Parution d'un remarquable article
sur la situation de l'Église sous le pape François
― Mon commentaire (I)
 
 
Preambulum
 
        Est paru récemment un article surprenant sur la situation de l'Église sous le pape François, qui, sans cependant le dire explicitement, décrit étonnamment bien la terrible et affreuse réalité de la Passion que vit l'Église actuellement ; réalité apocalyptique que, quant à moi, j'expose sur mon site https://www.eglise-la-crise.fr/ en en donnant clairement, le plus que je peux du moins, tous les tenants et aboutissants, mystiques, théologiques et prophétiques. Cet article, daté du 1er juillet 2018, signé par Bernard Dumont directeur de la revue Catholica, est intitulé Un temps pour parler. On pourra le trouver au lien suivant : http://www.catholica.presse.fr/2018/07/01/un-temps-pour-parler/           
        Je me propose de le commenter, pour deux raisons.           
        Première raison ― Comme je viens de le dire, l'auteur, sans cependant donner le nom exact aux choses, exprime d'une manière fort lucide et clairvoyante la situation pratique de Passion que vit l'Église aujourd'hui ; et c'est assez incroyable, en ces temps d'obscurcissement et d'occultation complets de la vérité ecclésiale moderne parmi les enfants des hommes (surtout quand ils sont catholiques). Je suis trop habitué à la diabolique conspiration du silence qui est faite sur "LA PASSION DE L'ÉGLISE" dans le monde catholique, pour ne pas être heureux de pouvoir mettre le projecteur sur un tel article, si rare. Étant, à ma connaissance, le seul à prêcher authentiquement la vraie "PASSION DE L'ÉGLISE", ce n'est qu'un simple constat qu'il me serait bien aise de n'avoir à faire point, on peut comprendre mon étonnement et ma joie de trouver cet article.           
        Certes, il y a bien des faux-prophètes qui parlent de Passion de l'Église, j'en note même quelques-uns qui se sont levés récemment, mais si on les lit, on se rend compte que leur but profond et inavoué est d'en parler pour... obscurcir la vérité vraie de la Passion de l'Église, prenant le mot pour mieux en rejeter la réalité profonde. On les voit en effet usurper frauduleusement le contenant verbal "Passion de l'Église" pour y mettre dedans un contenu faux et mensonger qui n'a rien à voir avec la réalité vraie de ce qu'est la Passion de l'Église, à savoir essentiellement, pour l'Épouse du Christ, d'être "faite péché pour le salut" (II Cor V, 21), d'être dans "la si grande contradiction" (He XII, 3), et soumise à "la puissance des ténèbres" (Lc XXII, 53), lorsqu'elle doit vivre et mourir sa Passion propre et personnelle à la suite de l'Époux des âmes, ce qui est précisément le cas de nos jours. Exactement comme le faisaient les antiques gnostiques aux temps de saint Irénée de Lyon, lesquels, nous apprend-il dans son Contra Haereses, gardaient malicieusement dans leurs doctrines perverses le mot "Christ", cependant qu'ils le vidaient de son contenu véritable pour le changer par un autre contenu, complètement hérétique. Mais comme ils parlaient du "Christ", cela abusait les âmes simples, et ils les trompaient ainsi. C'est tout-à-fait ce que font certains faux-prophètes actuels qui parlent de "PASSION DE L'ÉGLISE" : ils mettent sous ce concept quelque chose qui n'a rien à voir avec le vrai contenu de la "PASSION DE L'ÉGLISE", sauf par sens accomodatice et de manière très-lointaine, et cela a l'effet de tromper les fidèles qui, croyant connaître le vrai contenu de la "PASSION DE L'ÉGLISE" par ce qu'ils en disent faussement, ne peuvent, par-là même, illuminer leurs âmes de la Lumière providentielle et salvatrice de cedit vrai contenu, que le Bon Dieu me fait "l'honneur ignominieux" d'exposer sur mon site. Ils jouent donc là sataniquement le rôle hautement réprouvé des pharisiens que le Christ dénonce comme "ayant pris la clef de la science ; vous-mêmes, vous n'êtes pas entrés, et vous avez arrêté ceux qui voulaient entrer" (Lc XI, 52).             
        Seconde raison ― Mais hélas, la langue que l'auteur emploie dans son article pour dire "LA PASSION DE L'ÉGLISE" est très-intellectualiste, ce qui, pratiquement, empêche le lecteur moyen de tirer le grand fruit de vérité qui s'y trouve. Je ne dénonce pas chez Bernard Dumont un intellectualisme au sens de doctrine philosophique ou psychologique, mais seulement une méthode d'expression qu'il adopte et qui privilégie les formes abstraites voire phénoménologiques sans assez leur donner une incarnation pratique et concrète, immédiatement perceptible à l'âme du lecteur, et de laquelle elle peut tirer aussitôt une révélation salutaire (comme je m'efforce de le faire moi-même dans mes écrits), méthode intellectualiste dont le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) donne la définition suivante : "Attitude qui consiste à accorder la prédominance aux solutions [ou formes] intellectuelles au point souvent de méconnaître les réalités". À cause de cela, dans son article, le concret de la "si grande contradiction" inhérente à l'économie de la Passion du Christ applicable à l'Église, de la mise en état de péché matériel et sans coulpe de l'Épouse du Christ "faite péché pour notre salut", de sa subversion radicale sous "la puissance des ténèbres", que vit (et meurt) l'Église d'aujourd'hui, n'est pas vraiment perçu par le lecteur, et c'est vraiment grand dommage, lesdites formes abstraites de l'auteur, qui pourtant ont vocation de le lui dire, ne pouvant frapper son âme du concret de "LA PASSION DE L'ÉGLISE".           
        C'est pourquoi, pour ces deux raisons, l'une positive l'autre négative, je me propose de faire une glose de cet article, aux fins, c'est la définition de toute glose, d'en éclaircir l'obscurité, ici intellectualiste, pour qu'il révèle clairement "LA PASSION DE L'ÉGLISE", article dont mon lecteur ne va pas tarder à se rendre compte qu'il en vaut vraiment la peine.
        Pour des raisons techniques de limitation informatique, je précise que mon commentaire de cet article sera scindé en deux parties, simultanément éditées dans mon Blog (Parution d'un remarquable article sur la situation de l'Église sous le pape François ― Mon commentaire, I & II). Pour passer de l'un à l'autre, il suffira au lecteur de cliquer sur le bouton de la rubrique "(Blog) Articles Archivés", et on les trouvera facilement sur cette page.           
        Mais je commence (je mets le texte de Bernard Dumont dans un autre caractère) :
           
        "Un temps pour parler           
        "La «réforme» [= bergoglienne] assume aujourd’hui dans l’Église une fonction comparable à celle qu’a exercée l’aggiornamento il y a plus d’un demi-siècle. L’ensemble de la période ayant immédiatement précédé et surtout suivi le concile Vatican II se déroule en effet selon un processus de longue durée, qui a connu des phases actives, des ralentissements (alors qualifiés d’involution), puis aujourd’hui une nouvelle phase de reprise accélérée. Cette dernière cause des ravages mais présente l’intérêt de clarifier le sens général du mouvement ; en même temps, le délai écoulé permet de juger sur pièces le caractère inopérant de l’interprétation minimaliste des effets produits, interprétation qui se termine en impasses, telle l’herméneutique de la continuité, de peu d’intérêt pratique désormais faute de pouvoir s’imposer d’elle-même et de disqualifier définitivement son opposée, l’herméneutique de la rupture. L’actuelle réforme constitue une mise en conformité plus complète avec les exigences de la modernité tardive, laquelle mène nécessairement au-delà de celles de la modernité dans sa phase antérieure, celle qui était en train de s’achever au moment de Vatican II. Cependant tout se passe comme si cette nouvelle étape d’adaptation au milieu devait poursuivre inexorablement sa course, au sein d’un corps lent à réagir, sauf notables mais très minoritaires exceptions, demeurant comme médusé en présence des menaces les plus pressantes".
           
