seigneur dans ma tribulation, et Il m'a exaucé ; du sein de l'enfer j'ai crié, et Vous avez entendu ma voix.
           
        "Vous m'avez jeté dans l'abîme, au cœur de la mer, et les courants m'ont entouré ; toutes Vos vagues et tous Vos flots ont passé sur moi.
           
        "Et j'ai dit : Je suis rejeté de devant Vos yeux ; néanmoins je verrai encore Votre temple saint.
           
        "Les eaux m'ont entouré jusqu'à m'ôter la vie ; l'abîme m'a enveloppé, la mer a couvert ma tête.
           
        "Je suis descendu jusqu'aux racines des montagnes, les verrous de la terre m'ont enfermé à jamais ; et pourtant Vous préserverez ma vie de la corruption, Seigneur mon Dieu.
 
        "Quand mon âme était dans l'angoisse au dedans de moi, je me suis souvenu du Seigneur, pour que ma prière monte vers Vous, jusqu'à Votre temple saint" (Jon II, 3-8).
           
        Il serait vraiment déplacé et inconséquent de finir mon article par un trait d'humour, comme j'ai accoutumée de le faire, je n'en ai d'ailleurs nulle intention ni envie et le sujet de mon article ne le permet point du tout.
           
        J'ai fait remarquer, en commençant ces lignes, que l'abbé Claude Barthe est de ces hommes qui ne prennent nullement conscience qu'ils sont à la fin des temps, cependant qu'il la vit et la meurt à la fois comme tous ceux qui sont sur terre actuellement. Il n'est évidemment pas le seul, est-il besoin de le dire, et je n'ai pas eu l'intention, dans ce présent article, d'en faire un bouc émissaire. Son articulet a seulement été pour moi l'occasion et le larron pour prendre à la gorge le péché de l'Église et de l'humanité contemporaines toute entière, à la fois inspiré et forcé par le Saint-Esprit, après sa lecture, à le faire.
           
        Cette sorte d'apostasie est en effet le lot commun de tous les hommes de notre génération, en ce compris et même surtout lorsqu'ils sont prêtres. Mais cela ne signifie pas forcément qu'ils soient réprouvés du Seigneur puisque ce fut le cas de tous les Apôtres, surtout de saint Pierre. Lorsque Jésus, à maintes reprises, leur annonce sa Passion prochaine sous la main des hommes, singulièrement celle des chefs religieux juifs mais pas que, les intimes de Jésus et de sa mission restent en effet tous Grosjean comme devant, intérieurement pétrifiés en statue de sel comme la femme de Loth. Il est bon de faire remarquer, d'ailleurs, que l'Évangéliste, pour notre éducation voulue par le Saint-Esprit, relate alors d'une manière très-fine leur attitude profonde : "Mais ils ne comprenaient pas cette parole [de la prédiction de sa Passion prochaine, que Jésus leur faisait], et elle était voilée pour eux, de sorte qu'ils n'en avaient pas le sens ; et ils craignaient de L'interroger à ce sujet" (Lc IX, 45). Quant à saint Pierre, qui osa manifester à Jésus son rejet de la Passion, il s'attira immédiatement de Sa part l'anathème et coup de fouet le plus sanglant et cinglant que contient tout l'Évangile, que pas même les pharisiens et autres scribes entendirent : "Dès lors Jésus commença à montrer à Ses disciples qu'il fallait qu'Il allât à Jérusalem, qu'Il souffrît beaucoup de la part des anciens, et des scribes, et des princes des prêtres, et qu'Il fût mis à mort, et qu'Il ressuscitât le troisième jour. Et Pierre, Le prenant à part, commença à Le reprendre, en disant : «À Dieu ne plaise, Seigneur ; cela ne Vous arrivera point». Mais Jésus, Se retournant, dit à Pierre : «Va-t'en derrière Moi, Satan ; tu m'es un sujet de scandale, car tu n'as pas le goût des choses de Dieu, mais des choses des hommes»" (Matth XVI, 21-23).
           