        Ce 1er § de l'article brosse fort bien la toile de fond : l'auteur remarque qu'il y a ce que j'ai appelé dans mes écrits "une dynamique du mal" à l'œuvre, en travail, dans l'Église. Il y manque cependant une bonne définition de cette "dynamique du mal", dont Bernard Dumont indique qu'elle doit "poursuivre inexorablement sa course", mais sans dire en quoi elle consiste ni surtout pourquoi elle doit poursuivre jusqu'au bout du bout sa maudite course, sans pouvoir jamais être stoppée par rien ni par personne. Il ne dit pas non plus en quoi elle peut être grosse, pour l'Église, des "menaces les plus pressantes", ou de lui "causer des ravages", pour reprendre ses expressions lointaines. Menaces et ravages ecclésialement ad intra, qui ne sont pas le fait d'ennemis extérieurs à l'Église, dont il ne fait pas assez remarquer qu'elles sont en soi, en effet, anormaux au plus haut point, comme étant contraires à la Constitution divine de l'Église. Et qui font immédiatement penser aux fameuses "fumées de Satan" dénoncées par le pape Paul VI dans son homélie du 29 juin 1972, par ailleurs assez contradictoirement de sa part, comme investissant à la fois le peuple de Dieu et l'Église.
           
        Qu'il s'agisse du désormais vieil aggiornamento montinien ou de l'actuelle réforme bergoglienne, tous les deux intégrés à cette "dynamique du mal", Bernard Dumont note qu'ils ont pour but premier de mettre l'Église "en conformité avec les exigences de la modernité", de "l'adapter au milieu", avec toujours un degré dans le plus pour la dernière mise à jour en date. Il manque ici beaucoup à l'auteur de nous dire à quel "milieu" l'Église doit s'adapter, pour bien éclairer la problématique réelle et faire saisir immédiatement à son lecteur le caractère absolument apocalyptique, de fin des temps, de la situation de l'Église moderne. C'est là que, n'étant pas assez précis en restant trop dans un examen phénoménologique des choses sans remonter aux causes premières, son article manque son but : éclairer explicitement et concrètement les âmes de "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Or donc, "le milieu" auquel un mystérieux "processus" oblige l'Église à "s'adapter" obligatoirement, est rien moins que... la société post-révolutionnaire universelle basée sur "les droits de l'homme" anti-Dieu et sur des États constitutionnellement athées. Or encore et surtout, ce monde moderne post-révolutionnaire est théologiquement formellement antinomique à l'Épouse du Christ, un poison mortel pour elle, qui ne peut que la faire mourir tôt ou tard, à la fin dudit "processus d'adaptation" qui ne cesse, nous dit Bernard Dumont, et il a raison hélas, d'œuvrer dans une "course inexorable".
           
        Ce qui est absolument anormal dans la situation, si l'on veut en rester à une réflexion qui n'inclut pas que l'Église vit dans l'économie de la Passion, c'est justement qu'un tel processus ait pu s'introduire et prendre vie dans l'Église, attaquant de plus en plus mortellement les fondamentaux les plus sacrés de sa Constitution divine, ce qui doit, en finale, aboutir inéluctablement à sa dernière mise à jour qui s'épèlera... mise à mort. Car il faut bien saisir que c'est là une situation qui, en soi, au premier degré de lecture, c'est-à-dire sans l'explication que donne "LA PASSION DE L'ÉGLISE", convainc de forfaiture la Promesse pourtant divine du Christ, à savoir que "les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Église" (Matth XVI, 18). Il faut bien comprendre en effet qu'introduire dans l'Église un processus de mise à jour continuel, qui rime avec "révolution permanente", pour la conformer à un milieu formellement antinomique aux fondamentaux de sa Constitution divine, c'est ipso-facto trouver en défaut la grande Promesse du Christ quant à l'indéfectibilité de son Église-Épouse. Chose que la Foi nous dit être impossible, évidemment, mais il faut bien donner une explication de la situation ecclésiale moderne qui montre une Église soumise à "la puissance des ténèbres" usque ad mortem. C'est en fait ce point gravissime de théologie morale beaucoup plus que de théologie dogmatique, qui est le plus important à considérer, et que, je le répète, seule "LA PASSION DE L'ÉGLISE", dont je vais brosser théologiquement les grands traits en finale de mon présent article, résout victorieusement dans la Foi. Bernard Dumont va lui-même mettre le doigt sur cela tout-à-l'heure, mais trop furtivement, trop évasivement, et cela me permettra, quant à moi, d'apporter les précisions nécessaire qui empêcheront les fidèles catholiques de nos jours de se scandaliser d'une pareille situation...
           
        Ce "processus de longue durée" dont nous parle notre auteur, auquel on soumet de force l'Église dans la période moderne, est comparable à une femme pour laquelle la décision aurait été prise de lui donner de l'arsenic, décision à laquelle elle ne peut absolument pas se soustraire. Au début, la dose est petite, les troubles ressentis par elle sont bénins et ne mettent pas en jeu son pronostic vital. Mais il faut bien comprendre que cette décision initiale de lui faire prendre de l'arsenic doit et va, à terme, la faire mourir. Car c'est un poison mortel pour l'organisme humain. Puis, le temps avançant, on lui fait prendre des doses de plus en plus fortes, les troubles de santé qu'elle en ressent deviennent de plus en plus graves, et le pronostic vital de la malheureuse finit par être engagé. Car, aux fins de faire correspondre toujours de mieux en mieux la nature de l'organisme humain de la femme à la nature de l'arsenic, pour suivre l'idée ténébreuse et insensée, en vérité diaboliquement homicide, de ceux qui ont pris la décision de lui donner de l'arsenic, on lui en donne une dose toujours plus élevée, et le poison finit par faire son oeuvre : tuer la nature propre de l'organisme humain, terrasser la femme, qui finit par en mourir.
           
        Ce que l'auteur appelle trop pudiquement, abstraitement, "une mise en conformité plus complète [de l'Église] avec les exigences de la modernité" est en fait cette dose toujours plus forte d'arsenic donnée à la femme de ma parabole, qui est l'Épouse du Christ, à chaque station ultérieure nouvelle (de chemin de croix) suivant la précédente, à partir de ce que l'auteur appelle "la modernité dans sa phase antérieure" jusqu'à "la modernité tardive". Et, à l'instar de la femme arseniquée, l'Église finira elle aussi par en mourir de mâlemort. Inéluctablement. Cette mort de notre Église, dans son économie de salut actuelle inhérente aux Temps des nations et de Rome son centre, on l'enregistrera dans le règne de l'Antéchrist-personne, dont l'avènement n'est certainement plus loin maintenant. L'Église, qui est éternelle dans sa substance (mais pas les différentes économies de salut par lesquelles elle vit in via, dans l'humanité), ne ressuscitera dans une économie de salut nouvelle, instaurée parousiaquement par le retour du Christ Glorieux, qu'après cette mort ecclésiale qui sera bien réelle, à l'instar de celle du Christ sur la croix il y a 2 000 ans.
           
        ... Mais au fait, question des plus importantes et lancinantes pour le chrétien, des plus fondamentales, que ne se pose pourtant pas Bernard Dumont : qui, pour la première fois, a pris la sacrilège décision, quant à l'Église, de l'obliger à prendre de l'arsenic, pardon, à se mettre "en conformité" avec ce que l'auteur de l'article appelle "les exigences de la modernité", lesquelles ne sont en fait que la conformation de l'Église et de sa Foi avec la société antéchristique post-révolutionnaire moderne qui l'entoure et dans laquelle elle vit, métaphysiquement basée sur les "droits de l'homme", parfaitement et absolument antinomique avec sa Constitution divine ? Et donc mortelle pour elle ? Qui lui a fait faire la première mise à jour ? Qui a tourné pour la première fois la manivelle d'un moteur qui ne doit plus s'arrêter dès lors qu'il est lancé ? Et quand a-t-elle été faite, cette première mise à jour qui doit, à terme, faire mourir l'Église dans son économie de salut actuelle, dite du Temps des Nations ?
           
        La réponse va nous faire pénétrer au cœur du problème, au cœur du mysterium iniquitatis. Car nous n'avons pas à chercher le coupable parmi les ennemis extra muros de l'Épouse du Christ. C'est SA SAINTETÉ LE PAPE PIE VII qui a été le premier à obliger l'Église à faire sa première "mise en conformité avec les exigences de la modernité". Par le concordat napoléonien de 1801, un concordat passé, pour la première fois dans toute l'Histoire de l'Église, avec une "puissance", comme dit saint Paul en parlant des pouvoirs politiques, constitutionnellement... ATHÉE. Voilà le péché originel de ces "mises en conformité" successives avec la société athée moderne, qui, jamais ecclésialement renié et encore moins exorcisé par les papes succédant à Pie VII, en ce compris même les plus saints d'entre eux tel Pie IX ou Pie X (ce dernier pape, en effet, interdira qu'on touche au "Ralliement" léontreizien, qui n'était pourtant qu'une sorte de réactivation musclée de la pratique concordataire pontificale avec des États athées, atroce "mise en conformité" de l'Église avec "les exigences de la modernité" à la fin du XIXème siècle), aboutira dans nos jours d'annhuy à la réforme bergoglienne pire encore que l'aggiornamento montinien, ce qui est logique, jusqu'à ce que la dernière "mise en conformité-mise à mort" fasse véritablement mourir l'Église dans son économie de salut actuelle, sur la croix d'ignominie, en co-Rédemptrice, à l'imitation de Jésus-Christ son géniteur.
           
        On pourrait objecter que cette première peccamineuse "mise en conformité" initiée par le pape Pie VII avec "les exigences de la modernité" ne regarde pas la Foi de l'Église, que c'est juste une question de politique. L'objection est très-superficielle et de nulle valeur. Le concordat napoléonien, en effet, n'est nullement une question de politique accidentelle, mais de politique constitutionnelle. Il changeait pour la première dans l'Église le principe de légitimité des sociétés politiques en réputant désormais valides des "puissances" qui sont constitutionnellement... athées. Tout concordat, en effet, est un traité diplomatique solennel, juridiquement construit de manière synallagmatique, ce qui présuppose formellement la parité de légitimité de tous et chacun des partis concordataires en présence. Le simple fait, donc, pour le pape, de signer un concordat avec une "puissance" constitutionnellement athée, comme l'était l'État français de Napoléon, était lui réputer formellement validité et légitimité. Ce qui est directement opposé à l'enseignement de saint Paul dans Rom XIII, qui n'admet de légitimité qu'aux "puissances" ordonnées constitutionnellement au Bien commun, et non à celles qui n'y sont point ordonnées, comme c'est le cas de toutes les "puissances" sorties du ventre de la Révolution, cesdites "puissances" constitutionnellement... athées, qu'un Louis Veuillot appelait "les filles de Babylone". Il est en effet rigoureusement impossible qu'une "puissance" constitutionnellement athée puisse être ordonnée au Bien commun véritable (parce que le Bien commun véritable est une émanation de la Religion véritable et du Christ), ce qui signifie, selon saint Paul, qu'il est donc rigoureusement impossible qu'elle soit valide et légitime. Et évidemment, il est de soi hérétique de réputer validité et légitimité à une société qui... ne l'est point ; comme le faisait le pape Pie VII rien qu'en acceptant comme partenaire concordataire la République française de Napoléon. Car c'est lier les âmes et les corps, par le devoir catholique d'obéissance dû aux "puissances" valides et légitimes (qui, toutes, viennent de Dieu, omnis potestas a Deo), à des "puissances" réprouvées au service de Satan, formatées pour mener les hommes en enfer (sur cette question, on pourra lire avec profit mon J'accuse le Concordat !, au lien suivant : http://www.eglise-la-crise.fr/images/stories/users/43/JaccuseLeConcordat.pdf).
           
        Or, le principe de légitimité politique est intégré formellement aux Mœurs. Or encore, l'Église est infaillible non pas seulement sur les choses de la Foi, mais sur celles des Mœurs. Ce n'est pas tout. Une "mise en conformité avec les exigences de la modernité" qui touche les Mœurs, ce qui fut le cas, donc, pour la première mise en conformité initiée par Pie VII, touche automatiquement la Foi. Peut-être pas tout-de-suite, mais cela ne peut qu'y aboutir, tôt ou tard. Pour la raison très-simple qu'il y a intime et intrinsèque connexion entre les choses des Mœurs et celles de la Foi, autant que, dans l'être humain, entre le corps et l'âme. Et c'est la raison d'ailleurs, pour laquelle l'Église est infaillible non pas seulement quant à la Foi mais quant aux Mœurs (cela ne servirait à rien, en effet, si elle était infaillible seulement pour la Foi, mais sans l'être pour les Mœurs ; le fait qu'elle ne le serait pas pour les Mœurs ferait qu'elle ne pourrait pas être infaillible pour la Foi). Toucher aux Mœurs, c'est indirectement et médiatement toucher à la Foi, et c'est pourquoi le proverbe dit bien : si je ne vis pas comme je pense, je vais être obligé de penser comme je vis. Si je pervertis ou subvertis mes Mœurs, tôt ou tard je vais être obligé de pervertir et subvertir ma Foi, il y a transvasement obligé de la corruption des Mœurs dans la Foi. Et c'est effectivement bien ce damné processus que l'on constate dans l'Église moderne. Pie VII ayant introduit dans l'Église l'obligation de faire cette première "mise en conformité avec les exigences de la modernité" sur le plan des Mœurs, en réputant désormais validité et légitimité aux "puissances" athées, ce qui se prolongea durant tout le XIXème siècle et le début du XXème qui virent, au fil des ans, sur le modèle archétypal napoléonien, de très-nombreux concordats passés par l'Église avec des "puissances" constitutionnellement non-catholiques (le plus scandaleux me semble être celui passé en 1964 par le pape Paul VI avec le Maroc, constitutionnellement... musulman !), il n'a pas fallu beaucoup plus qu'un siècle et demi pour voir l'athée Liberté religieuse pratiquée au for public par tous les États constitutionnellement athées concordatisés avec l'Église, très-logiquement quant à eux avec leurs fondements et principes athées, devenir Foi de l'Église par le décret Dignitatis Humanae Personae de Vatican II.
           