        Ceci dit, donc, pour les meilleurs des hommes et des âmes, dont j'espère pour lui que l'abbé Barthe fait partie. Quant aux autres, ceux que saint Augustin appelle la massa damnata, c'est-à-dire qui est en train de se damner (ce qui ne veut pas forcément dire qu'ils le seront tous ni même la majorité d'entre eux ; n'oublions surtout pas Notre-Dame de Fatima, qui, du haut de la toute-puissance salvatrice que la Miséricorde de Dieu lui accorde, nous fait ainsi devoir de prier pour eux, ce qu'il faut faire à la fin de toutes nos dizaines de chapelet : "Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer, prenez au Ciel TOUTES les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de Votre miséricorde"...), Notre-Seigneur et grand'Frère Jésus-Christ en dit qu'ils sont comme des petits oiseaux qui pépient sans cesse à droite à gauche sans même savoir ce qu'ils disent, les mots à peine sortis de leurs bouches devenant incompréhensibles pour eux-mêmes qui viennent de les prononcer, "ils sont semblables à des enfants assis sur la place publique, et qui, se parlant les uns aux autres, disent : «Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ; nous avons chanté des airs lugubres, et vous n'avez pas pleuré»" (Lc VII, 32), c'est-à-dire que pour le vrai, ils sont sans consistance, n'ayant aucune vie spirituelle entée sur Dieu.
           
        Il n'en reste pas moins que nous avons tous le formel devoir de vivre dans la vérité, surtout par rapport à l'Église-Épouse, tout homme l'a, ce devoir, parce que la vérité est Jésus-Christ Lui-même en Personne ("Je suis la Voie, la Vérité, et la Vie" ― Jn XIV, 6), et plus nous nous y appliquerons, plus nous pouvons être certains de notre salut. C'est pourquoi le Saint-Esprit dit à l'église de Laodicée, la septième et dernière qui verra le règne de l'Antéchrist-personne : "Oins aussi tes yeux d'un collyre, afin que tu voies" (Apoc III, 18), c'est-à-dire afin que tu vives de la Vérité qui consiste pour toi, ô église finale, à conscientiser que tu vies la toute-fin des temps immédiatement précurseur de la Parousie.
           
        J'ai parlé tout-à-l'heure de trois hommes que Léon Bloy aurait appelé un brelan d'excommuniés, à savoir Jacques Maritain seconde mouture, Félicité de Lamennais et Marc Sangnier. Ils n'avaient pas que des défauts, c'étaient des hommes de valeur, et il est très-fort probable, ce n'est pas d'hier que je le pense, que si, sur le chapitre de la Politique constitutionnelle, la papauté moderne, tête du Corps mystique, ne s'était pas gravement pervertie, ils n'auraient pas eux-mêmes dérapé gravement, simples membres dudit Corps. Félicité de Lamennais (1782-1854) par exemple, était fort doué du don de prophétie apocalyptique-millénariste. J'ai déjà cité dans un de mes articles sa prophétie lapidaire faite au début du XIXème siècle, mais elle est si inspirée, elle vaticine étonnamment si bien ce qui va arriver dans nos prochains jours à nous, avec une clarté bien plus grande et plus véridique encore que lorsqu'elle fut proférée, que je ne résiste pas à la réécrire de nouveau : "Il faut que la volonté de Dieu s’accomplisse, et que l’Europe soit punie. Tout se prépare pour des événements très-imprévus, quoiqu’ils soient prédits. Il n’y a plus de société possible, et nous assistons chaque jour à l’agonie du genre humain ; j’en suis chaque jour plus convaincu" (Lettre au curé Vuarin de Genève, 14 juillet 1821).      
           
        ENCORE QUARANTE JOURS, ET NINIVE SERA DÉTRUITE.
 
En la fête du cardinal saint Jérôme,
Père de l'Église et Docteur,
Ce 30 septembre 2025,
Vincent Morlier,
Écrivain catholique.
 
 
SaintJérôme2
Saint Jérôme, ayant rang de cardinal de la Sainte-Église romaine (v. 347-420)
           
           
30-09-2025 10:17:00
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