        Mais il est vrai de dire que c'est par les Mœurs que ces hétérodoxes "mises en conformité avec les exigences de la modernité" successives ont commencé dans l'Église moderne, pour aboutir à, et c'était inévitable, toucher à présent la Foi, à partir de Vatican II. Concile moderne qui désormais, et Bernard Dumont a raison de le dire, est lui-même déjà dépassé dans le mal par la réforme bergoglienne... la dose d'arsenic augmentant sans cesse, de plus en plus, usque ad mortem.
           
        Un mot sur l'herméneutique de continuité. L'auteur en parle, mais sa réflexion est hélas en-deçà de la sinistre réalité. Il nous dit deux choses : qu'elle est impuissante à endiguer "la dynamique du mal" de la doctrine, ou plutôt de l'anti-doctrine, professée dans la Liberté religieuse ; et que son contraire dialectique, à savoir l'herméneutique de rupture, peut lui être opposé avec autant de raison. Or, la vérité est que l'herméneutique de continuité formulée par Benoît XVI pour prétendument "droitiser" dans la Foi la Liberté religieuse, ne peut qu'être radicalement impuissante à endiguer son hétérodoxie foncière, pour la bonne et simple raison qu'elle n'est rien d'autre qu'un... vœu pontifical pieux sans aucune assise dans le réel dogmatique. La vérité, terrible, est que c'est la lettre magistérielle elle-même de la Liberté religieuse qui est hétérodoxe au plus haut point, aucune interprétation qu'on en puisse faire ne saurait donc pouvoir lui trouver le moindre point de contact avec la Tradition doctrinale ; la vérité, terrible, est que c'est la seule herméneutique de rupture qui donne l'interprétation obvie et simple du texte magistériel. Il ne s'agit donc pas, comme a l'air de le faire l'auteur, de mettre l'une et l'autre herméneutiques en balance : c'est l'herméneutique de rupture qui donne la seule vraie interprétation du texte magistériel de la Liberté religieuse, l'herméneutique de la continuité n'est rien d'autre que de la poudre de perlimpinpin lancée dans les yeux des fidèles. Si l'Église n'est pas morte de l'énorme dose d'arsenic mortelle de la Liberté religieuse lorsqu'elle lui fut administrée le 7 décembre 1965, c'est parce que la mort de l'Église n'est décidée que par Dieu seul à l'Heure où Il l'a décidée, qu'Il la maintient en vie jusque là (très-miraculeusement) ; à l'instar du Christ qui meurt à l'heure qu'Il a choisie : "Je donne Ma vie pour la reprendre de nouveau. Personne ne Me l'ôte, mais Je la donne de Moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, et J'ai le pouvoir de la reprendre : tel est le commandement que J'ai reçu de Mon Père" (Jn X, 17-18).
           
        Rien ne peut mieux faire comprendre que l'herméneutique de rupture est la seule lecture vraie de la Liberté religieuse, que de lire l'application pratique que les Pères de Vatican II font eux-mêmes de la Liberté religieuse aux sociétés familiales, dans le § 5 de l'hérétique décret. Quel père de famille catholique, conscient de ses responsabilités parentales devant Dieu et les hommes, pourrait en effet bien y lire ce qu'osent y dire les Pères de Vatican II, sans en rougir de honte jusqu'à la crête, et que voici : chaque famille, en tant que société jouissant d'un droit propre et primordial [proposition hérétique : le droit primordial n'appartient qu'à Dieu, le droit familial n'en est, en tout état de cause, que subséquence...], appartient le droit d'organiser librement la vie religieuse du foyer sous la direction des parents. À ceux-ci revient le droit de décider, dans la ligne de leurs propres convictions religieuses [!!!], la formation religieuse à donner à leurs enfants" (sic).
           
        Est-ce qu'on se rend bien compte de ce que peuvent déduire de ce texte abominable, mais texte magistériel conciliaire, les parents non-catholiques, croyants dans des faux-dogmes ? Desquels se déduisent des attentats directs contre l'intégrité et la dignité humaines de leurs enfants, puisque, d'une part, "il n'y a rien de plus pratique qu'un principe" (Mgr Duchesne), et d'autre part, seuls les principes de la vraie Religion, celle catholique, peuvent générer une formation parentale de l'enfant respectant intégralement sa nature et sa dignité humaines ? Sans y attenter d'aucune sorte, comme le font, peu ou prou, TOUTES les fausses religions ? Ainsi donc, l'atroce coutume de l'excision sexuelle des fillettes africaines nées pour leur malheur dans des foyers idolâtres tirant de leur idolâtrie, pardon, de "leurs propres convictions religieuses", cette pratique abominable (très-souvent aggravée de coranisme, qui considère la femme, a fortiori la fillette, juste comme un complément de l'homme, du "croyant", qui est le seul à exister métaphysiquement dans le foyer musulman), est, dans ce scandaleux et inouï DHP § 5, cautionnée et même proclamée fort agressivement par les Pères de Vatican II una cum Paul VI, comme un... droit légitime des parents à la Liberté religieuse, dont ils ont osé nous dire, dans le définitionnel DHP § 2, qu'elle était, cette maudite Liberté religieuse, "appuyée sur la Parole de Dieu" !!! Ce qui d'ailleurs est un pur mensonge des Pères modernes, péché de mensonge qui se rajoutait au péché d'hérésie : aucun texte scripturaire, et pour cause, ne cautionne, de près ou de loin, la Liberté religieuse telle que l'exprime le moderne, ou plutôt le moderniste, dans Dignitatis Humanae Personae.
           
        On l'aura compris : il n'est donc nullement question d'une bonne interprétation à faire de la Liberté religieuse, prétendument à la lumière de la Tradition, comme s'abaissait à le dire même un Mgr Lefebvre, qui rejoignait là l'herméneutique de continuité de Benoît XVI, vœu pontifical certes pieux mais totalement, parfaitement, illusoire, genre mirage dans le désert des Tartares. Le vrai, c'est que c'est la lettre magistérielle elle-même du décret qui est formellement (et abominablement) hérétique dans son sens obvie et immédiat. En vérité, amen je vous le dis : le contenu, à la fois doctrinal et pratique, du décret sur la Liberté religieuse, est si ennemi de la dignité humaine véritable, singulièrement celle de l'enfant comme nous venons de le voir concrètement avec DHP § 5, que son vrai titre devrait être : Indignitatis Humanae Personae, de l'Indignité de la personne humaine. Car la vraie dignité humaine, c'est de connaître et de vivre de Jésus-Christ, Lumière du monde, et la Liberté religieuse donne un "droit" de ne point connaître ni de vivre de Jésus-Christ, "droit" plus scandaleux encore lorsqu'il s'agit des enfants. Autrement dit, et pour en rester à la terminologie qu'emploie l'auteur dans son article : la "nouvelle étape d’adaptation au milieu" que constituait à l'époque de Paul VI et de Vatican II la Liberté religieuse, est bel et bien de l'arsenic mortel.
           
        Bernard Dumont, dans la dernière phrase de ce § 1, se pose question quant au "silence" rencontré dans l'Église moderne face à cette "dynamique du mal" qui oeuvre en son sein. Le "corps" de l'Église, nous dit-il, il veut dire les grands-prélats, est comme "médusé" (= frappé de stupeur ― Larousse) face à elle. Mais, si l'on comprend bien la situation, il n'est rien de plus normal, en effet, que les grands-prélats ne puissent qu'être formidablement... médusés ! Comme tout le monde, un peu attentif ou même pas du tout, ils sont bien obligés, les grands-prélats, de voir que celui qui génère la crucifixion de l'Église par sa mise en conformité obligatoire avec les exigences d'une société constitutionnellement athée, c'est... le pape ! Ce ne sont pas du tout des ennemis extérieurs, extra muros, c'est... le pape moderne en effet, pourtant chargé au premier chef par le Christ de garder l'Épouse du Christ contre toute attaque mortelle, et très-notamment celle d'une conformation, d'un formatage, de l'Église et de sa Foi avec une société athée et ses principes mortels pour elle ! Les grands-prélats, dans leur volonté de lutter contre les "ravages" et les "menaces les plus pressantes" contre l'Église, sont donc forcément paralysés à la racine de leur pouvoir ecclésial dans leur bon désir de réagir, puisque celui qui est théologiquement la source de leur autorité dans l'Église, à savoir le Souverain Pontife, c'est lui qui est l'auteur de ces "mises en conformité avec les exigences de la modernité" successives qui mettent l'Église en péril de mort ! L'autorité suprême du pape les empêche donc in radice de mettre en oeuvre leur propre autorité épiscopale, toujours subalterne, toujours subordonnée à celle du pape, pour défendre l'Église. Mais l'auteur continue à réfléchir sur cet implacable "silence" réactionnel dans l'Église, face aux attaques modernes mortifères du mysterium iniquitatis contre l'Épouse du Christ, "silence" qui semble le tourmenter beaucoup. Il va être intéressant de le suivre dans son § 2 :
           
        "Cet état de choses est caractérisée par une sorte d’autocensure des plus lucides, une lenteur extrême à les voir prendre position, dénoncer publiquement l’inacceptable, se limitant dans la meilleure des hypothèses à une réaction à la critique de points secondaires ou dérivés. Les sessions du Synode sur la famille, en 2014 et 2015, ont marqué une parenthèse, en ce sens qu’un bon tiers des participants sont intervenus pour récuser clairement les changements doctrinaux et disciplinaires proposés, tandis que d’autres, apparemment décontenancés, n’ont fini par y acquiescer qu’en raison de manipulations dénoncées en leur temps. Depuis le silence est redevenu presque unanime, les valeureuses exceptions confirmant le fait. C’est ce silence qui suscite l’interrogation. Comment expliquer cette apparente paralysie, qui tranche singulièrement avec l’audace des ennemis de l’Église, extérieurs ou alliés dans la place ?"
           
        Fort intrigué par ce "silence" des grands-prélats face à "la dynamique du mal" dans l'Église, "silence" devant le mal ecclésial moderne qui est l'objet premier, et même la grande obsession, de son article, Bernard Dumont continue son investigation. "L'autocensure des plus lucides" dont il parle et que s'appliquent à eux-mêmes les grands-prélats, provient de ce que je viens de dire, à savoir que ceux parmi eux qui voudraient réagir savent qu'ils doivent le faire... contre le pape. Et alors, ils s'autocensurent rigoureusement de le faire, en se mettant devant les yeux de l'âme, de leur âme catholique, le principe d'autorité, le fameux principe d'obéissance ecclésial : on ne saurait en effet défendre la Foi contre le pape, puisque, la théologie l'enseigne, tout pape légitime actuel est... la règle prochaine de la Foi ! Mais justement : il est trop vrai de dire qu'un tel constat ne fait que faire prendre une grande conscience de la crucifixion que vit et meurt à la fois l'Église moderne depuis Pie VII, premier pape géniteur de ces contrenatures "mises en conformité avec les exigences de la modernité", théologiquement... gay, si je puis dire.
           
        La Liberté religieuse de Vatican II par exemple, nous l'avons vu plus haut, est une hérésie à l'état pur, s'il m'est permis de poser un tel oxymore par antiphrase ; mais elle est promulguée par un pape légitime actuel, Paul VI, théologiquement un avec, una cum, tous les évêques du monde entier (... ils étaient 2 500 à Vatican II !, prenons bien conscience que jamais concile ecclésial universel ne réunit, de toute l'Histoire de l'Église, un aussi grand nombre d'évêques autour du pape actuel !!), soit une génération ecclésiale actuelle légitime de "membres enseignants" à tout coup formellement dotés de l'infaillibilité ecclésiale, de par le Magistère ordinaire & universel, dès lors qu'ils font un enseignement doctrinal unanime sur un point de Foi, ou sur la contradictoire d'un point de Foi comme l'est la Liberté religieuse ! Avouez qu'il y a là de quoi vous casser les bras, vous paralyser les jambes, vous couper la langue, si vous avez des (bonnes) intentions de réagir ! Et c'est à partir de là, justement, qu'il faut éclairer son esprit et surtout son âme de la réalité de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", car cette situation manifeste on ne peut mieux l'écartèlement de l'Épouse du Christ sur la croix de Rédemption, que saint Paul, quant au Christ de la Passion, appelle "la si grande contradiction". C'est pourquoi, lorsqu'il n'y a pas radicale "autocensure des plus lucides" chez les grands-prélats, c'est-à-dire quand ils ne se cassent pas eux-mêmes bras et jambes pour s'interdire de réagir, prenant conscience que toute réaction est en soi théologiquement impossible de toute impossibilité, il ne peut y avoir parmi eux, à tout le mieux, que "lenteur extrême à prendre position pour dénoncer l'inacceptable", et encore, "en se limitant dans la meilleure des hypothèses à une critique de points secondaires ou dérivés". Autrement dit : les grands-prélats ne peuvent réagir que d'une manière extrêmement a minima, quasi balbutiée et chuchotée dans l'inaudible, qui, à la fois, satisfait leur conscience d'avoir réagi pour la Foi, tout en ne s'attaquant pas au pape, qui promeut l'essentiel de cet inacceptable, qui est la locomotive de cette "dynamique du mal" dans l'Église moderne...
           
        ... Un seul grand-prélat actuel, j'ai l'honneur de nommer le cardinal Joseph Zen Zekiun l’évêque émérite de Hong-Kong, n'a pas accepté de réagir seulement sur des points "secondaires ou dérivés" contre cette diabolique "dynamique du mal" en oeuvre dans l'Église, dans l'affaire scandaleuse du futur concordat chinois, mais il a attaqué de front le principe même dudit projet de concordat, affreuse "mise en conformité [de l'Église] avec les exigences de la modernité" (dont il est bon de souligner qu'elle ne sera rien d'autre qu'une décalcomanie, un énième avatar de plus, de celle originelle du concordat napoléonien de même et semblable mouture ― c'est-à-dire qu'on traite avec l'ennemi de la Foi à égalité de partis légitimes, l'Église y étant réputée de même valeur que... l'État constitutionnellement athée !, car, je le répète, tout concordat, traité diplomatique solennel, est juridiquement construit de manière synallagmatique, ce qui présuppose formellement la parité de légitimité de tous et chacun des partis concordataires en présence). Tout en sachant fort bien que le pape François et le cardinal secrétaire d'État Parolin sont derrière et le soutiennent à fond.
           
        Pour bien jauger de la situation de Passion dans laquelle vit l'Église moderne, il est fort intéressant et surtout instructif de voir quel a été le résultat de sa si juste critique de ce prochain concordat ignoble. Le résultat de la réaction du cardinal Zen, qu'on pourrait presque appeler par certains côtés le "Mgr Lefebvre chinois", c'est qu'il est ignominieusement calomnié par ce triste cardinal secrétaire d'État Parolin, véritable outil technocratique du mal comme le fut son prédécesseur Jean Villot au temps de Paul VI ; calomnié de manière aussi injuste, cruelle et méchante, derrière laquelle on sent si bien Satan, que le furent les chouans anticoncordataires au temps de la post-Révolution (le pape François n'est pas, lui non plus, en reste de calomnier le cardinal Zen, en susurrant hypocritement que sa réaction est dûe à "son grand'âge"... François oublie juste un détail : c'est qu'il est à peu près dans la même fourchette d'âge que celui dont il voudrait insinuer qu'à cause de sa vieillesse, il... n'a plus toute sa tête !). Or, c'est la calomnie qui, dans l'Église moderne, a force de loi et fait figure de la vérité. Parce que l'Église moderne, vivant dans l'économie de la Passion du Christ, est toute entière sous "la puissance des ténèbres". La réaction musclée du cardinal Zen, qui ne porte pas sur les points "secondaires et dérivés" du concordat chinois mais au contraire qui, au nom de la Foi la plus pure, s'attaque au principe même de l'ignoble chose, ne donne RIEN : elle est laminée par la "dynamique du mal" promue DANS l'Église par le pape moderne légitime, et donc, par l'Église Universelle derrière lui... "dynamique du mal" qui doit aboutir au règne de l'Antéchrist-personne, en finale.
           
        Ce grand cardinal que j'admire, lui, au moins, aura fait son devoir devant le Christ, il me fait l'effet d'être un saint. Il sait fort bien qu'il a le pape devant lui et contre lui. Il n'en a pas moins mené son combat sur le tout, principal & accessoires, avec la dernière énergie de la Foi. Il l'a perdu dans le figure du monde qui passe, son combat, il ne pouvait que le perdre, comme Jésus le Christ sur la croix, et il le savait. Il n'en reste pas moins attaché à l'Église sa Mère de toutes ses forces, y compris au pape, ce qui montre son degré de sainteté et d'héroïsme, car rien que de dire cela dit tout son mérite. Il a d'ailleurs une formule des plus admirables pour le dire : "Quand un enfant reçoit une gifle par sa mère, il ne s'en éloigne pas, au contraire, il s'agrippe et se colle à ses jupes en pleurant, c'est-à-dire qu'il se rapproche plus encore d'elle". Voilà un cardinal de la sainte Église romaine qui accepte le martyr de la Foi, aux temps de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", sans tomber lâchement dans le sédévacantisme orgueilleux et rebelle et sans rien lâcher non plus au niveau de la Foi. C'est tout simplement beau, et à mettre sur le chandelier, en ce temps où l'on ne voit que laideur dans l'Église, surtout dans les âmes cléricales.
           
        J'ai parlé tout-à-l'heure du principe d'obéissance à l'autorité suprême du pape et de l'Église Universelle, qui casse les bras et les jambes de certains grands-prélats qui, dans un premier temps, réagiraient bien volontiers non seulement contre les points "secondaires ou dérivés", mais contre l'essentiel de ces hétérodoxes "mise en conformité avec les exigences de la modernité". Il est bon de noter, comme Bernard Dumont ne manque pas de le faire, que ce très-faux principe d'obéissance émasculé de la Vérité (cette pseudo-obéissance est en fait une grave idolâtrie, et non point la vraie obéissance catholique, par excellence vertu d'Église au service de la Vérité qui est Jésus-Christ) est soutenu manu militari par la clique vaticane aux plus hauts sommets contre toute velléité de réaction. Ce n'est pas ici mon propos de donner des exemples de cet autoritarisme disciplinaire qui a remplacé la Foi chez les détenteurs de l'Autorité dans l'Église actuelle, mais Bernard Dumont le fait lorsqu'il dit, à propos du Synode sur la famille de 2014-2015, que "d'autres [grands-prélats] apparemment décontenancés, n’ont fini par y acquiescer [à la "mise en conformité" doctrinale de l'Église dans ce synode "avec les exigences de la modernité"], qu’en raison de manipulations dénoncées en leur temps". Manipulations des textes mais encore des personnes subissant des pressions occultes pour supprimer toute réaction...
           
        Nous sommes là en fait comme avec les pharisiens qui, au temps du Christ, remplaçaient la vraie Foi par l'autoritarisme disciplinaire. La règle morale est simple : plus les détenteurs actuels de l'Autorité ecclésiale perdent la Foi, selon l'oracle salettin ("Rome perdra la Foi", prédit Notre-Dame à La Salette, AVANT de devenir "le siège de l'Antéchrist"...), et plus ils la remplacent par un autoritarisme disciplinaire implacable et sans miséricorde, rigoriste et rigidifié comme statue de sel, aveugle et lobotomisé, aux fins, précisément, de toujours faire respecter l'Autorité qu'ils détiennent. Le chanoine Weber, dans ses Quatre Évangiles en un seul, décrit bien la situation synagogale-ecclésiale tordue, aux temps du Christ, et... c'est la nôtre, en notre présente fin des temps : "Les Pharisiens étaient, dès l'origine, de pieux observateurs de la Loi, se tenant à l'écart des païens et des juifs infidèles. Ils étaient surtout très attachés aux traditions anciennes. Avec le temps, ils avaient fini par réduire la Religion à de minutieuses et innombrables observances, la corrompant par de fausses interprétations et la déshonorant par un écrasant orgueil et par les vices qui en sont le châtiment" (12. ― Prédication de Jean-Baptiste). Or, les actuels détenteurs de l'Autorité dans l'Église moderne se comportent exactement ainsi que les antiques pharisiens. Certes, ils ne rajoutent pas des observances superfétatoires à la Religion (ils en enlèveraient plutôt), mais, comme eux, ils remplacent le cœur de la Religion par une écorce d'icelle, purement extérieure, et qui n'a pas de point de contact avec ce Cœur vivant et plein d'Amour salvateur, qui est Jésus-Christ dans son Épouse-Église. La seule chose qui les intéresse, c'est juste la mise en conformité de l'Église avec les exigences de la modernité, c'est-à-dire que leurs âmes ne vivent plus qu'avec une vision sociologique extérieure de la Religion et de l'Église. Mgr Marcel Lefebvre en avait été "médusé", frappé de stupeur, lui le premier, lorsque, dans le courant de ce qu'on a appelé "l'état chaud 1976", après s'être levé publiquement pour faire la réaction musclée que l'on sait contre l'essentiel de l'aggiornamento conciliaire, il avait été à Rome, frappant à la porte des cardinaux de l'époque pour tâcher de trouver chez eux des appuis. Il en était revenu complètement ébahi, "médusé", frappé de stupeur : aucun des cardinaux pressentis, comme il le dira lui-même dans une conférence après cette tournée romaine totalement infructueuse, ne plaça le débat sur la Foi, la seule chose qui les intéressait étant l'aspect sociologique de la question, autrement dit la pensée du monde moderne athée qui entoure l'Église...
           
        ... Et alors, il n'y a plus que le grand silence devant le triomphe extérieur de la "dynamique du mal" dans l'Église.
           
        Ce silence stupéfie fort notre auteur, visiblement, car, quoique décrivant très-bien d'une manière factuelle et phénoménologique le processus de Passion que vit l'Église moderne, il ne semble pas lui-même en prendre vraiment conscience. C'est pourquoi on le voit finir ainsi son § 2 : "Depuis le silence est redevenu presque unanime, les valeureuses exceptions confirmant le fait. C’est ce silence qui suscite l’interrogation. Comment expliquer cette apparente paralysie, qui tranche singulièrement avec l’audace des ennemis de l’Église, extérieurs ou alliés dans la place ?" Quand bien même Bernard Dumont va avoir une magnifique phrase que nous verrons tout-à-l'heure sur "LA PASSION DE L'ÉGLISE", l'on voit ici, par son interrogation, qu'il ne semble pas comprendre que l'Église moderne est irréversiblement plongée dans l'économie de la Passion du Christ. In concreto duro. Il voit bien la forme de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", qu'il décrit avec une grande lucidité dans son article puissant, mais il semble que son âme n'a pas encore la révélation de son fond.
           
        Or, pour comprendre la raison fondamentale et mystique de ce silence actuel devant la "dynamique du mal" dans notre Église moderne, il faut se reporter à la première Passion, celle archétypale du Christ il y a 2 000 ans. Et on a tout-de-suite la réponse. Face à "la puissance des ténèbres et son heure", Jésus se tait. Il ne se défend pas. Il garde le silence. Il ne dit pas un mot devant Hérode, qui Le traite en insensé. Quant à Pilate, il est obligé, à son grand étonnement, de Le forcer à répondre à son interrogation : "Et comme Il était accusé par les princes des prêtres et les anciens, Il [Jésus] ne répondit rien. Alors Pilate Lui dit : N'entends-Tu pas quels graves témoignages ils portent contre Toi ? Mais Il ne lui répondit pas un seul mot, de sorte que le gouverneur en fut très étonné" (Matth XXVII, 11-14). C'est ce même "silence" de Passion que l'on retrouve chez son Épouse l'Église, lorsqu'elle aussi doit vivre (et mourir, à terme) sa propre et personnelle Passion, et c'est dans notre contemporanéité. Ceux qui la représentent dignement, c'est-à-dire la sanior pars des grands-prélats actuels, ne disent plus rien face à la "dynamique du mal" qui, pour que l'Écriture s'accomplisse pour l'Épouse comme pour l'Époux, possède l'Église et la soumet à son pouvoir diabolique. Et ceux qui disent encore quelque chose contre le mal triomphant, c'est comme s'ils ne disaient RIEN, leur parole n'a aucun poids pour renverser la situation mortifère, c'est comme une plume quasi immatérielle que le moindre souffle de vent mauvais emporte aussitôt, comme on l'a vu tout-à-l'heure avec le cardinal Zen. Voici la réponse à l'interrogation appuyée et sans doute angoissée que pose Bernard Dumont : Jésus garde le silence dans sa Passion. Mais ne comprenant pas encore, lorsqu'il a rédigé son article, cette réponse qui mène dans le saint des saints de la compréhension de "la crise de l'Église", à savoir "LA PASSION DE L'ÉGLISE", notre auteur continue son propos sur cette même problématique de "silence" face à la "dynamique du mal" dans l'Église. Et il va finir par arriver, au terme de sa quête laborieuse, quasi explicitement à "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Voici son § 3 :
           
        "Une piste est suggérée par tous ceux qui, au prix d’un pénible travail d’exégèse, tentent de donner un sens traditionnel aux textes, discours et actes les plus gravement suspects. La sophistique, quelles que soient les intentions de ceux qui la pratiquent, n’est pas que du côté des ennemis de la continuité dogmatique, elle affecte parfois tout autant des personnes désireuses de fidélité. Or si les motivations des premiers relèvent nettement de la ruse ou de la mauvaise foi – que l’on pense à l’argument consistant à invoquer la mansuétude du Seigneur envers le pécheur, oubliant la condition de sortir de son péché, à tant d’autres citations tronquées également –, la motivation des seconds est différente. Elle consiste à tenter d’esquiver la difficulté, à la nier même en essayant désespérément de la couper de tout contexte, à refuser de connaître l’intention la plus claire des auteurs, voire de considérer l’ensemble d’un texte et sa logique interne pour n’en retenir que ce qui s’y trouve énoncé de la manière la plus traditionnelle. C’est une attitude intellectuelle que l’on a déjà rencontrée à propos des textes conciliaires présentant le plus de difficultés. Combien de pages, par exemple, n’aura-t-on pas écrites pour établir une parfaite complémentarité entre l’encyclique Quas primas, de Pie IX, et la déclaration conciliaire Dignitatis Humanae ? Mais pourquoi agir ainsi ? Faudrait-il être malhonnête pour sauver l’orthodoxie ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une réaction devant le risque de se scandaliser, comme saint Pierre se récriant vigoureusement à l’idée que son Seigneur et Maître puisse mourir comme le dernier des esclaves ? Il est permis de supposer que ce risque de scandale provienne lui-même d’un défaut de préparation à l’éventualité d’affronter l’épreuve de la Croix selon une modalité imprévue. Le silence devant le mal consisterait alors en une mise en suspens du jugement de vérité devant une situation subjectivement impensable".
           
        L'explication est longue, mais le sens en est clair. Bernard Dumont tâche de trouver une explication à ce "silence", dans le fait que ceux qui, dans l'Église moderne, pourrait réagir contre l'hétérodoxie des "textes, discours et actes les plus gravement suspects" des "mises en conformité [de l'Église] aux exigences de la modernité", ne le font cependant pas, parce qu'ils ont pris à lourde et même impossible tâche, de "droitiser" les textes, discours et actes en question, la seule attitude qu'ils se sont permis étant de vouloir les rendre conformes à la saine doctrine catholique. Même quand ils ont le "noir" devant les yeux, ils ne veulent pas le voir, mais tâchent de convertir ce "noir" en "blanc", à grand renfort de sophistique, réputant inexistant tout le reste. Il est cependant bien facile de comprendre pourquoi ils agissent ainsi, dans une attitude qui semble complètement, affreusement folle quand on est en présence, par exemple, comme l'auteur le remarque bien, de la Liberté religieuse, tellement la lettre magistérielle dudit décret vaticandeux, comme je l'ai souligné plus haut, ne peut recevoir rien d'autre qu'une lecture "noire" sans qu'il soit possible d'y mettre la moindre touche de "blanc" (les "ralliés" ont montré jusqu'à quel degré de folie on pouvait aller en employant "la sophistique" pour tâcher de faire dire "blanc" au "noir" le plus formel de ce décret du concile, ils ont atteint, pour ce faire, un tel degré de malhonnêteté intellectuelle, que c'en est à la fois renversant, honteux, scandaleux et révoltant).
           
        Mais ils agissent ainsi parce que ces textes, discours et actes dont s'agit, sont couverts par le pape moderne, voire promus directement par lui, pape légitime actuel qui est toujours règle prochaine de la Foi pour toute sa génération ecclésiale. Le pape légitime actuel, en effet, n'est pas règle prochaine de la Foi uniquement pour les actes rigidement dotés de l'infaillibilité pontificale, mais encore pour la direction spirituelle générale qu'il fait emprunter à l'Église, dont il est la tête. Si, comme disait Charles Journet dans L'Église du Verbe incarné, l'Église "engage sa destinée" en se choisissant une tête visible dans les conclaves, c'est parce que c'est le charisme du pape, son rôle, une fois élu, le Christ l'a choisi pour cela, d'engager la destinée de l'Église dans une direction donnée, durant tout son pontificat. En fait, si l'Église engage infailliblement sa destinée en se choisissant un pape, c'est parce que celui-ci, une fois élu, va engager la sienne, de même manière infaillible. On ne saurait en effet jamais supposer qu'il se trompe dans la direction spirituelle générale qu'il donne à emprunter à l'Église. C'est bien ainsi que le pape Léon XIII, dans son encyclique Sapientiae Christianae du 10 janvier 1890, résume le devoir d'obéissance du simple fidèle au pape : "Quand il s'agit d'établir les limites de l'obéissance, que personne ne s'imagine que la soumission à l'Autorité des pasteurs sacrés et surtout du Pontife romain s'arrête à ce qui concerne les dogmes, dont le rejet opiniâtre ne peut aller sans le crime d'hérésie [= Magistère extraordinaire]. Il ne suffit même pas de donner un sincère et ferme assentiment aux doctrines qui, sans avoir été définies par un jugement solennel de l'Église, sont cependant proposées à notre Foi, par son magistère ordinaire et universel, comme étant divinement révélées, et que le Concile du Vatican a ordonné de croire de Foi catholique et divine [= Magistère ordinaire & universel]. Il faut en outre que les chrétiens considèrent comme un devoir de se laisser régir et gouverner par l'Autorité et la direction des évêques, et surtout par celles du Siège Apostolique".
           
        C'est l'enseignement de cette dernière phrase que ces grands-prélats ou théologiens, qui tentent à toutes forces, au forcing et aux forceps, de "droitiser" les textes, discours et actes des papes modernes reflétant cette destinée à suivre par tous les catholiques, saisissent dans un instinct très-profond et extrêmement fort, un instinct très-puissant ancré, il faut bien le comprendre, sur la Foi la plus pure. Instinct si puissant qu'ils passent sans difficulté l'éponge sur la folie inouïe de leur attitude, sans même en avoir le moins du monde conscience pour la plupart, du moment que leur âme est en paix avec ce fondement théologique capital : le pape est règle prochaine de la Foi dans la destinée spirituelle générale qu'il fait prendre à l'Église. Or, puisque l'Église moderne vit la "si grande contradiction" inhérente à l'économie de la Passion dans laquelle elle est plongée, où le pape dit le noir quand il devrait dire le blanc, alors, comme l'a bien vu l'auteur, ils se réfugient dans la "sophistique" la plus folle pour faire dire le blanc au noir, ce qui concrètement veut dire qu'ils s'interdisent radicalement de réagir au noir... puisqu'ils l'ont baptisé blanc à grands coups de goupillons. Ils font donc silence complet.
           
        Mais, de ce § 3, je retiens surtout la finale très-inspirée, dans laquelle Bernard Dumont, comme acculé intellectuellement par la "si grande contradiction" qu'il voit dans l'attitude des grands-prélats modernes, et qui frappe son esprit, finit comme par prendre conscience que nous sommes là dans l'économie de la Passion, "LA PASSION DE L'ÉGLISE". Il passe soudain de la "si grande contradiction" constatée chez les grands-prélats modernes ("Faudrait-il être malhonnête pour sauver l’orthodoxie ?") à celle vécue par le Christ durant sa Passion ("Ne s’agit-il pas plutôt d’une réaction devant le risque de se scandaliser, comme saint Pierre se récriant vigoureusement à l’idée que son Seigneur et Maître puisse mourir comme le dernier des esclaves ?"), pour passer à nouveau et enfin du Christ de la Passion à l'Église moderne vivant la sienne propre et personnelle ("Il est permis de supposer que ce risque de scandale provienne lui-même d’un défaut de préparation à l’éventualité d’affronter l’épreuve de la Croix selon une modalité imprévue. Le silence devant le mal consisterait alors en une mise en suspens du jugement de vérité devant une situation subjectivement impensable"). Effectivement, la situation de l'Église moderne est d'être plongée dans l'économie de la Passion du Christ, usque ad mortem. Et cela est humainement, "subjectivement" dit l'auteur, "impensable". Et cela rebute et fait fuir plus de onze apôtres sur douze, de nos jours de réplication ecclésiale de la Passion du Christ...
           
        Je continue à lire notre intéressant auteur, et lie les deux § suivants de son article, liés dans l'idée exprimée :
           
        "Cette hypothèse d’ordre psychologique et moral est possible, mais elle ne coïncide pas avec la réaction spontanée et beaucoup plus nette de prélats qui ont clairement manifesté leur désaccord, entre autres, avec ce qui conduirait à traiter à égalité gens mariés et couples vivant en adultère, et qui par la suite cependant se sont tus.
           
        "Faudrait-il en incriminer leur manque de courage ? Seraient-ils impressionnés par les manœuvres d’intimidation qui jouent précisément sur la crainte et cherchent à susciter la mauvaise conscience par des accusations sans cesses réitérées de rigidité morale et de manque d’esprit d’ouverture, de pharisaïsme et autres perversions de l’esprit ? Peut-être, mais il est certainement impossible de généraliser une telle possibilité".
           
        Après avoir parlé de la majorité des grands-prélats modernes qui refusent purement et simplement de réagir, se servant de l'outil sophistique pour cela, l'auteur remarque l'attitude différente d'une minorité d'entre eux, qui ont d'abord vigoureusement réagi, puis ensuite se sont définitivement tus. À mon avis, l'explication n'est pas à chercher au loin : cesdits grands-prélats qui ont réagi d'abord, puis se sont tus ensuite tout d'un coup, rejoignant le camp des "sophistiques" dans le silence, n'avaient absolument pas pris conscience, quand ils ont réagi, du caractère "subjectivement impensable" de la situation ecclésiale contemporaine crucifiée et ordonnée à la Passion, qui les faisait réagir, d'où le fait, précisément, que leur réaction instinctive est "spontanée et beaucoup plus nette" ; mais, dans le feu du combat rapide, ils n'ont pas été longs à en prendre conscience, à être saisis tout-à-coup aux tripes spirituelles par "la si grande contradiction" de "LA PASSION DE L'ÉGLISE", à savoir essentiellement de voir le pape légitime être le promoteur de l'hétérodoxie dans l'Église, ce qui, à l'instar des onze Apôtres sur douze, les a fait rebrousser chemin... en quatrième vitesse. Certes ! On ne voit pas, parmi les grands-prélats modernes, beaucoup de saint Jean acceptant d'aller, et surtout de rester, au pied de la croix où est pendue l'Épouse du Christ (à part sans doute, le cardinal Zen) !
 
 
(à suivre, dans la seconde & dernière page
Parution d'un remarquable article
sur la situation de l'Église sous le pape François
― Mon commentaire, II, consultable au lien suivant :
 
http://www.eglise-la-crise.fr/index.php/component/joomblog/post/parution-d-un-remarquable-article-sur-la-situation-de-l-eglise-sous-le-pape-francois-mon-commentaire-ii?Itemid=483)
 
 
 
 
 
 
 
16-08-2018 12:03:00
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